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MemoryCard64
42 abonnés
375 critiques
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3,5
Publiée le 16 janvier 2016
Werner Herzog est connu pour ses cinq collaborations houleuses avec Klaus Kinski. La première est Aguirre, réputée pour être l'une des plus grandes réussites de son auteur. Le film expose la folie naissante du personnage principal, qui s'accroit à mesure que l’expédition pour trouver l'Eldorado progresse. Le réalisateur accompagne cette aliénation d'une ambiance irréelle, qui symbolise l'ambition démesurée d'Aguirre mais aussi le danger qui plane au dessus de chaque membre du groupe, menacés par quelque chose qui semble dépasser l'homme. La bande-son est la clé de voûte de cette atmosphère. Elle alterne entre une musique céleste, provenant d'instruments indéfinissables, et des silences lourds, lorsqu'une situation d'attente se met en place. De plus, le doublage en allemand (que je recommande chaudement après avoir vus des extraits insipides en anglais) rajoute une couche d'irréel et de folie supplémentaire. Du côté de la réalisation, c'est tout aussi particulier. La façon de filmer de Werner Herzog, toujours proche des personnages, suggère une volonté d'inclure le spectateur, de le plonger au cœur du récit. Les regards discrets vers la caméra sont si nombreux qu'ils ne doivent pas être là par hasard ! En plus de cela, les acteurs font corps avec la jungle, on sent qu'ils y ont vraiment été, qu'ils ont pataugé dans la boue, que ça a existé. Ce contexte de tournage rend les travellings épatants, même si la réalisation était déjà d'un très bon niveau (d'ailleurs je soupçonne Herzog de ne pas avoir prévu quelques petits passages mais de les avoir quand même inclus dans le montage). Tout cela me fait regretter de ne pas avoir su répondre à l'appel du réalisateur : je ne suis rentré dans le film que dans les 10 dernières minutes, lors de cette terrible scène, clôturée par une réplique qui est d'une grande tristesse... Je pense qu'Aguirre aurait gagné à être plus long. J'aurais aimé passer plus de temps sur cette foutue rivière, à attendre jusqu'à ce que cela devienne complètement insoutenable ! Tant pis. À la manière d'Apocalypse Now, ce long-métrage est porté par une ambiance sourde et pesante. Le jeu toute en retenue de Kinski impressionne tant cela s'oppose aux actions de son personnage. Son regard complètement insondable est sans doute la pire chose que croiseront les conquistadors dans cet enfer vert.
Comme le film est très lent on a le temps de se poser des questions. L'une des premières qui vient à l'esprit c'est pourquoi d'un côté pousser si loin le réalisme avec ce tournage en pleine jungle au milieu d'un fleuve déchaîné, et d'un autre côté laisser passer des incongruités manifestes : Les nanas qui ne salissent jamais leur jolies fringues et qui ont toujours les cheveux propres et bien coiffés, ces soldats qui au bout d'un mois dans la jungle ont de la barbe mais pas partout, le canon d'un modèle spécial qui lance des boulets explosifs. Et alors que le film n'a rien de comique, Herzog qui est un joyeux boute en train s'amuse comme un petit fou avec la tête décapitée qui continue de parler ou le gars transpercé par un flèche et qui meurt en faisant un bon mot. Tout ça fait un peu tâche. Ce film sur la folie sur fond de colonialisme est souvent lourd dans son propos, (cf les propos péremptoires du moine ou la ridicule scène de conversion) accumulant les ellipses, les longueurs, les scènes gratuites et les outrances (le dîner du roi). Mais sinon c'est vrai qu'il y a des belles images, quant à Kinski il campe un illuminé plutôt crédible mais il n'y a pas non plus de quoi crier au miracle. Bref, on est loin du chef d'œuvre, très loin ! Peut se regarder en grignotant des chips.
Première collaboration entre Klaus Kinski et Werner Herzog et le résultat en est un chef d'oeuvre. Ce film restera célèbre aussi bien pour l'interprétation absolument hallucinante de son acteur principal que pour les conditions de tournage (décors naturels, conflit constant entre Kinski et Herzog...) . Film à découvrir ou à revoir pour tout les fans de cinéma. Le meilleur rôle de Klaus Kinski selon moi.
Une notoriété et une côte d'amour qui me resteront à jamais incompréhensibles. "Aguirre" restera pour moi "ce film qui parle du pouvoir" (oui, étudié en cours). Parce qu'il y a bien un fond à ce film, pas aussi poussé que l'on veut bien le dire mais tout de même, ce film parle de pouvoir, par le biais de métaphores aussi subtiles qu'une fable de La Fontaine certes, mais il le fait. En revanche sur la forme ce film est d'un amateurisme que n'excuse même pas son budget bien en dessous du million. Déjà d'une lenteur assommante, affublé de thèmes musicaux agréables mais bien trop peu présents, ce n'est pas l'idée saugrenue du réalisateur de redoubler la totalité du film en Allemand (c'est aussi subtil que ça en a l'air) qui fera mieux passer la pilule, la synchronisation labiale étant digne du nanar que tout le monde se refuse à voir en ce film. D'autant que les doubleurs ne laissent pas vraiment l'impression d'y mettre du cœur, finalement seul Klaus Kinski sort son épingle du jeu, épargné par la mauvaise qualité du redoublage puisqu'il joue directement en Allemand et étant le seul à croire réellement à son personnage. Dément, c'est le mot qui lui conviendrait le mieux. Sa performance est la seule chose qui pourrait à l'extrême limite justifier le visionnage de ce film. Pour le reste, l'action n'est déjà pas aidée par le budget au ras des pâquerettes mais le réalisateur trouve en plus de bon ton de la tourner presque constamment au ridicule. Parfois, on jurerait regarder "Sacré Graal", à l'image de cette scène de décapitation lors de laquelle la tête coupée continue de parler, ou des personnages qui mettent un point d'honneur à mourir sur un trait d'humour: "Ce n'est pas une lance" ou encore "Tiens, je ne savais pas que la mode était aux flèches longues". Personnellement pour aller au bout du délire, j'aurais rajouté des rires enregistrés par-dessus, et le jingle de "Big Bang Theory". On jurerait que le réalisateur est devenu subitement marteau sur le tournage, il y a probablement une part de vrai là-dedans d'ailleurs. Certains y trouveront sans doute un sens profond comme toujours, en ce qui me concerne je n'ai pas trop su s'il fallait en rire ou en pleurer, alors ce fut un peu des deux. Je laisserais au moins tout ce qui touche à la réalité historique au placard, on ne va pas non plus tirer sur le radeau. Herzog aura au moins le mérite d'avoir sué sang et eau pour tourner de tels travellings rotatifs au milieu d'une rivière et de construire de véritables villages au milieu de nulle part avec moins d'un million de budget. D'ailleurs plus que le film, ce sont les anecdotes de tournages qui valent réellement le coup d’œil, telles que le réalisateur pointant une arme le plus sérieusement du monde vers l'acteur principal pour le forcer à terminer le film, après que des figurants lui aient carrément suggéré de tuer l'acteur. Il y a des signes qui ne trompent pas...Un réalisateur névrotique, un acteur principal qui cherche à quitter le navire, un tournage chaotique, et pour quel résultat ? En vérité ce film me console presque que le "Don Quichotte" de Terry Gilliam n'ai jamais vu le jour.
Concrètement, Aguirre, la colère de Dieu, c'est Apocalypse Now mais sans les idées. Un groupe de conquistadors s'enfonçant au cœur d'un territoire hostile, ne sachant pas comment atteindre ni où situer l'El Dorado. Le réalisateur a, je tiens à le préciser, rédiger le scénario en deux jours. Au début je flairai déjà une toute approche pour ce qui concernait le dévoilement des caractères, la narration et la manière de retranscrire les ressentit des personnages. Long, lent et mou : voici tout ce que j'ai retenu de cet œuvre que certains qualifient de classique. Mais après un effort, je trouve intéressant de trouver des thèmes comme l'aliénation, l'obsession ou la déchéance prendre une toute autre forme que celle déjà démontrées au cour du temps. Herzog use son sens de l'allégorie et de la métaphore a n'en plus finir, jusqu'à ce que le film tourne littéralement au grotesque ou à la comédie. Rajouter à cela un doublage immonde, un acteur inexpressif, et des énormités étourdissantes ( qui renforcent l'idée quele film est comique ) et vous obtenez l'archétype du film raté.
Film presque Documentaire avec des images de nature et de Forêts Vierges en Amérique du Sud absolument splendides. On est littéralement plongé dans l'aventure de ces conquistadors perdus dans la jungle et on ressent, dès le début du film, toutes les difficultés qu'ont dues endurer l'équipe de tournage pour faire un film au beau milieu de nul part !
Une oeuvre unique signée W. Herzog. La performance de Klaus Kinski est magistrale. Les plans et images sont magnifiques. La musique fascinante composée par Popol Vuh accompagne parfaitement le film. Alors que le personnage principal s'engouffre dans sa folie et son ambition débordante, on ressent presque une certaine sérénité mélangée à l'angoisse du destin inévitable des personnages. On savoure totalement la dernière scène rendue plus puissante encore par la lenteur du film (qui, elle même apporte d'ailleurs cette ambiance si particulière).
Oh la la... Ce film est une bombe !!! Il ne se passe pas grand chose quand on y regarde de près, mais que c'est prenant !!! Les acteurs sont époustouflants, chaque personnage est très travaillé, la mise en scène est impeccable, la musique envoutante, les prises de vue ahurissantes pour l'époque. On est mais carrément impliqué dans cette histoire mystique, la détresse de ces hommes est palpable, on ressent vraiment leur lente agonie !!! Et que dire de la portée philosophique de cette oeuvre, y aurait tant à développer tellement c'est profond, et encore je n'ai pas relevé toute la subtilité de ce long métrage dantesque. Bref, un véritable choc artistique pour moi qui découvre encore et encore de véritables perles du cinéma et par pur hasard souvent, génial !!!!
J'aime beaucoup Klaus Kinski, qui sauve d'ailleurs un peu le film par une très bonne performance, mais j'avoue avoir été largement déçu. Peut être que j'en ai trop attendu, suite aux critiques vraiment positives que j'en avais entendu, mais au final, le film m'a semblé plat, lent, sans rythme, et d'un ennui mortel. Je n'ai rien contre les films lents (j'ai adoré le Nouveau monde de Terrence Malick par exemple) mais à condition que ça fasse partie d'une démarche, ou que je sois sensible à la patte du r"alisateur, ce qui n'est pas le cas ici. Certains plans valent le détour, mais bon... globalement pas de quoi défrayer la chronique ! Il faut surtout y voir l'ambition dévorante, la vanité d'un homme (qui incarnerait à lui seul les vices des hommes à l'origine de la conquête des Amériques? ) qui le conduit à sa perte! l'idée est intéressante mais le résultat décevant.
Des mythes sur l'El Dorado, on en a tous entendu parler, cette mystérieuse cité d'or renfermant des trésors vastes et somptueux, source de nombreuses quêtes par les conquistadors pour la trouver. Disons qu'en soit, le mythe de l'El Dorado me branche pas mal, même si je n'ai pas encore pris le temps de me pencher entièrement sur son cas. Puis, je suis tombé un peu par hasard sur ce "Aguirre" dont j'en avais entendu les mérites. J'ai donc regardé le film sans trop avoir de connaissances sur l'El Dorado, en espérant ne pas être pénalisé par mon manque de culture. Verdict: Werner Herzog a signé un chef d'oeuvre. Un chef d'oeuvre esthétique, ou la mise en scène est travaillée, ou les images sont d'une beauté rare, et ou le réalisateur nous plonge dans une Amérique du Sud que l'on pourrait croire onirique tant on a l'impression qu'elle sort de contes et d'autres légendes. Aussi, je fus soulagé de ne point être largué concernant l'El Dorado. Finalement, Herzog n'a pas signé un film sur la légendaire cité, mais plutôt sur la folie de l'Homme, en particulier d'un, à savoir Don Lope de Aguirre, interprété par le ô combien charismatique Klaus Kinski, être amoral, violent, cruel, bref, complètement cinglé. Herzog nous propose en plus d'une plongée dans les décors somptueux de l'Amérique du Sud (en particulier au Pérou ou a été tourné le film) un véritable voyage dans la psyché humaine, avec la mort qui rôde, tandis que la folie des Hommes s'exécute sur le groupe de conquistadors. Avec "Aguirre, la colère de Dieu", Werner Herzog nous propose une expérience sensorielle extrêmement bien menée, à la limite de l'expérimental, tandis que la mégalomanie et la dramatique aventure de ces chercheurs de l'El Dorado se joue devant nos yeux. Un ovni cinématographique et, je le répète, un chef d'oeuvre dans lequel personne n'en ressort indemne.
Beaucoup de mal quand même à accrocher à ce film, qui prend par moments des allures de one-man-show de Klaus Kinski (que j'aime bien par ailleurs). En un sens, c'est une épreuve également pour le spectateur, amené à suivre une expédition impossible, laquelle est filmée au plus près avec une sobriété et une absence de clinquant, des hommes écorchés que l'on regarde partir en vrille vers une fin qui semble inéluctable, et où tout sombre dans la folie. Les décors d'Amazonie, loin d'être mythifiés, paraissent malsains devant la caméra de Werner Herzog, d'une précision maniaque. Un film étouffant, sans doute un peu trop daté, qui n'a pas pleinement résisté à mon sens à l'épreuve du temps. A voir malgré tout pour cette brutalité qui transpire de chaque plan, sans artifice.
Ce rôle colle à la peau de Klaus Kinski : l'histoire d'un homme qui réunit tous les sentiments des grands hommes : rêves,volonté, force sauf qu'Aguirre sombre dans la folie dans un endroit qui l'est tout autant : l'Amazonie, les deux folies se rejoignent et s'anéantissent : SUBLIME