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    Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution
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    95 critiques spectateurs

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    Thibault F.
    Thibault F.

    52 abonnés 822 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 octobre 2014
    Très étrange composition de Godard qui revisite avec passion le thème de la science fiction. C'est clairement une déception dans le sens où la réalisation est au deçà de l'ambition du réalisateur. En effet, si l'ensemble instaure une atmosphère relativement étrange (notamment avec mon coup de coeur de la piscine où des filles se jettent dans l'eau avec un couteau pour les personnes coupables de sentiments), la composition en elle même est décevante de part les acteurs peu investit dans leurs rôles (Eddie Constantine se demande ce qu'il fait là), un manque clairement de moyen (encore et toujours des reflets de caméra qui me dérangent) et d'envie (le scénario est ridicule comparé à l'univers déployé). On dirait presque que Godard a préféré sacrifier une partie de son histoire au détriment de l'ambition donnant une mécanique ultra rouillé, poussif par moment (l'ennui débarque vite chez le spectateur). C'est franchement pas terrible et ce, malgré les différents messages codés et véhiculés dans le film (la propagande, la robotisation, la dépendance etc...)
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 14 octobre 2014
    Godard n'est apparu sur terre que pour une seule raison : révolutionner le cinéma, le dynamiter et l'éparpiller façon puzzle. Ce qu'il fit très bien en une poignée de films et quelques années, disons jusque vers 1966 ou 67. Par la suite, il aura toujours autant de choses à dire, mais de moins en moins de choses intéressantes à montrer. Alphaville fait donc partie de la période bénie, où le cinéma français mettait les pieds dans le plat. Angoissant et anxiogène, truffé de citations littéraires, placé quelque part entre Orwell et P.K. Dick, enluminé par Anna Karina et regorgeant de plans techniquement très inspirés (merveilleux traveling/plan séquence du début dans l'hôtel), Alphaville est, naturellement, une oeuvre à voir, malgré quelques aspects qui n'ont pas forcément bien vieilli (les jeux sur les mots paraissent un peu puéril avec 50 ans de recul). On peut parler de film culte sans passer pour un intello prétentieux ?
    Redzing
    Redzing

    1 113 abonnés 4 469 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 juillet 2014
    Godard s'essaie au film d'anticipation, et raconte l'histoire d'un agent secret, envoyé dans une ville futuriste contrôlée par un puissant ordinateur. "Alphaville" critique certes le totalitarisme, mais se veut avant tout un hommage à la poésie, qui permet de s'opposer à la logique absolue et froide. Le problème est que le film est très lourd, avec de nombreuses lenteurs, et une accumulation de dialogues absurdes, qui sont plus là pour donner un style que pour amener des réflexions. Sans compter le choix de tourner le film non pas dans un décors futuriste, mais dans une ville des 60's (original, mais surtout peu couteux !). Par ailleurs, on notera quelques maladresses dans le propos, notamment la caricature de la "logique". Les équations E=Mc2 ou E=hv sont en permanence affichées, alors qu'elles sont associées à des domaines comme la physique nucléaire ou quantique, chargées de probabilités et d'incertitudes, et présentées comme des vieilles technologies par les gestionnaires d'Alphaville. Utiliser des allégories de programmation informatique aurait été plus pertinent. Malgré tout cela, le film a plusieurs qualités. Eddie Constantine est charismatique dans le rôle principal, la voix de l'ordinateur est particulièrement dérangeante, et l'ensemble contient plusieurs bonnes idées de mise en scène.
    hubertselby
    hubertselby

    68 abonnés 436 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2014
    Un film d'anticipation par Godard, découvrir cela en 2014, c'est un choc visuel aussi bien qu'intellectuel. Je pense qu'il faut se préparer avant de le regarder, se mettre en condition. Cette science fiction a presque 50 ans d'âge...
    On est dans la philosophie et la littérature, il faut surtout s'arrêter sur ces points de la pensée parce que visuellement je m'ennuie bien que ce soit conceptualisé à l'extrême.
    En même temps , le cinéma fauché de Godard réclame une conceptualisation à l'extrême, c'est peut-être avec cette condition qu'il est le meilleur.
    On ne peut pas mettre n'importe qui devant ce film, uniquement un cinéphile, tout autre personne sera projeté dans une autre galaxie cinématographique qui lui fera couper le film ou s'en désintéresser !
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 23 mars 2014
    Alphaville de Jean-Luc Godard sorti en 1965 nous raconte l’étrange aventure de Lemmy Caution (joué par Eddie Constantine) un détective privé des « états extérieurs » qui tente de découvrir ce que cache Alphaville, une cité dirigée par le despote machiavélique qu'est le professeur Von Braun spoiler:
    et son ordinateur « révolutionnaire » qu’on nomme Alpha 60. Ces deux éléments mettent en place un gigantesque « lavage de cerveaux » qui va permettre de diriger les pensées et de bannir tout sentiment chez les habitants d’Alphaville. spoiler: Le personnage principal va parvenir à tuer le professeur et détruire la cité tout en sauvant une femme qu’il a rencontrée dans la cité et dont il tombe amoureux rapidement.
    Pour ma part, ce film m’a clairement déçu, on nous montre une histoire sans grand retournement, avec un personnage principal stéréotypé et cliché du détective privé Américain ou du « James Bond amateur » et plutôt mal joué. Le scénario n’est pas des plus inventifs, calqué sur un Metropolis de 1927 et sans vrai suspens qui vous fait espérer ou tout simplement qui sème le doute. La voix caverneuse d’Alpha 60 (qui fait souffrir les oreilles plus qu’elle n’impressionne) surgissant de nulle part en plein milieu de scènes de silence et de réflexion et déblatérant des remarques (qui se veulent) philosophiques, souvent incompréhensibles et souvent sans grand intérêt pour la compréhension globale de l’histoire. Et pourtant, l’idée d’une grande entité dirigeant une citée par la terreur, l’oppression et le contrôle des pensées fait vaguement penser à un certain 1984, de George Orwell. Mais on ne peut pas en vouloir à Godard pour la logique et l’originalité un peu défaillante de son film. Sous l’œil d’un lycéen ou même plus généralement d’un homme d’aujourd’hui, l’idée d’un ordinateur omniscient et aussi humanisé contrôlant la population ne semble finalement pas si fou, alors qu’à l’époque cela relevait de la science-fiction et de l'impossible. En bref, malgré ses idées intéressantes, Alphaville ne m’a personnellement pas plu, du tout, même si je suis conscient du style provocateur ou à but philosophique des œuvresde Godard.
    Benjamin A
    Benjamin A

    711 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 mars 2014
    Film de science fiction de Jean Luc Godard, Alphaville nous raconte l'histoire d'un espion qui se fait passer pour un journaliste, envoyé sur la planète Alphaville, pour y récupérer un professeur, planète où il n'y a pas de sentiments. On sent un Godard inspiré par 1984 de Georges Orwell mais malheureusement, le film n'a pas les même ambition que le livre et peut paraitre assez naïf de ce point de vue là (ça s'arrête à une critique des régimes totalitaire, sans aller plus loin si ce n'est quelques références, notamment à l'URSS mais on est loin du bouquin). Mais c'est vraiment dommage que l'ensemble manque de rythme, même si ce n'est pas désagréable à regarder. Après niveau décors, il avait peu de moyen, ça se voit, mais c'est aussi facile d'en faire abstraction (et la voix du Alpha 60 est assez insupportable !). Coté acteur, c'est sans plus, Anna Karina est belle, il n'y a pas de doute mais à par ça, que ce soit elle ou Eddie Constantine, ce n'est pas impressionnant. Rien de bien nouveau, c'est plutôt intéressant mais loin d'être un classique, ou un indispensable de la science - fiction.
    Truman.
    Truman.

    228 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 février 2014
    Godard offre un film de SF ancré dans les années 60 avec une touche d'anticipation ou le message serait l'amour et la liberté ( comme souvent dans ses films ) .
    Néanmoins le tout baigne dans une ambiance froide, voir glacial qui risque de rebuter beaucoup de monde, mais le vrai défaut de ce film c'est qu'il est bordélique . Beaucoup ne comprendrons rien et c'est normal, surtout si c'est l'un de vos premiers Godard .
    Anna Karina est excellente et toujours aussi charmante avec son petit accent .
    La réalisation offre de magnifiques plans malgré l'habituel maladresse de Godard avec la musique ( moins prononcé que d'autre de ses films ) .
    Il y a des plans en négatif qui sont affreux et quelques longueurs .
    Globalement le message d'anticipation qui est dévoilé est très intéressant et vraiment intelligent mais le traitement est difficile .
    Ah et le vrai défaut c'est qu'il y a une voix de cancéreux a la limite du supportable .
    Hotinhere
    Hotinhere

    549 abonnés 4 957 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 septembre 2013
    Un film de SF étrange et poétique qui offre une vision futuriste totalitaire. Et comme souvent chez Godard, au bout d’une heure, il n’y a plus d’histoire. Ours d’or à Berlin.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 août 2013
    Je comprends toujours pas pourquoi Godard est aussi sous-estimé, surtout en France. On se balade sur Internet, sur les forums de discussions, partout, on discute avec des gens, on fait tout son possible, et il y a une minorité (tellement grande qu'elle ferait peur à devenir majoritaire) de râleurs, à gueuler sur la réalisation de Godard, un esprit prétentieux que je ne vois jamais, des "acteurs qui jouent mal" (...), des histoires peu intéressantes, dialogues idem, etc etc, je n'en sais rien, j'ai beau avoir vu pas mal de réalisateurs français, en essayant de varier les genres, de vieux aux récents, et je trouve toujours qu'il n'y en a pas qui arrive à un poil de la cheville de Godard... Quand il mourra on aura droit à des hommages à la con puis notre petit esprit français va rapidement l'oublier, 'fin j'ai pas envie de penser à ça mais voilà... Dans le monde de l'art, et en particulier du cinéma, un réalisateur qui met tout le monde d'accord, si j'ose dire, c'est inexistant. Pourtant, en un siècle, il y en a peut-être 4/5 qui m'apparaissent comme une évidence. Et Godard a sa place. Là il nous sort un film d'anticipation extraordinaire, pris de diverses sources mais scénario de lui, dialogues de lui, tout de lui, il faut comprendre qu'il a tout fait, que tout ce "monde" vient du génie de ce mec. Formellement c'est splendide, j'adore ces longues scènes où le son évolue constamment, comme à l'hôtel au début, on passe du silence à des dialogues puis à une "vraie" musique, et d'un coup on passe de l'un à l'autre alors que l'image, elle, n'évolue pas, c'est dingue. Le noir et blanc convient parfaitement à ce monde "sans lumière", une dimension oppressante où l'artificiel demeure et où le naturel a disparu, tout ce qu'il y a d'humain, l'émotion, les sentiments, la connaissance, la poésie... Là où Godard se révèle encore plus fort, c'est que dans cette opposition notoire de deux mondes il ne propose pas un discours manichéen débile, il veut au contraire nous faire croire à Alphaville, à cette identité, au moins nous proposer un mode de réflexion différent, qui ne se réduit pas vulgairement à du 1984 d'Orwell et domination des machines, non la substance part déjà d'un mal (enfin ce que je considère comme un mal) de nos sociétés modernes, celui de la destruction de(s) Dieu(x) au profit d'un esprit cartésien général, croyance de l'unique vérité scientifique, des chiffres (et en ce sens l'idée de la Bible-dictionnaire - où le spectateur est lui-même confus car au début on se dit que la Bible n'a pas sa place dans cet univers - est fantastique, grandiose, idée de génie), bref l'appui est réaliste, la figure de la femme aussi dans ce monde on pourrait en parler, celles "séductrices niveau 3" qui accompagnent les clients à leur chambre, tellement révélateur... Et dire que ce film date de 1965. 1965. Faut se rendre compte ce que c'est, quasiment 50. Un demi-siècle, c'est inouï. La voix nasillarde des "17 milliards" de connexions d'Alpha 60 résonne souvent, s'impose au spectateur, obscurcissant les plaintes du héros, comme pour nous convaincre, nous, de cette réalité qui nous dérange tant. Si la position d'Alpha 60 et du héros sont connues à l'avance, celle qui se révèle la plus intéressante, évidemment, est celle d'Anna Karina, alias Natascha. Elle, fille du concepteur/créateur de cette "ville lumière", va faire l'apprentissage de ce que l'on pourrait simplement qualifier de vie, au sens humain. Parallèlement à cette évolution, le spectateur, lui, essaie petit à petit de déchiffrer les codes d'Alphaville, là où il neige dans le Nord et fait soleil dans le Sud (on verra plus tard que des commandes permettent d'actionner les saisons ; en ce sens même la nature, au sens propre, distincte dans son élément primitif de l'emprise de l'homme, est contrôlée, manipulée, autant que l'humain), là où un humain dit "le jour se lève" quand des lumières clignotent, là où l'artifice a simplement pris le dessus sur le naturel. Là où la Bible est un dictionnaire, où la censure efface les mots, dicte les "consciences" (mot trop compliqué pour certains, le moment où, face caméra, Karina avoue ne pas le connaître, est bouleversant), où l'émotion n'est plus, un lien se crée entre les deux personnages, et le passage où, dans un jeu de noir et blanc audacieux et inventif, les deux s'enlacent, se découvrent, l'art - sorte de mise en abîme - peut enfin s'exprimer, comme l'amour. Godard laisse libre champ à l'art quand il décide que ses personnages peuvent le faire. Pas avant, lui-même, tel Alpha 60, les oppresse d'une certaine manière. La rébellion a un prix, les habitants d'Alphaville arpentent les couloirs tels des zombies, incapables de vivre sans cette machine suprême... Mais la libération est bien là. Oeuvre phare de Godard, film d'anticipation unique et lumineux en pleine Nouvelle Vague, dont certains aspects transcendent les 3 aspects du temps tant décriés dans le film - passé, présent, futur. Film majeur, tant dans l'idée même du genre (anticipation), que pour la patte Godard, formelle, avec une mise en scène aussi somptueuse qu'oppressante, voyage passionnant dans une réalité suffisamment marginalisée pour mieux la rapprocher de la notre.
    Gellis
    Gellis

    4 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 mai 2013
    Il est élégant Eddie Constantine dans les chambres d'hôtel d'Alphaville. Elle est gracieuse Anna karina en redécouvrant les mots "Conscience", "Amour". Mais qu'est-ce qu'on s'en fiche !
    Se tenir à une histoire pour donner à réfléchir est bien trop commun. Donc Godard, montre et remontre E=MC² qui clignote ou une voiture de police à vive allure, fait un gros plan sur "La Capitale de la Douleur" d'Eluard, utilise quelques fortes citations de quelques grands auteurs pour faire sens, utilise quelques scènes en négatif pour faire genre.
    Bien sûr, il y a le talent de mise en scène du cinéaste. Mais Lemmy Caution sauvant la pensée profonde en tirant quelques coups de revolver ici et là, puis arrachant un "je t'aime" final à A Karina retrouvant sa conscience : quel ennui ! Ce n'est pas une question de budget, c'est une affaire de profondeur, et la profondeur de Godard parfois sonne le creux.
    JeffPage
    JeffPage

    39 abonnés 534 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 janvier 2013
    2 ans avant Truffaut, Godard s'attaque a la science fiction, rendant par la même hommage au film de Lemmy Caution. Il nous offre un monde futuriste dans des décors contemporain, fruit d'un repérage des plus réussi pour trouver des bâtiment contemporain moderne. Le scénario aborde de nombreuses questions sur l'existence tout en gardant un côté bande dessinée bien marqué. Godard fait aussi appel a Eddie Constantine, en tant que fan et ami, pour reprendre le rôle de Lemmy Caution face a Anna Karina, plus froide et sombre que jamais. Multipliant les scènes réussi et cultes, le film nous entraîne dans une histoire prenante, pour un résultat magnifique, référence du cinéma SF français.
    brunocinoche
    brunocinoche

    91 abonnés 1 102 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2012
    L'incursion de Godard dans l'espionnage et le fantastique est surtout prétexte à un nouvel opus expérimental dont la vraie force est la présence d'Anna Karina qui apporte à ce film une émotion très forte. Un final simple et beau comme on en a rarement vu.
    Plume231
    Plume231

    3 884 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 août 2012
    Bon voyons voir, je suis Jean-Luc Godard, je veux tourner un film de SF, j'ai juste quelques pages de scénario mais je m'en branle car j'ai jamais été fichu d'en écrire un en entier de toute façon, peu de moyens donc je vais tourner avec les moyens du bord, qu'est qu'on fait pour le semblant d'intrigue ???, je vais mettre un truc poétique machin chose ça va plaire aux intellos, j'expédie tout ce qu'il y a d'action dans les cinq dernières minutes, tiens je vais surtout tourner des scènes dialoguées car j'ai trop la flemme de faire autre chose, quelques plans de visage de ma femme de l'époque pour qu'on ne puisse pas dire que mon oeuvre est entièrement désagréable à regarder, et puis une ou deux idées de mise en scène pour que l'on puisse dire que j'inspirerai Ridley Scott pour "Blade Runner"... Bon parfait, j'ai tourné un nouveau chef d'oeuvre, je suis trop génial.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    154 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 mai 2012
    Il est clair qu'«Alphaville» ne fait pas figure d'opus majeur dans la filmographie de Jean-Luc Godard. Car s'il n'est pas dénué d'intérêt visuel et thématique, il s'apparente plus à l'hommage ou au détournement respectueux des films de série B, quelque peu écrasé par ses influences, qu'à un chef-d'oeuvre en tant que tel et se suffisant à lui seul. Pourtant, malgré ou grâce à ses allures de film de science-fiction fauché, «Alphaville» possède un charme indéniable (pour ceux en tout cas qui résistent au verbiage assommant de Godard). La photographie sublime de Raoul Coutard n'y est pas étrangère, tout comme la beauté d'Anna Karina ou le visage fascinant d'Eddie Constantine. Après, l'intrigue dépasse rarement le niveau du prétexte et la réflexion philosophique reste naïve (ce qui peut la rendre si attrayante, rappelant effectivement le «Fahrenheit 451» de Truffaut, avec qui il partage le même amour enfantin pour les livres et la croyance en leur capacité à « sauver » l'humanité). Mais là encore cet ensemble de qualités et de défauts, d'ingéniosité et de désuétude, de sérieux, d'ingénuité et d'humour, place directement «Alphaville» du côté de la série B, le genre de films qu'on aime sans trop oser l'avouer ou sans trop savoir pourquoi. Si l'austérité de l'esthétique peut rebuter, elle ne rend que plus intenses les quelques moments passionnés et rend d'autant plus pertinents les choix de mise en scène de Godard. Il serait donc dommage de ne voir là qu'un pré-«Blade Runner» (qui à l'inverse disposait d'un gros budget pour un résultat médiocre) sans le sous, alors que les trouvailles visuelles et les thèmes abordés sont plus que dignes d'intérêt. S'il ne touche pas au sublime comme «Pierrot le Fou», «Le Mépris», «A Bout de Souffle», etc, «Alphaville» n'en demeure pas moins un essai fascinant d'un des cinéastes majeurs de la Nouvelle Vague française. Que l'on soit admirateur ou détracteur de Godard, un long métrage qui vaut le détour. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    JoeyTai
    JoeyTai

    20 abonnés 442 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 mars 2012
    C'est un film de science-fiction qui est dans la lignée des œuvres dénonçant les sociétés totalitaires, à l'instar de 1984 de George Orwell. Volontairement conceptuel, très minimaliste, donc qui ne cherche pas à tout prix à séduire le public, il faut vouloir entrer dans ce film. Ce fut mon cas, même si tout n'est pas parfait, loin de là. Les décors de cette ville futuriste sont absolument conformes à ceux existants dans les années 1960, sans doute pour souligner le fait que la société comportait des éléments tendant au totalitarisme. Plus que le fascisme, il me semble que c'est plutôt l'URSS qui est ici visée, à travers les exécutions de personnes qui ont osé éprouver et exprimer des sentiments. Le côté bureaucratique et administratif de cette société est omniprésent. La mise en scène ne cherche jamais à expliquer au spectateur mais à exprimer la vision du cinéaste. Résultat, on est parfois dérouté, que ce soit par des dialogues, plans ou scènes incohérents voire incompréhensibles. Les références de Godard sont nombreuses, et celui-ci ne cherche pas toujours à les expliciter, loin de là ! Bien que lent et trop conceptuel, le film reste une violent charge contre tout régime totalitaire.
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