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    Aguirre, la colère de Dieu
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    7eme critique
    7eme critique

    531 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 février 2018
    L'excursion mystérieuse !
    La mise en scène n'a rien de réellement extraordinaire (on ressent surtout ce faible budget), le traitement de ce scénario pourra paraître lent et répétitif, mais "Aguirre, la colère de Dieu" recèle une part de folie très intéressante à découvrir, en plus d'être particulièrement entraînant, voire même envoutant. "Aguirre, la colère de Dieu" marque également la première collaboration du duo Herzog/Kinski.
    Benjamin A
    Benjamin A

    711 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mai 2017
    Au XVIème siècle, une expédition de conquistadors espagnols quitte les montagnes péruviennes pour s'enfoncer dans la jungle à la recherche de l'eldorado...

    C'est au cœur de la jungle et de ses magnifiques paysages qu'Herzog étudie l'humain, sa soif de gloire, d'argent et de pouvoir et la façon dont une nouvelle société hiérarchisée va être mise en place dans ce groupe d'expédition. Longue descente aux enfers, c'est un combat perdu d'avance face à la nature qu'il met en scène, un combat dantesque au cœur d'une jungle qui les verront s'approcher de la folie et se montrer extrêmement violent et barbare.

    Herzog réussi là où beaucoup ont déjà échoué, à savoir retranscrire toute la fascination et l'attrait que l'on peut avoir pour cette époque. Parfois proche d'un style documentaire, il met une place une atmosphère complètement mystique et folle, souvent hypnotique et fiévreuse voire violente et angoissante. Parfois caméra à l'épaule, il nous immerge au cœur de cette jungle au plus près de protagoniste et c'est avec le sentiment d'être à leurs côtés que l'on ressent cette soif de pouvoir et de l'humain qui se croit invincible face à la nature et aux indiens.

    Les images sont magnifiques, Herzog retranscrit de belle manière toute la beauté des paysages et la bande originale planante, tout comme les éléments sonores naturels, fait corps avec les images. Bénéficiant d'une impeccable reconstitution, il nous permet d'y croire totalement et de mieux nous immerger au cœur de cette quête de l'eldorado. Au milieu de cette horreur, il arrive à en faire ressortir de vrais moments lyriques et livre des scènes marquantes, à l'image du final ou de la disparition du cheval. Klaus Kinski livre une prestation totalement habité, capable de passer du calme à la colère et contenir une folie qui va peu à peu ressortir et s'extérioriser.

    Longue descente aux enfers pour la quête de l'or et du pouvoir, Aguirre, la colère de Dieu retranscrit de manière folle, hypnotique et mystique cette expédition, emmené par un hallucinant Klaus Kinski. Remarquable.
    Aaaarrrrrgh
    Aaaarrrrrgh

    22 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 avril 2018
    Une expédition hallucinée pour un film hallucinant, encore une fois. Moins impressionnant que Fitzcarraldo, le film de Herzog gagne en profondeur et en signifiant ce qu'il perd en gigantisme. Sur l'écran on assiste à la prise de pouvoir d'une expédition par Aguirre le renégat, exaspéré par la lenteur de ses homologues, obsédé par la conquête, l'aventure et bien sûr, l'Eldorado. Une obsession qui virera à la psychose, Aguirre se coupant de la réalité. Un grand film !
    Roub E.
    Roub E.

    949 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 janvier 2017
    Un film de fou sur la folie que peut engendrer la cupidité, la soif de pouvoir et de gloire de l'homme occidental. Aguirre c'est une descente au cœur de la jungle à la recherche d'un trésor qui n'existe pas et d'hommes qui se disent pieux mais qui ne respectent rien et ne souhaitent qu'une chose se prendre pour des dieux. J'ai adoré les premières scènes où on est vraiment au cœur de la jungle, où on a une sensation de moiteur et d'étouffement qui agit déjà sur les organismes et les esprits de ces conquistadores aveuglés par leur quête. J'ai adoré le personnage du noble nommé "empereur de l'Eldorado" qui symbolise parfaitement la bêtise et cet aveuglement de ces hommes persuadés d'être supérieurs. À noter bien sûr la prestation de Klauss Kinski au regard de dément. Même s'il souffre de chute de rythme vraiment préjudiciable Aguirre a tout du projet fou (les premières scènes sur les radeaux sont hallucinantes) qui ne perd pas de vue son but et se termine par un final à la hauteur de son ambition.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    11 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 janvier 2017
    C'est étonnant comme un film avec une photographie parfois quelconque (mais parfois géniale, il faut le reconnaître) et avec une histoire aux tenants et aboutissants limités, peut saisir et fasciner. Le mérite en revient sans doute à une musique captivante, des plans fascinants bien réfléchis par Herzog, à la jungle inquiétante, et à un Klaus Kinski hypnotique.
    Newstrum
    Newstrum

    46 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 décembre 2016
    Impressionnant film hegelien sur un conquistador espagnol à la recherche d'une chimère (la Cité d'Or) et qui est vaincu par la nature avant que l'Histoire ne prenne sa revanche. Un film célèbre aussi par les légendes qui l'entourent et les coups de folie de Herzog et Kinski. Voir ma critique sur mon blog :
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 147 abonnés 5 132 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 août 2016
    "Tous les jours nous avons peur de la mort, mais jamais nous ne voyons l’adversaire ». Aguirre qui fait sa conquête, c’est l’entrainement de toute une colonie dans un « désert des tartares ». "L’eldorado ce n’est pas seulement l’or, c’est le pouvoir et la gloire » et c’est bien entendu celle de cet homme inquiétant et au coeur d’une aventure de l’illusion. Un film ample et passionné au coeur d’une Amazonie mystérieuse et un film à la musique envoûtante.
    Matis H.
    Matis H.

    21 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 août 2016
    Second film de Herzog que je vois, après Rescue Dawn, et je dois être honnête, j'attendais beaucoup de Aguirre. Parce que ça avait l'air ambitieux, complètement fou et que 1h30 de Herzog qui filme la nature ça paraissait unique. Parce que c'est ça qui m'avait justement laissé sur ma faim avec Rescue Dawn, que le film ne soit pas juste Bale mis en scène par Herzog en pleine forêt tout du long. Et c'est exactement ce que propose Aguirre, la colère de Dieu. Et comme je m'en doutais, c'est fascinant.

    Fascinant déjà rien que pour Aguirre en lui-même, cet homme qui met au défi Dieu, c'est fou. La performance de Kinski, complètement halluciné, joue aussi sur ce sentiment de folie qui émane du personnage, son projet est aussi dément que lui.

    Puis bien sûr, la mise en scène de Herzog à elle seule mérite le visionnage. Cette manière de capter les instants de vie au milieu du chaos, c'est d'un sublime. Je me souviendrais surtout de ce plan-séquence dans le village. La nature aura rarement été aussi bien filmé (peut-être chez Malick) que dans ce métrage, elle est hostile et pourtant tellement magnifique, Herzog la fait vivre. Mais ce qu'il filme c'est aussi la confrontation.

    Confrontation qui est d'ailleurs double, l'homme face à la nature, et face à lui-même. Le cinéaste fait comprendre visuellement les jeux de pouvoir et leurs évolutions, l'Homme se déchire au milieu d'une nature qui n'est guère plus accueillante à leur égard. Cette dernière ne semble vouloir que leur fin.
    Tout cela par la faute d'Aguirre, qui à vouloir défier Dieu c'est attiré sa colère.

    Si il fallait trouver à redire, les tentatives d'humour sont autant inattendus qu'elles sont maladroites, la tête décapitée qui continue de parler, ou cet homme qui se permet une blague après s'être prit une flèche. Mais aussi un rapport à la contemplation parfois assez mal maîtrisé sur la durée.

    Aguirre est donc un une oeuvre riche, dense et incroyablement mise en scène. Herzog capture la vie avec une grande beauté, et montre l'humanité s'entre déchirer au milieu d'une nature aussi grandiose qu'elle semble hostile. Le film se caractérise comme son personnage principal : doté d'une ambition sans limite et une démence qui transparait à l'écran. Magnifique.
    Kaza Nova
    Kaza Nova

    5 abonnés 142 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mai 2016
    Un beau film très contemplatif sur le thème de la folie du pouvoir. Ou comment un condotierre s'empare du commandement d'une expédiation pour s'approprier les richesses de l'eldorado. La folie mégalomaniaque d'Aguirre est le propos principal du film, ses compagnons, les indiens n'étant qu'en toile de fond. Car ce film raconte avant tout la révolte d'un homme contre l'ordre du monde. Aguirre se surnomme lui même la colère de Dieu : il se rebelle contre Pizarro, son chef, la couronne d'Espagne, contre la jungle hostile et contre le peuple indien qui l'habite. Le voici descendant sans cesse l'Amazone, se frayant un passage à travers tous les obstacles. Le film est magnifique puisque superbement porté par la musique aérienne et Klaus Kinski, qui en sont les deux principes opposés : Klaus Kinski pour incarner la rébellion d'Aguirre, et la musique de Popol Vuh pour illustrer l'immensité de la jungle qui peu à peu absorbe toute l'expédition.
    On peut souligner le côté irréaliste du film : oui, il n'y a pas d'effets spéciaux, oui, certaines réactions ne sont pas naturelles... A mesure du film, tout comme Aguirre lui même, le film s'écarte de la réalité pour entrer dans le légendaire. Les réactions des personnages sont froides, les flèches frappent sans un bruit. Ce film ne raconte pas la guerre entre des humains, mais la fatale condamnation d'hommes sans conscience punis pour leur hybris.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 avril 2016
    Voilà donc le mon premier Herzog... Ça commence très très bien avec une scène d'intro juste grandiose : une musique quasi-mystique, un paysage sublime, l'homme réduit au stade de fourmi luttant pour ne pas se casser la figure... C'en est presque malsain mais c'est fascinant. Pourtant je n'ai pas été plus que ça emballé par le reste du film, j'ai vite trouvé ça assez mou. Toutefois je ne suis pas aveugle, je sais reconnaître des qualités à un film quand j'en vois, et ce Aguirre en a énormément : son acteur principal tout d'abord, Klaus Kinski, le visage creusé, le regard fou... Il fait peur le bougre, et il est foutrement habité par son rôle. Ensuite il y a bien sûr les décors : on sent que ça a vraiment été une galère à tourner, on sent le vrai ; les paysages sont splendides, la nature en devient écrasante... Puis il y a bien sûr cette sensation assez démentielle que je n'avais ressentie que devant Apocalypse Now, cette impression d'horreur, comme le montre le plan final, de destruction pure et dure des corps, de plongée dans un puit sans fond de folie humaine et de mort, tout devient comme confus, les morts semblent se moquer de leur mort, on tue le rival, Aguirre plonge dans une mégalomanie sans nom, mais ce qui m'a vraiment brisé à l'intérieur spoiler: c'est la vue du corps presque sans vie de la fille d'Aguirre, pauvre innocente ayant subi la folie de son père, qui veut d'ailleurs l'épouser... Rien que le fait de réaliser à quel point ce personnage est enfermé dans un destin horrible, ça m'horrifie
    .
    Bref, un film étrange, une expérience, qui selon moi aurait gagné à avoir plus de pêche.
    Thibault F.
    Thibault F.

    52 abonnés 822 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 12 avril 2016
    J'aimerais faire une parenthèse avant de débuter la critique de ce film "Aguirre, la colère de Dieu". Film ovni au lourd passé notamment avec son mythe du pistolet (relation plus que tendue entre Herzog et Kinski), il reste dans le cœur de beaucoup de spectateur, un petit bijoux du 7ème art. Pourtant, à voir de plus près, le film ne brille pas par son scénario ou sa composition des acteurs. Finalement, le film dispose d'une montagne de défaut plutôt que de points positifs. A commencer par la réalisation qui dispose de quelques magnifiques plans (la scène de la descente de montagne, les plans sur le fleuve en furie, la scène du bateau accroché en haut d'un arbre...) mais surtout de nombreuses maladresses. En effet, pourquoi s'obstiner à faire un plan en se rapprochant des casques de conquistadors qui grâce à son reflet expose l'équipe de tournage alors que cela ne change absolument rien au plan esthétique ou scénaristique? Parfois, cette logique m'échappe considérablement. Autre (gros) point faible, le visage inexpressif de Kinski qui semble, excuser moi de l'expression, s'ennuyer sur le tournage laissant cette sensation désagréable tout au long de l'oeuvre. Rajouter, une sorte de renversement de pouvoir foireux (facteur politique qui ne bouleverse pas le propos du film), des métaphores triées au volet et vous trouvez un film aux allures attirantes mais qui pêche dans sa maîtrise d'exécution. En revanche, rien à dire sur la BO, mythique et sacrée qui permet une (petite) immersion à la recherche d'Eldorado.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 mars 2016
    Ce film exceptionnel de Werner Herzog est le récit d’un lent désastre, qui s’étend sur deux mois, c’est l’histoire d’une entreprise ambitieuse, tellement ambitieuse qu’elle court au fiasco le plus total. Nous sommes au Pérou dans les années 1560, les conquistadores menés par Gonzalo Pizarro sont alors aux prises avec une nature hostile et à des Amérindiens qui le sont tout autant. Le début du film annonce d’emblée la couleur et nous laisse déjà entrevoir les difficultés et le bourbier dans lesquels ces hommes vont se fourrer : les conquistadores et des amérindiens réduits en esclavages, qui tombent comme des mouches du fait des maladies, descendent alors un chemin très escarpé et dangereux, qui descend le long de la cordillère des Andes. Un plan saisit la chute malencontreuse d’une cage, qui s’écrase sur les rochers, un peu à la manière des conquistadores qui, une fois dans la vallée, vont vite déchanter. La brume des hauteurs laisse la place à la boue et à une végétation luxuriante, qui vont vite transformer cette procession en véritable chemin de croix. Vous pouvez lire le reste de ma critique (accompagnée d'illustrations) sur mon blog : 7emeart.wordpress.com
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 28 janvier 2016
    On pouvait s'attendre à un chef d'oeuvre, mais en ressort une copie un peu palote, et des acteurs peu convaincants
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 janvier 2016
    Fascinant de par ce qu'il est en tant que produit fini, Aguirre l'est d'autant plus parce qu'il a été accouché dans l'exacte folie qu'il retranscrivait. Fruit d'un tournage chaotique, quasi-improvisé, techniquement presque irréalisable (Herzog composait tant bien que mal avec les inondations, le danger de certaines prises et ses moyens dérisoires - une unique caméra 35 mm) ; Aguirre se situe à l'exact confluent de la fiction et du réel, se posant presque en documentaire sur son propre tournage. Cette essence entremêlée, cette façon réflexive de se prendre soi-même pour miroir, c'est aussi celle d'une vaine quête de l'Eldorado et de la confusion qui y règne entre l'humain et le divin, dont la limite est sans arrêt outrepassée. Tour à tour montré comme une figure divine, diabolique et humainement démente, son personnage principal est la clé de voûte de cet édifice qui tangue sous le roulis d'un fleuve pourtant très calme. Souverain par l'emprise inexplicable qu'il possède sur les hommes, inexpugnable par les regards qu'il lance souvent droit vers la caméra, comme si, courroucé, il pouvait même se permettre de regarder Dieu dans les yeux, puis enfin grotesque par son attitude corporelle et l'acharnement insensé de son entreprise, Aguirre est progressivement ravalé vers le trivial, le sordide, et une amoralité qui n'a plus rien de divine (les voies du seigneur, après tout, sont impénétrables) mais dérive vers le pur orgueil et la cruauté. C'est ainsi que se développe ce chef-d'oeuvre de Herzog, comme une manifestation de l'hybris, du péché d'orgueil d'un homme qui se rêve à l'égal de Dieu. A mesure que ses personnages sombrent dans le grotesque, le film trouve donc le moyen de se renforcer, Aguirre creusant de lui-même par la vilenie de ses actions un puits entre ce qu'il est et ce qu'il cherche à devenir. Comme si, en cessant de rêver à la perfection, transcendante par définition, on l'avilissait par l'effort même de tendre vers elle. Tout ça sans que les images et leur onirisme ne confirment ni n'infirment la présence de Dieu, qui, parce qu'il est Dieu, n'a de toute façon rien à prouver. A ce titre, les regards de Klinski vers la caméra, vers le spectateur, font petit à petit l'effet d'un cordon ombilical par lequel les deux s'interpellent mutuellement, recherchant dans une méprise absurde le divin au-delà de l'écran qui les sépare. Jamais, pourtant, le film ne s'autorisera illégitimement à se parer des attributs de Dieu et à tenter de matérialiser sa présence autrement que par le biais des aspirations d'Aguirre. L'apparition d'un bateau en haut de la frondaison luxuriante de l'Amazonie, épave échouée suite à un déluge, pourrait tout aussi bien être le délire des derniers hommes rongés par la fièvre. Et si le plan final, quittant enfin la promiscuité du radeau pour voguer librement sur cet estuaire qui n'en est pas un, puisque l'équipée est arrivée à son terme sans déboucher nulle part, le côté aérien de la caméra signe bien plus la fin du voyage et le recul soudain d'un long-métrage qui voulait éviter de se confiner au récit de la folie humaine comme à celui de la grandeur de Dieu, mêlant intimement les deux jusqu'à les rendre indissociables. Un voyage fou, tourmenté et inachevé, car inachevable, vers ce qui nous dépasse tous et dont Werner Herzog atteint pourtant la lisière, sans jamais pouvoir le nommer ni faire autre chose que de le rêver. Je n'ai jamais rien vu d'aussi puissamment métaphysique.
    Scorcm83
    Scorcm83

    102 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 janvier 2016
    Connaissant la réputation d'Herzog et le statut de film incontournable dont bénéficie cet Aguirre, je m'attendais à une oeuvre épique, grandiose, un film d'aventure viscéral creusant dans les méandres de la jungle et de la folie. Et bien je suis au regret de constater que j'ai été amèrement déçu. Pourtant, tout était réuni pour me faire adorer ce film qui au final se révèle être intéressant sur le fond mais trop maladroit sur la forme. Le personnage de Klaus Kinski est super intéressant, l'interprétation de ce dernier est par ailleurs parfaite, à chaque fois qu'il apparaît à l'écran, on est captivé, mais le problème c'est qu'il représente bel et bien 90% de l'intérêt du film. Le reste, c'est des conditions de tournage certes exceptionnelles pour l'époque mais qui aujourd'hui n'ont malheureusement plus autant de force. En résulte un film au rythme bâtard, proposant des séquences géniales suivies par de longs moments plats où, forcé de constater que pas grand chose ne se passe. J'aurai voulu adorer ce film, lui mettre une note bien plus haute, mais je n'ai vraiment pas réussi à rentrer complètement dedans. Je savais le nouveau cinéma allemand plutôt kitsch, mais certaines scènes sont tout de même limites. Je ne suis donc peut-être pas si réceptif que ça à ce style qui pourtant me plaisait plutôt bien chez Fassbinder. Malheureusement, ici ce n'est pas passé, et Dieu sait que j'aurai voulu adorer ce film. Peut-être que Fitzcarraldo me fera changer d'avis.

    En tout cas, Aguirre n'est pas un film inintéressant, bien au contraire, il faut juste le voir en connaissances de causes, en étant préparé à une oeuvre très contemplative qui prend (un peu beaucoup) son temps. C'est un film que je conseille aux cinéphiles en gardant bien à l'esprit qu'il date de 1972 et qu'il était pour l'époque révolutionnaire.

    A voir donc, l'esprit préparé.
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