Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
tuco-ramirez
133 abonnés
1 624 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 20 septembre 2019
1560 Pissaro et plus de 1000 conquistadors se lancent à corps perdus à la recherche de l’El Dorado (une forme de « Cités d’Or ») à travers les Andes puis la forêt Amazonienne. Ce film raconte, en adaptation libre de la Grande Histoire, le détachement d’une poignée d’homme en éclaireur. Dans ce groupe figure Aguirre qui très vite déclenche une mutinerie et prend le pouvoir par procuration en mettant sur le trône d’un nouvel Etat faisant scission avec l’Espagne un commandant fantoche. Et au milieu de cette jungle hostile aux milles dangers, loin de toutes civilisations, plutôt que de songer à leurs survies ; ce groupe d’hommes rejouent à chaque occasion les rituels sociaux d’une société civilisée ; le tout accompagné de deux femmes aux tenues d’apparat totalement inadaptées à l’environnement hostile. Absurdité de l’Homme en proie à la quête de potentielles richesses et de pouvoir. Sidérant. Et pour jouer cette folie humaine, au centre des débats, Aguirre un chef fou ; :montré et vu comme fou par ses compagnons dès l’entame du film. Et Kinski (Aguirre) par sa démarche mécanique et bancal, son regard illuminé face caméra fait froid dans le dos dès les premières prises. Herzog a voulu un tournage hyper serré au rythme dingue et dans conditions extrêmes pour être au plus proche du vécu des conquistadors ; ce pourquoi, parfois, son film prend des accents de documentaire. Son pré générique d’une beauté incroyable nous plonge directement dans cette jungle avec cette procession d’hommes descendant les sentiers escarpés des Andes. On retrouve la folie et la confrontation à la jungle de « Apocalypse Now » ou du très récent « The lost city of Z ». Plus proche du premier, Aguirre sonde les tréfonds de l’âme humaine conduite par le besoin de pouvoir. Et dans le final, le parallèle entre les délires d’un Aguirre très isolé rêvant de la fondation d’une race pure et la naissance du IIIeme Reich illustre la genèse des idéologies malades naissant d’esprits qui le sont autant. Beau film captivant et malsain. tout-un-cinema.blogspot.com
Classique aussi connu pour sa fiction que pour la manière dont celle-ci a été touchée par les conditions de tournage (la relation extrêmement tumultueuse entre Werner Herzog et Klaus Kinski), "Aguirre, la colère de Dieu" frappe par une entrée en matière mystique : on y voit des conquistadors serpentant dans une montagne à la pente vertigineuse avec en fond une musique envoûtante. Le film éclabousse d'emblée par sa puissance formelle et, en posant un regard rétrospectif, c'est peut-être son tort de livrer très vite toutes ses clés. Car "Aguirre" peine à monter en puissance, du moins à évoluer : le principal problème provient de ses personnages principaux, qui sont très vite décrits comme des hommes avides de pouvoir et deviennent du même coup des figures interchangeables auxquelles on porte peu d'intérêt; ces soldats sont beaucoup trop schématiques parce que l'écriture se révèle globalement inégale : autant certaines scènes dans la forêt sont très réussies, autant la plupart des moments sur le bateau deviennent redondants et ennuyeux. Pour un film réputé pour sa folie, il est étrange de se retrouver dans une zone finalement pas si inconfortable, à l'exception de quelques plans assez sidérants, notamment une décapitation aussi glaçante que grotesque. Le film tient sur sa seule mise en scène, souvent inspirée, mais celle-ci ne peut donner sa pleine mesure à cause d'une écriture manquant de densité; il faut en fait attendre les dernières minutes qui enfin s'aventurent sur la frontière entre réalisme et fantastique pour qu'une véritable vision chaotique émerge. Elle ne suffit cependant pas à dissiper le sentiment très mitigé d'un film certes singulier mais loin d'être à la hauteur de sa réputation.
Les images sont très belles, notamment la fabuleuse scène d'ouverture, et le thème de la folie des hommes ressort bien. Par contre, je vais probablement m'attirer des foudres, mais je ne vois pas en quoi ce film est un chef d'oeuvre intersidéral. Les silences sont interminables, les longueurs succèdent aux longueurs et Klaus Kinski est toujours dans les mêmes rôles. Difficile d'accrocher.
Un certain souffle épique traverse ce film, mais de façon trop discontinue pour parler de chef d’œuvre. Klaus Kinski interprète avec beaucoup de conviction un aventurier rendu fou par son avidité et par l'éloignement de la civilisation. La nature sauvage est plutôt bien exploitée. Ce sont d'ailleurs les principaux points forts du film. Mais des maladresses gâchent un peu le spectacle. Certains acteurs sont peu convaincants, à l'instar des interprètes de Ursua, Guzman, etc. Le réalisateur ne réussit pas toujours à filmer avec finesse les rapports de force entre les différents protagonistes, qui sont pourtant un des moteurs de l'intrigue. Je ne parle même pas de la tête coupée qui est bien bavarde... La mise en scène est parfois trop elliptique, parfois pas assez, d’où des enchaînements de scènes pas toujours fluides. Cette maîtrise aléatoire m'a déçu, même si le film atteint finalement son but, nous transporter au cœur d'une délirante soif de conquête qui emporte tout et tous sur son passage.
J'ai l'impression que ce film a mal vielli. Je ne sais pas si c'est parce que je m'attendais à autre chose, ou pas. En fait je pensais plus voir un film d'aventure, la conquête de l'Amérique du sud par les Espagnols, pour dire les choses simplement. Et en fait, c'est un film poétique, artistique et mélancolique, qui décrit la folie d'un mégalo pour le fameux Eldorado. C'est un film d'homme ou presque, à part 2 femmes, qui restent en retrait presque tout le temps. Une équipe d'homme qui va devoir d'abord se battre contre la jungle, ensuite contre le fleuve et aussi contre les indiens. Tout ça est raconté comme un journal, celui du moine en fait, avec une grosse touche de poésie. Le réalisateur enchaîne les scènes mais il n'y a pas forcément un enchaînement clair: il laisse libre court à sa fantaisie. Et c'est peut être ce côté artistique, nouvelle vague, que je n'ai finalement pas aimé. A voir le personnage de K. Kinski, qui a lui tout seul porte le film.
Le film est d'une lenteur d'une autre époque. Les dialogues paraissent incongrus et le doublage ridicule. Pour qui a déjà vu un film soviétique, ça y ressemble désespérément. Je n'ai pas tenu très longtemps. J'ai éteint la TV au bout d'une heure étant persuadée que j'avais bien mieux à faire.
Les premières scènes laissent imaginer un film d'aventure plutôt classique, mais 'Aguirre' prend très vite les accents et l'ampleur d'une tragédie shakespearienne. Bien qu'il ne se passe finalement que peu de choses, les décors et l'atmosphère générale suffisent à donner de la chair à cette histoire d'hubris.
Ex chef d'oeuvre qui aura très mal traversé les décennies. En deux mots, bien qu'il s'agisse d'un film historique, celui-ci a très mal vieilli. On s'ennuie beaucoup ! A voir comme un documentaire. Décevant.
En 1560, une troupe de conquistadors espagnols descend de la montagne à la recherche de l'Eldorado. Mais l'équipée s'enlise dans les marais. Une plus petite expédition est alors constituée, placée sous la conduite de Pedro de Ursua et de son second, Lope de Aguirre, qui devra reconnaître l'aval du fleuve sur des radeaux. Aguirre, aventurier ambitieux et brutal, manoeuvre habilement pour proposer à ses compagnons un nouveau chef, le falot Fernando de Guzman, promu solennellement "empereur du Pérou et de l'Eldorado"...
Film à petit budget qui se défend tant bien que mal. L'ambiance ésotérique finit par devenir pesante. C'est assez surréaliste et décousu. Un drôle de film. Je serai pas surpris que certain fasse l'impasse rapidement.
Beaux décors, l'époque est reconstituée, on se sent dedans. Mais le scénario ne m'a pas paru terrible. On suit le periple d'un petit groupe d'espagnols à la recherche de l'Eldorado. Ils sont en armures rouillées, près à se mutiner, sur un radeau. La plupart du temps, il ne se passe pas grand chose. Un film assez physiologique avec un final sans surprise.
Le film à eu son heure de gloire, c'est incontestable. Et il l'a amplement méritée. Mais selon les standards actuels, le film n'est plus aussi merveilleux qu'il avait pu l'être. L'histoire semble trop légère pour la durée du long-métrage, ce qui résulte en d'interminables séquences d'une lenteur absolue. Seule l'interprétation des personnages et la véracité du décors restent intact? Peut-être qu'un remake aiderait Aguirre à revenir au goût du jour.
Aguirre : la colère de Dieu se vit telle une expérience ahurissante où les barrières entre fiction et réalité se brouillent un temps pour laisser la place à l’expédition de l’homme occidental venu coloniser la sauvagerie sur laquelle régner. L’embarcation se change en scène de théâtre où se rejoue l’histoire des sociétés, le roi cédant malgré lui son trône à l’empereur qui périra et laissera sa position à l’ambitieux tyran ; arrive aussitôt Le Radeau de la Méduse peuplé de naufragés avec ses singes comme ultimes symboles d’un peuple animalisé et moutonnier tout autant que reflet de l’absurdité de l’entreprise humaine. Aguirre est une soif inextricable de pouvoir sur fond de dérèglement de tous les sens : on a l’impression de chavirer dans un rêve cauchemardesque, le paysage demeure immuable mais l’ensemble se meut et se meurt au gré des crues et des flèches inhospitalières. Prend vie sous nos yeux un XVIe siècle ressuscité dont on ressent chaque déplacement par la lourdeur des charges, chaque parole par la quête transcendante qu’elle porte. Werner Herzog livre une œuvre inouïe au lyrisme cru, offre à Kinski un rôle à la mesure de sa folie qui parvient à incarner la grandeur – voire la poésie – de l’ambition aveugle et frénétique.
Aguirre est un film ambitieux qui souffre néanmoins de gros défauts ce qui nuit un peu à son visionnage. Déjà je ne suis pas fan du scénario un peu simple ou l'on ne sait pas ou il va, le rythme est assez mal géré ( désolé mais les 50 premières minutes sont ennuyeuses) , ensuite le film devient intéressant heureusement. De plus, j'ai du mal à voir la colère en Aguirre avant les 20,30 dernières minutes. Cependant, le film est absolument magnifique, IL A TROP DE LA GUEULE, les acteurs sont corrects mis à part Kinski qui est tellement charismatique (même si il est parfois mis au second plan). La musique est incroyable et sa plus grande qualité est de décrire fidèlement les colons dans un contexte de film peu évoqué. spoiler: Ce que je veux dire c'est de les décrire antipathiques, immondes avec les indiens et les animaux et bien sûr de convertir tout ce qui bouge au christianisme tout en prêchant la bonne parole en clamant haut et fort tuer des indiens (sauvages) pour leur dieu.
La personnalité des colons est géniale.
Au final Aguirre est un film culte ayant vieilli (normal le film à 46 ans et il a été fait avec un tout petit budget) mais restant intéressant à regarder pour les cinéphiles curieux. Il n'est pas vraiment à conseiller à tout le monde au risque d'entendre "c'est tout pourri" et ce serai dommage parce que c'est pas le cas.
septiemeartetdemi.com - Au visionnage de ce film, on se doute que le tournage a dû être périlleux. C'est un euphémisme. Il s'agit de la première collaboration de Werner Herzog avec Klaus Kinski et cela signe aussi le début des violentes hostilités entre les deux hommes. Tourné sur location dans la jungle péruvienne, il a mis l'équipe à la merci du climat, alors qu'elle était confinée sur des radeaux au confort spartiate. Attaques de fourmis, morsures de singes, Kinski qui décide de tirer quelques cartouches sur une hutte où l'équipe passe la nuit « trop bruyamment », orages, inondations... Il y a vraiment de quoi parler du tournage autant que du film. Parce que ces anecdotes sont le film.
Le film, justement, est déjà suffisamment impressionnant tel que le spectateur inculte peut en juger. Avec les petits moyens de sa petite caméra, Herzog capte des diaporamas épatants dont aucun studio ne saurait recréer l'humidité si épaisse qu'elle traverse l'écran pour recouvrir notre peau. On en sursauterait presque, craignant d'avoir senti un moustique nous piquer en dépit de notre confort de cinéphile, ou l'eau à nos pieds. On peut douter que la mise en conditions réelles soit un moyen d'accentuer efficacement le réalisme d'une œuvre, mais celle-ci nous montre que ça peut valoir le coup. Pour le résultat magique, le jugement politique discret porté par l'histoire sur l'Histoire, et pour les difficultés que représentent ce qu'on a déjà dit, mais aussi l'obligation de tourner dans l'ordre chronologique, soumis de la rivière, ce film mérite le rang de chef-d'œuvre.