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Un visiteur
1,0
Publiée le 5 décembre 2008
Heu..."Aguirre" est un film assez aberrant. Il ne répond à rien de vraiment préci et certainement pas à ce à quoi je m'attendais. Je pense qu'Herzog avait juste comme scénario "la lente descente vers la folie d'un conquistador" et qu'il s'est dit que pour le reste, il improviserait. Si certains plans sont d'une remarquable beauté et que les décors naturels sont saisissants, le côté surréaliste du film est très déroutant. On ne comprend pas vraiment où Herzog veut en venir avec ces scènes ridicules que la premier amateur venu aurait pu tourner (la poursuite de l'esclave, le village cannibale, le cheval, les flèches...). En fait on aurait mieux compris si le film s'affichait ouvertement comique et était signé des Monty Pythons. Reste que la principale question que je me posais pendant le visionnage concernait le tournage du film, car à mon avis le making-of et les terribles conditions qu'a du affronter l'équipe de tournage doit être bien plus interessant que le film lui-même.
Un film lent et contemplatif qui vaut surtout pour la beauté de ses images mais qui, malgré un scénario intéressant, est trop handicapé par ses problèmes de rythme, notamment dus à la mollesse des acteurs.
Incontestablement, il s'agit d'une oeuvre cinématographique majeure, portée par un K. Kinski tout simplement génial, à la démarche étrange et au regard inquiétant. La mise en place est assez longue mais une fois l'expédition partie, le film verse autant dans le survival que dans le conte. Avec son empereur bouffon, maître d'un royaume pas encore conquis, sur un radeau inondé avec des sujets mourant de faim, décimé par des attaques d'ennemis invisibles et guidé par un chef à la violence aveugle tout autant que son ambition est démesurée. La mise en scènes est assez réussie mais le montage est parfois brouillon, certains éléments font un peu tâche (un humour pas forcément bienvenu) mais on est hypnotisé par l'ambiance et la musique, qui nous guide au bout de ce voyage violent, sans retour, qui s'achève dans une ultime scène absolument magnifique, à la virtuosité indéniable, tout au bout d'un discours aussi triste que risible et à l'ultime plan qui laisse une trace indélébile dans notre cerveau de cinéphile. D'autres critiques sur
Une dénonciation virulente de la folie du colonialisme, de la folie et de la cupidité humaine. Le fait que le film ai été tourné dans des conditions extrêmes en Amazonie ainsi que les relations houleuses entre Werner Herzog et Klaus Kinski ajoutent à la légende. En bref, un film comme seul Werner Herzog sait les faire. L'interprétation de Klaus Kinski est totalement remarquable et l'image finale du film où l'on voit son personnage tombé dans la folie sur un radeau à la dérive envahit de singes est saisissante.
Pour la première collaboration entre Werner Herzog et Klaus Kinski, «Aguirre, der Zone Gottes» (RFA, 1973) situe la démence humaine dans l’étendue infinie de l’Amérique du Sud où le point d’arrivée se perd sur la ligne d’horizon. A l’époque des Conquistadors, lorsque la péninsule ibérique, en masse, envahit les territoires verres de l’Amazonie en quête d’un pays idyllique : l’Eldorado, une troupe de soldats se lancent à la conquête de ce pays mystérieux, le long des flancs escarpés des montagnes monstrueuses. Environnés d’une nature étouffante ou libérés dans l’immensité d’un fleuve abondant, les soldats hispaniques se perdent dans les rhizomes incontrôlables de la nature et dans les sentiers impénétrables de l’ambition humaine. Le fabuleux prodige accomplit par le film est de diffuser l’ambiance d’une perdition, la lente et contemplative déliquescence de la civilisation humaine au son des musiques-trip de Popol Vuh et des corps vulgaires et ballant, tantôt perdus dans l’imposante dimension de la forêt tantôt hagards sur des radeaux flottants. Le film enchaîne, dans un flux hallucinatoire, les images de délire. Un cheval sur un radeau jeté à l’eau, un navire de fortune naufrageant où gît debout Aguirre tandis qu’une horde de ouistitis l’envahit, le meurtre d’un chef aux abords d’un toilette friable. Herzog, comme la géniale vague de cinéaste allemand des années 70 auquel il appartient, soumet l’apparente quiétude du monde et de sa nature au délire des hommes qui l’habitent ou l’assiègent. La même année Wenders réalise «Alice in den Städten» où les femmes se perdent dans les couloirs directifs des villes tandis que l’année suivante, Fassbinder réalise «Angst essen seele auf» où deux exclus de la société allemande (une vieille femme et un noir) partagent l’amour dans un déni aveugles de ce que leur environnement social leur somme d’être. Avec ce film en couleur –il fallait ça pour traiter l’explosion fantastique des esprits- le manifeste du film sauvage est dressé.
Probablement le MEILLEUR film qui m'ait été donné de voir (et revoir). Les décors naturels, la musique de Popol Vuh et bien sur le grandiose Kinski, tout est parfait... Les rares types qui ont voté 0 n'ont rien compris au 7eme art et peuvent regarder des Star Ac' tranquilles.
c'est incroyable le réalisme de ce film est saisissant on à l'impression d'être le cameraman au milieu de ces conquistadors. comment oublier klaus kinski emparé par la folie seul sur son radeau, parlant aux singes?
C'est un beau film mais exagérément porté aux nues par une une forme de clientélisme snob, défenseur d'un prétentieux cinéma d'Ôteur. La mise en abîme, véritable philosophie lors du tournage révèle à la fois une véracité dans le jeu des acteurs et des images d'un monde sauvage grandiose...mais aussi des choix artistiques (pas toujours réussis) qui nous font décrocher de l'histoire...Un conte initiatique plutôt pessimiste qui amène un malaise. On en tire l'enseignement d'une nature divine.
Je suis allé voir ce film hier au Champo. Confiant étant donné les critiques élogieuses que j'en avais lu. J'en suis sorti avec un sentiment mitigé. La postproduction est une véritable catastrophe (montage à la machette, son mal synchronisé...) le film est tour à tour envoûtant, ennuyeux, effrayant, improbable, surréaliste, ridicule... On hésite constamment entre rester car on assiste à quelque chose de particulier et partir tant le film est parfois hermétique... Restent l'épure qui fait parfois la force de cet ovni (la première scène est magnifique), les réflexions sur l'église, le pouvoir et la folie, le jeu des acteurs qui semblent parfois dérouté par le film lui-même et l'Amazonie... On ne peut cependant que saluer le culot du réalisateur quant aux conditions de tournage: les radeaux lachés dans les rapides, ça fait peur pour les acteurs! Bref un film qui possède de vrais atouts mais qui s'avère parfois trop déroutant et monotone pour mériter les dythirambes que j'ai pu lire...
Le chef d'œuvre du duo Herzog-Kinski ressort en salle et c'est une bonne nouvelle. Tourné presque comme un documentaire, dans des conditions difficiles et avec très peu de budget, le film est transcendé par l'interprétation hallucinante et explosive de Klaus Kinski. Il est ce personnage fou, arbitraire, cruel et violent d'Aguirre, obstiné et obsédé par l'Eldorado, cette riche contrée envoutant l'imaginaire des colonisateurs espagnols du 16ème siècle. Beaucoup de plans marqueront la mémoire des spectateurs: l'ascension périlleuse des Andes, la descente des rapides, la forêt menaçante et, au final, ce radeau macabre où Kinski-Aguirre s'imagine le roi du monde. A la fois parabole du pouvoir, de l'autorité et de la folie des hommes, Aguirre est un grand film avec un Klaus Kinski inoubliable.
Aguirre, la Colère de Dieu, film flamboyant sur la volonté de puissance et le chaos engendré par les chefs, marque la première collaboration entre Werner Herzog et Klaus Kinski. Même si ce dernier n'atteint pas les sommets de Woyzeck ou de Fitzcarraldo, sa prestation est remarquable : le visage marqué , le regard mauvais, la bouche généreuse mais agressive cachant une étrange dentition, l'acteur est effroyable de cruauté ( aussi bien dans la peau d'Aguirre que sur le plateau : rappelons que Herzog et Kinski sont d'intimes ennemis...). Sur le plan visuel, le film est une splendeur : les premières images sont saisissantes de beauté ( on sent déjà que le réalisateur allemand sait s'adapter à son décor ) et la scène du radeau et des singes est pour le moins marquante. Bref, un film brillant et magnifique, accompagné de la musique écrasante de Popol Vuh. Il serait bon de redécouvrir l'intégralité de la filmographie de ce cinéaste qu'est Werner Herzog. A voir sur grand écran de préférence. Puissant et viscéral, à l'image de Klaus Kinski.
Grande oeuvre épique aux allures hypnotiques, portée par un halluciné hallucinant Klaus Kinsky qui montre une présence plus qu'imposante à l'écran. Le fond de l'histoire est d'une subtilité très maîtrisée et le côté philosophique du film ne peut que plaire, cependant sur la forme le cadre reste parfois exagérement contemplentif et le temps s'écoule au rythme du fleuve, ce qui résulte à une grande durée perçue du film alors qu'il ne dure que 1H30. Bien que cela soit sans doute le résultat d'une volonté mûrement réfléchie, je pense plutôt que cela soit le fait qu'Herzog n'ait pas fait de storyboard sur ce film. Malgré ce détail qui m'a géné, l'oeuvre reste sublime.