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Buzz063
75 abonnés
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4,0
Publiée le 13 février 2010
Film de SF atypique de la part de Jean-Luc Godard avec une ambiance de polar. Expérimental même. Bien sûr le cinéaste ne s'est pas embarrassé à créer des décors futuristes et se contente de filmer Paris. Mais au fond il ne parle pas d'autre chose que de la société d'alors et souligne ses défauts en les amplifiants (déshumanisation, incommunicabilité).
En pleine possession de ses moyens, Jean-Luc Godard signe un film vraiment particulier (surtout pour l'époque), melangeant film noir et anticipation dans un noir et blanc absolument sublime et multipliant les expérimentations (parfois gratuites avouons-le). L'ensemble n'est pas exempt de longueurs et de tics agaçants inhérents à la Nouvelle Vague mais possède un charme fou.
J'aime le Godard qui expérimente, la première partie du film est énigmatique et prenante mais ensuite rien ne s'éclaircit et cela devient à la longue énervant. L'histoire est quasi incompréhensible et étrange, donc comme d'habitude avec ce cinéaste j'aime certaines choses et beaucoup moins d'autres.
On sent qu'Alphaville n'est que l'ébauche, le plan de fond de futurs films qui l'utiliseront pour être mieux exploité. Bien qu'il soit considéré comme culte, je ne retiendrai que certaines idées que soulève le film ainsi que le visage des 2 acteurs principaux qui sont presque des musées à eux seuls. J'ai trouvé la réalisation un peu trop décallée, un peu trop flou pour que le film puisse vraiment plaire.
Godard se met à la science fiction, cette contre utopie est saisissante, intéressante, tout en gardant la marque Godard. Anna Karina est une fois de plus sublime.
Dans Alphaville, Godard prend comme principales sources le film noir et la science-fiction, pour en faire un film fascinant et unique. Le personnage principal semble être un croisement entre Humphrey Bogart et James Bond (« 003 »), journaliste ou espion, qui mène une enquête dont on ne sait pas grand-chose, un « mcguffin » comme aurait dit Hitchcock. Godard se sert de cette base d’intrigue et d’imaginaire collectif (noir et blanc, chapeau feutre) pour dépeindre les méandres et longs couloirs du cerveau, les labyrinthes de la pensée (dans lesquels certains habitants d’Alphaville, au dénouement, se perdent et deviennent fous). Un labyrinthe qui n’existe au début que pour Lemmy Caution, puisqu'il vient du monde extérieur. Car dans cette ville du futur, la science et la logique ont pris le pouvoir ; les mots ont perdus leurs significations. Dans la lignée de George Orwell et d’autres grandes œuvres de science-fiction, Godard nous prévient contre la perte des sentiments et l’approche d’un monde aseptisé. Le tout enveloppé de mystère, avec ses effets de montage et autres bizarreries qui font tout le charme du film, les références cinématographiques ou littéraires, Eddie Constantine génial et bogartien, aux côtés d’Anna Karina, dont la beauté est sublimée par la mise en scène de Godard.
Completement fou ce Alphaville... Absurde, parfois meme incomprehensible, drole, poetique, futuriste... que c'est bon! Comme d'habitude chez Godard l'histoire est d'importance secondaire, et le film devient un film de dialogues et d' experimentations...(read more) incessantes: lumieres eblouissantes, noir, negatifs, tres longs plan-sequences... Anna Karina! Du grand Godard!
Par contre, la voix de l'ordinateur est difficilement supportable...
Réflexion futuriste dans des décors quotidiens ; Alphaville vaut surtout pour cette ambiance intense et son intrigue épatante.
Oui , il n'y avait que Godard pour faire cela : angoisser le spectateur à la vue d'une banale métropole dans laquelle il pourrait vivre. L'ambiance de "genres" (puisque le policier et la science fiction sont habilement mêlés) est parfaitement maîtrisée ; le jeu avace la bande-son (marque de fabrique de m'ssieur Jean-Luc) , les images très travaillées (quels beaux plans ! quels beaux portraits! à couper le souffle ! le noir et blanc et superbe !), les jeux de mots, les situations absurdes ou inattendues ... tout cela donne un cocktail explosif, bien que parfait un peu "lent". Anna Karina dont le jeu maniéré m'agace parfois est ici très juste, belle , et porteuse d'une grande émotion, tout comme le très réservé Eddie Constantine. Et si le film se finit sur un apprentissage concernant les mots d'amour si dures à chercher au fond de soi ... il n'en est pas de même concernant Alphaville, car c'est une évidence : c'est bien la peine d'aimer Alphaville !
Curieuse et originale expérience que ce "Alphaville" mais au final un film assez vain selon mon ressenti. Jean-Luc Godard, probablement dans sa meilleure période, décide de réaliser un film de science fiction pardodique, sans effet spéciaux et dans un noir et blanc désuet. Pourquoi pas, il y a du potentiel. Mais ce postulat révèle ses faiblesses au fur et à mesure que le film avance. L'univer d'Alphaville était intéressant et touchait à un thème que j'affectionne particulièrement : le conflit entre science et poésie, entre rationalité et beauté mystérieuse. Mais jamais Godard ne décide d'aller plus loin que les stéréotypes. De même pour le contexte politique : la critique du totalitarisme n'apporte rien de réellement novateur, même si elle a le mérite d'être pertinente. Quelques séquences restent alors dans l'esprit (la piscine). En ce qui concerne l'aspect visuel du film, je dois malheureusememnt avouer qu'en ce qui me concerne ce fut le néant total. Le noir et blanc est à la longue pénible à regarder, tout comme les trucages simplets et faux raccords assumés. Les plans insignifiants se succèdent, ce qui en soi peut créér une étrangeté intéressante pour le spectateur, mais ici se révèlent être simplement des délires décalés placées au hasard. Les acteurs ne jouent pas, ils récitent par coeur leurs textes. La musique s'amuse à mettre des effets de suspens là où il ne se passe rien, c'etait pas bête mais là aussi utilisé à outrance. Et surtout, ce qui est insupportable ce sont les bavardages vains. Toutes les idées du film viennent des dialogues, le plus souvent dictés par une voix off plus que douloureuse pour les oreilles. Où est le point de vue d'un cinéaste là dedans ? Pourquoi rester si longtemps dans une chambre d'hotel et se regarder filmer une conversation insignifiante. En résumé, je trouve que Godard a détruit le beau potentiel offert par "Alphaville", terrible gachis cinématographique.
Fait bien comprendre de quoi est fait le cinéma de Godard : la déconstruction cinéphilique (ici du film noir version française et de la science-fiction), la citation et l’allusion littéraire. En l’occurrence ça fonctionne plutôt bien, avec de l’humour parodique et de l’improbabilité poétique. L’idée de rabattre l’anticipation noire sur le présent est lumineuse, elle rappelle le film de J. Rollin, « La nuit des traquées». On voit avec plaisir le comédien fétiche d’un autre cinéaste déconstructeur dans son genre, Jésus Franco : Howard Vernon. « Alphaville » n’est pas si loin d’un certain cinéma bis… C’est en tout cas un Godard qui ne verse pas dans l’obtus, le systématique et l’emm..
Ah, la dite période créatrice de Jean-Luc Godard... Difficile de s'en lasser, n'est-ce-pas ? Mis en scène la même année que le sublime "Pierrot le Fou", "Alphaville" est un film de science-fiction pour le moins original, possédant le ton rêveur, absurde, surréaliste et délirant d'un autre essai en apparence déconnecté de notre époque, je pense bien entendu aux "Carabiniers"... Pourtant, si l'on s'y intéresse d'un peu plus près, on peut nettement percevoir l'éveil de la conscience politique (à part "Le Petit Soldat", c'est en effet la première fois que les prises de positions sont aussi nettes) d'un homme pas encore porteur d'idées Maoïstes, seulement dénonciateur des dictatures telles qu'il les conçoit, à savoir (bien évidemment) celles des pays du bloc de l'Est mais également celles des sociétés de consommation, qui par la finance outrancière et les autres excès d'une doctrine (en l'occurrence le libéralisme sous sa forme la plus sauvage) utilisée pour aliéner des peuples entiers est finalement d'après le cinéaste une sorte d'équivalent aux démocraties populaires, alors que cet équivalent justement se retrouve dans les pays du monde que l'on qualifie de libre. Brûlot anticonformiste, "Alphaville" est radical dans son propos mais propose des arguments qui se défendent très bien, dans la mesure où il s'agit d'anticipation, et non pas de description sociale précise. En terme de réalisation dans un sens plus technique, on a affaire à un jeune homme émerveillé par le cinéma, avec un esprit rempli de multiples idées essentiellement en ce qui concerne des trucages tellement simples qu'ils en possèdent un charme désuet tout à fait émouvant. Alors, c'est vrai que le film est de temps à autres un peu long et même démonstratif, mais qu'est-ce-qu'il est entraînant... et beau ! Quant à Anna Karina, elle est magnifiquement utilisée... A ne pas rater : une scène superbe vers la fin du film témoin du talent qu'avait Godard pour filmer les corps. J'accroche, et pas qu'un peu !
Alphaville est à Jean-Luc Godard ce que Fahrenheit 451 est à François Truffaut ( bien que le deuxième soit à mon sens supérieur au premier ): un conte philosophique noir, une contre-utopie intéressante mais relativement lourde dans son propos et son esthétique. A commencer par ce Noir et Blanc saturé, pénible à regarder, hommage évident à l'expressionisme allemand des années 1930. Ensuite, on peut remarquer que Godard s'inspire ouvertement du roman phare de Georges Orwell : 1984 ( même société totalitaire, même effacement des valeurs linguistiques et émotionnelles, même rébellion des deux personnages principaux...). Visiblement, Godard peine à affirmer une quelconque originalité avec Alphaville : à la fois trop narratif ( chose rare chez le cinéaste ) et trop impersonnel, ce film mineur se laisse toutefois regarder en raison de la présence d'un Eddie Constantine taciturne et d'une Anna Karina plus belle que jamais dans la peau d'une femme effacée. Un film qui a les défauts de ses qualités ( et inversement ). A voir...
Je me dois d'intervenir à propos de ce film (que je dois malheureusement déconseiller) pour deux raisons: la 1ère parce qu'il est la preuve que Godard ne sait définitivement pas faire autre chose que du "cinéma éprouvette", expérimental et assomant. La 2ème raison relève du devoir de mémoire et de justice : je mets au défi qui que ce soit de trouver trace de plaggia de la part de Ridley Scott avec son Blade Runner. En tout cas, je viens de voir Alphaville à l'instant et je n'en vois aucune... J'ai voulu découvrir ce film par sincère curiosité cinéphilique...et j'ai dû lutter pendant 1h38 pour ne pas m'endormir...