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ZOGAROK
14 abonnés
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5,0
Publiée le 7 mai 2011
4sur5 Reportage sans effets spéciaux d'une traversée du Styx, Aguirre s'inspire du journal d'un moine, Gaspar de Carnajal, dont le nom est authentique mais qui relatait une toute autre expédition que celle menée par Lope de Aguirre, personnage arrogant et monstrueux dont les prodigieuses ambitions le menère à la tragédie. Tourné dans des décors naturels au Pérou, le film fut une épreuve pour son équipe qui vécu concrètement, à travers les montagnes et les rapides, les conditions des protagonistes de fiction. Ce monument cinéphile a moins marqué les esprits par l'audace assez folle d'Herzog ou sa mise en scène improvisée [et surtout pas pour sa reconstitution historique (fidèle dans la forme mais biaisée par rapport aux faits)], que pour l'incarnation totale du péché d'orgueil par Klaux Kinski. Pour anecdote, il s'agit de sa première collaboration avec Herzog ; la légende s'emparera des travaux de ce tandem aux relations basées sur l'excès et la violence. Il y a de ces hommes qui, même lorsque tout est perdu ou maudit autour d'eux, attirent encore leur auditoire jusqu'à le confondre dans leur propre folie. Klaus Kinski est Aguirre, créature titubante pénétrée par une transe permanente ; il a l'allure hors-norme, le verbe rare mais haut, la flamme des leaders. Dans un contexte sauvage, les codes et les instructions de la civilisation ne font pas de vieux os ; alors lorsqu'un homme charismatique et avide prône l'insurrection et vise la gloire, les autres sont gagnés par l'envie et prêts à sacrifier la raison pour cette providence pourtant si lointaine. La Créature est stratège, fait élire pour chef officiel un quidam sans envergure, estimant vraisemblablement que celui-ci n'aura jamais les ressources suffisantes pour entraver ses plans, tout en portant les responsabilités fonctionnelles. Et alors qu'en cultivant les appétits destructeurs, il flirte avec l'implosion du groupe, Aguirre maintient encore l'unité en exhibant sa foi absolue et invoquant le grandiose de cette expédition rebelle. Si les dictateurs durent, au moins dans l'esprit du peuple, c'est parce qu'ils incarnent l'arrogance d'une nation ; ou bien une utopie. Ils rassemblent les hommes, les consacrent égaux derrière leur combat, le rêve commun de leurs fanatiques. C'est l'occasion pour les braves de créer un Etat à eux, comme s'ils étaient à même de créer un Nouveau Monde ; d'ailleurs, ils s'en sentent soudain les forces. L'entreprise est insensée, donc séduisante, et puis il y a ce sentiment de participer à l'édification d'un modèle pour les générations futures qui pourquoi pas, illuminerait les pages de l'Histoire. Aguirre est l'une des descriptions les plus achevées de l'échec d'une illusion de toute-puissance. L'entreprise homérique des conquistadors rebelles est un fiasco sans appel. Si le geste est infiniment beau et attractif, l'héroisme est vain. Il n'y a, au bout des souffrances, que le néant pour seule récompense et le déni pour seul recours aux héros déchus. Irréversible, la chute n'en est que plus amère. Tragédie complète et descente aux Enfers parfois hypnotique (Herzog matérialise le temps suspendu), Aguirre met en scène un prototype de ces fous qui, trahissant Dieu et la Nature, peuvent aussi bien permettre un bond à la Civilisation que la précipiter face à ses limites.
Ouh!Ouh! Dans le genre Herzargbi (entre zarbi et Herzog) on est servi ! Ce chef d'œuvre à la sauce "voyage en enfer" chez Nicolas Refn et son Valhalla Rising nous enfonce tout droit vers celui-la. L'atmosphère soutenu de brouillards et de musique envoutante et angoissante à la fois nous englobe dans la folie de nos hôtes. Nous suivons par "camera à l'épaule" la cupidité, l'hypocrisie, l'avidité, l'excès de violence et surtout la crainte. La prestation de Klaus Kinski (habitué de Herzog) est sans précédent, purement crédible dans l'expression de la mégalomanie chez Aguirre. Autant de folie chez notre réalisateur que chez les personnages confrontés à eux-mêmes. Film culte à voir.
Une musique lancinante et étrange; soudain, le brouillard se dissipe et l'on aperçoit à flanc de falaise une mince colonne d'hommes qui descend vers la jungle en contrebas. L'incroyable scène d'ouverture (encore une très très grande scène de cinéma) d'Aguirre la colère de Dieu donne le ton de ce film totalement fou et démesuré sur la soif de pouvoir et d'or. Folie des personnages digérés par la jungle, folie du réalisateur qui nous livre un film comme on n'en fera sans doute jamais plus et surtout folie de l'interprète principal qui incarne un Aguirre halluciné et incandescent. Le tout, servit par la musique incroyable de Popol Vuh prend alors des proportions mystiques et fantastiques jusque dans la vertigineuse scène finale (un film avec deux scènes d'anthologie ne saurait qu'être fortement recommandé, ne serait-ce que pour découvrir les dites scènes); un très grand film!
Devant un tel spectacle, il devient difficile de se montrer indifférent. Car comment comparer ce film à un autre? Le film de Werner Herzog appartient à la légende du cinéma. Son oeuvre ne dure pas longtemps, seulement un peu plus d'une heure et de vingt minutes mais quelle densité, quelle intensité, quelle musique! "Aguirre, la colère de Dieu" figure comme l'un des films les plus efficaces du monde de par ses changements de scènes fulgurants et de par son style qui empiète sur celui de Antonioni. Pourquoi? Parce que ce long-métrage ne contient quasiment pas de dialogues porté presque uniquement par la voix-off de Klaus Kinski alias Aguirre. Werner Herzog filme la cupidité, la violence, la folie avec une telle froideur qu'il rend le spectateur complètement terrorisé devant ce qu'il voit. La musique toujours présente et toujours la même n'amène qu'à renforcer la peur autour de ce groupe d'hommes. Au fil et à mesure que l'on progresse dans le film, on se demande bien où le réalisateur veut en venir. Trahisons, tueries, suicide, massacres, changement de chefs, la sérénité n'existe pas au sein de ces conquistadors partis à la recherche de l'Eldorado. On ressent une crainte, une peur indescriptible après la vision de ce film épouvantable comme si le réalisateur allemand avait décidé de représenter un cauchemar intégral, celui de voir des hommes décimés par une force inconnue. On peut d'ailleurs se demander si Francis Ford Coppola ne s'est pas inspiré de l'ambiance de ce film pour réaliser certaines séquences d'"Apocalypse now" tant le mystère qui plane autour de ce film pénètre à l'intérieur de nos âmes. Klaus Kinski interprète son rôle avec la personnalité qu'on lui connaissait déjà, Werner Herzog ne cesse de filmer son regard bleu si particulier, si empreint à la démesure de son personnage. Au final, Werner Herzog tire de cette aventure un film d'une splendeur visuelle incontestable mêlée à la folie et à la violence des hommes. Un film culte, dérangeant, qui explore la noirceur de la personnalité humaine à travers un coté qui tangue entre réalisme et fantastique. Un chef-d'oeuvre du cinéma contemporain!
Aguirre fait partie de ces films où je me dis dis, après les avoir vus : "Comment ai-je fais pour vivre jusque-là ?"... Filmé quasiment comme un documentaire (sensation renforcée par la voix off), ce film devient de plus en plus mystique, jusqu'à un final désarmant de fausse simplicité. C'est du cinéma violent, violent dans le sens que ce genre de projet serait irréalisable aujourd'hui (c'est pourquoi Herzog s'en trouve maintenant réduit à faire un remake de "Bad Lieutenant"). Klaus Kinski est hallucinant de folie, et a dans ce film un des regards les plus inoubliables de l'histoire du cinéma...
Aguirre, la colère de Dieu est une oeuvre d'une puissance extrêmement rare. Tourner en pleine jungle avec un budget dérisoire permet aux acteurs de vivre leurs rôles, peut-être jusqu'à la folie. Herzog est un cinéaste couillu, qui donne tout pour son art, pas étonnant qu'il ait entretenu un rapport de force très tendu avec Kinski ( maitre du pétage de plomb ). Kinski lui, est tout simplement extraordinaire, mais tellement naturel que l'on peut s'interroger sur le rideau qui s'épare l'homme du personnage. Mythique.
Ce film est extrêmement lent et donne une impression d'amateurisme. Le thème est pourtant intéressant mais je ne suis pas rentré dans le film. Il reste donc de belles images de jungles, un peu court pour un soit disant chef d'oeuvre...
Werner Herzog dirigea ce film qui le fit énormément connaître avec pour acteur principal celui qui allait devenir son acteur fétiche et la colère de Dieu qui imprima le plus la pellicule au cinéma (Javier Bardem s'en rapproche dans "No Country for Old Men"). Le tournage se fit dans les décors naturels d'Amérique du nord : un nouveau réalisme, naturalisme, mais imprégné tout au long d'un onirisme certain. Film d'une saisissante angoisse étouffante malgré la nature, qui représente en fait le danger et l'amie du danger (les indiens), Aguirre, Der Zorn des Gottes est aussi une fable dont les personnages ont existé à une époque où la recherche de l'or et des cités d'or indiennes envoya plus d'un homme, sinon à la mort, tout au moins à la folie. Lope de Aguirre fut de ceux-là.
Aguirre est un film vraiment particulier. Sous ses airs de film amateur, il nous transporte au coeur de la folie humaine et se révèle au final être un film particulièrement fou. J'y ai trouvé un petit côté dérangeant, l'ambiance qui règne autour de ces personnages semble assez malsaine, ce dur voyage vers l'endroit utopique qu'est l'El Dorado a des allures de cauchemar où l'homme ne maîtrise rien, se retrouve victime d'une nature destructrice, est dirigé par sa propre folie et où la mort frappe sans prévenir. L'ennemi est invisible, et il habite chaque être participant à ce voyage totalement illusoire. En réalité j'ai été assez dérouté par ce film, j'avais déjà vu Fitzcarraldo auparavant du même réalisateur mais ce dernier avait des allures plus "sages" et était plus posé. On reconnait la patte du réalisateur, et Herzog s'est fortement appuyé sur Aguirre pour réaliser Fitcarraldo qui pourrait être presque une suite tant les thématiques sont reliées et tant le décor reste le même. C'est ce côté déroutant qui ne m'a peut-être pas fait apprécié pleinement le film, à vrai dire je l'ai compris après une bonne heure. Herzog a réalisé une sacrée prouesse en tout cas, et il doit être intéressant de s'attarder sur les coulisses d'un tournage qui semblait apocalyptique, ça se sentait rien qu'en voyant le film. Certaines scènes m'ont marqué, je pense au passage où Aguirre s'exprime en se considérant comme "la colère de Dieu" en regardant droit la caméra (Formidable Kinski au passage!) et surtout la scène finale, quelle scène, quelle puissance... J'ai réellement passé un grand moment devant ce film et je le regarderais volontiers de nouveau pour pouvoir percevoir un peu plus son sens, pour me sentir gagné par cette ambiance cauchemardesque. Un choix de réalisation inspiré, des acteurs grandioses, une BO remarquable et utilisée brillamment. J'aurais eu quelques moments de flottement mais en tout cas je reconnais que Aguirre, der Zorn Gottes est un film puissant, unique et dérangeant. Une bonne surprise pour ma part, je ne m'attendais pas à aimer autant.
Aventure mystique au coeur de la forét amazonienne, voyage vers la folie, la cupidité, l'avidité et la soif de pouvoir inextinguible de l'Homme... Il faut voir Aguirre dérivé sur son radeau lancer avec un regard d'halluciné: "Je suis Aguirre, la colère de Dieu!", après avoir perdu l'espoir de fonder une nouvelle civilisation... La musique du groupe Popol Vuh est bizarre et envoutante, et donne des allures mystique et fantastique à ce film unique.
Un film fou, un acteur principal dément, un réalisateur déjanté, une nature abusive, une musique hypnotique... Tout est réuni dans ce film pour faire de celui qui le regarde un animal humain, un humain qui plonge au fond des ténèbres de l'âme et retourne aux sources de son désir, comme le fait Aguirre au fil de son périple sur le fleuve physiquement, psychiquement sur le fleuve de sa folie de grandeur... Un choc émotionnel, une descente baroque aux enfers qui laisse un goût de cendres et de chair humaine...
Transcendant, véritablement hypnotique par moment (le temps semble suspendu lors du trajet de l'exécution de Don Ursua, et pendant les traversées en radeau), Aguirre est une pure immersion du spectateur dans l'univers de la quête d'Eldorado. Véritablement surréaliste dans ses évènements (les hommes sont fous), on voit chacun des protagonistes disparaître les uns après les autres. Ne reste plus qu'Aguirre, seul régnant dans l'empire de son radeau sur une colonie de singes, splendide métaphore de ce qu'était déjà l'expédition à son départ. Les acteurs sont à couper le souffle, la musique contribue énormément à l'atmosphère du film, qui risque de marquer le spectateur dans son jugement sur les expéditions d'or et de gloire. Indispensable.
Je suis resté un peu perplexe après avoir vu ce film, d'un coté j'ai reçu une bonne claque mais de l'autre il y un manque. Le scénario est très bon, les acteurs aussi avec un Klaus Kinski qui impose sa présence tout au long du film. Ensuite la folie humaine est bien rapporté et le désir de richesse est très bien traité, reste qu'il manque un souffle épique pour rendre tout cela passionant. Le film se doit tout de même d'être vu.