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Skipper Mike
85 abonnés
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5,0
Publiée le 5 juillet 2013
Après un générique d'une beauté à couper le souffle, visuellement comme musicalement, "Aguirre, la Colère de Dieu" nous entraîne dans les méandres d'une aventure spirituelle, aux frontières de la folie. Werner Herzog est un très grand metteur en scène et filme cette histoire de façon symbolique, gardant ses distances avec Aguirre tout en épousant son point de vue et en transmettant sa démence via l'écran. Un film hypnotique et monumental, qui reste gravé dans la mémoire.
Aguirre la colère de Dieu est un film devenu totalement culte, principalement pour toutes les anecdotes du tournage envenimé entre Herzog et Klaus Kinski. Je connaissais ce film uniquement à travers ces anecdotes et cela m'a intrigué, même si je m'attendais sincèrement à un nanar car j'ai du mal à croire qu'un film fait dans des conditions affreuses puisse être bon. Mais au final, je me suis à moitié trompé. D'un côté, le tournage a permis de filmer la jungle de la manière la plus véridique et immersive possible. Dans le domaine de l'immersion, on fait difficilement mieux que Aguirre. Cependant sur tout le reste, les qualités du film sont inexistantes ! Le bazar que devait représenter le tournage a annihilé toutes les idées de mise en scène, les plans sont lents, moches et ennuyeux. Le jeu des acteurs est quasiment inexistant, l'ambiance n'est jamais appuyée par de la musique et le scénario est à dormir debout. Bref, un chef d'œuvre du point de vue de l'immersion mais sur tout le reste, on fait difficilement plus ennuyeux que Aguirre selon moi.
Grande oeuvre épique aux allures hypnotiques, portée par un halluciné hallucinant Klaus Kinsky qui montre une présence plus qu'imposante à l'écran. Le fond de l'histoire est d'une subtilité très maîtrisée et le côté philosophique du film ne peut que plaire, cependant sur la forme le cadre reste parfois exagérement contemplentif et le temps s'écoule au rythme du fleuve, ce qui résulte à une grande durée perçue du film alors qu'il ne dure que 1H30. Bien que cela soit sans doute le résultat d'une volonté mûrement réfléchie, je pense plutôt que cela soit le fait qu'Herzog n'ait pas fait de storyboard sur ce film. Malgré ce détail qui m'a géné, l'oeuvre reste sublime.
Des conquistadors Espagnoles traverse la forêt Amazonienne à la recherche du fameux Eldorado, le chef de l'expédition ne savant pas trop ou ils vont, décide de faire partire un groupe de 40 hommes en éclaireurs en passant par un fleuve.
Très vite le commandement du groupe va se trouver chambouler par un homme nommer Aguirre qui en tire les ficelles.
Aguirre un personnage complètement obséder par la quête d'un nouveau pays et par l'ambition va conduire toute l'équipe jusqu'au bout de sa folie.
Une réalisation lente et observatrice permet au spectateurs de plonger parfaitement dans la triste réalité de ce film angoissant, on se demande jusqu’où l'expédition va aller. Le récit n'est absolument pas épique.
Néanmoins, ce n'est pas la grosse claque auquel je m'attendais.
Un film qui ressemble étrangement à Apocalypse Now ou c'est plutôt le contraire.
Petit anecdote le réalisateur Herzog a dû menacer Kinski avec une arme à feu pour que celui-ci veuille bien terminer le tournage.
Werner Herzog est connu pour ses cinq collaborations houleuses avec Klaus Kinski. La première est Aguirre, réputée pour être l'une des plus grandes réussites de son auteur. Le film expose la folie naissante du personnage principal, qui s'accroit à mesure que l’expédition pour trouver l'Eldorado progresse. Le réalisateur accompagne cette aliénation d'une ambiance irréelle, qui symbolise l'ambition démesurée d'Aguirre mais aussi le danger qui plane au dessus de chaque membre du groupe, menacés par quelque chose qui semble dépasser l'homme. La bande-son est la clé de voûte de cette atmosphère. Elle alterne entre une musique céleste, provenant d'instruments indéfinissables, et des silences lourds, lorsqu'une situation d'attente se met en place. De plus, le doublage en allemand (que je recommande chaudement après avoir vus des extraits insipides en anglais) rajoute une couche d'irréel et de folie supplémentaire. Du côté de la réalisation, c'est tout aussi particulier. La façon de filmer de Werner Herzog, toujours proche des personnages, suggère une volonté d'inclure le spectateur, de le plonger au cœur du récit. Les regards discrets vers la caméra sont si nombreux qu'ils ne doivent pas être là par hasard ! En plus de cela, les acteurs font corps avec la jungle, on sent qu'ils y ont vraiment été, qu'ils ont pataugé dans la boue, que ça a existé. Ce contexte de tournage rend les travellings épatants, même si la réalisation était déjà d'un très bon niveau (d'ailleurs je soupçonne Herzog de ne pas avoir prévu quelques petits passages mais de les avoir quand même inclus dans le montage). Tout cela me fait regretter de ne pas avoir su répondre à l'appel du réalisateur : je ne suis rentré dans le film que dans les 10 dernières minutes, lors de cette terrible scène, clôturée par une réplique qui est d'une grande tristesse... Je pense qu'Aguirre aurait gagné à être plus long. J'aurais aimé passer plus de temps sur cette foutue rivière, à attendre jusqu'à ce que cela devienne complètement insoutenable ! Tant pis. À la manière d'Apocalypse Now, ce long-métrage est porté par une ambiance sourde et pesante. Le jeu toute en retenue de Kinski impressionne tant cela s'oppose aux actions de son personnage. Son regard complètement insondable est sans doute la pire chose que croiseront les conquistadors dans cet enfer vert.
Un véritable chef d'oeuvre de Herzog. Musique transcendante, paysages ahurissants, voix-off historique, et personnages effrayants. Cette quête perdue de L'eldorado aux allures de tragédie épique est passionante, dotée d'une mise en scène troublante et toujours très proche des protagonistes. Klaus Kinski interprète à nouveau avec brio un anti héros, personnage ambitieux et perfide. Montrer la folie qui gagne tout l'équipage dans cette quête vaine, tel est le but de Herzog dans cette incroyable reconstituion d'une page sombre de l'histoire des conquistador. La menace se fait invisible et terrfiante et s'exprime seulement par des flèches mortelles. Mais l'aliénation est encore plus dangereuse, avec la répétition incessante d'airs chantonnés par des esclaves fous ou des airs de flûtes péruviennes atroces. Reste une scène finale poignante où on ne perd pas de vue ce personnage à la dérive, victime de son ambition démesurée et de sa volonté de pouvoir.
Une nouvelle fois, Herzog a traîné ses acteurs au fin fond de leurs limites en les emmenant en Amazonie. Aguirre raconte la folie d'un conquistador prêt à tout (meurtre, faim) pour conquérir le monde, même en pays hostile, même sur des terres où l'homme du vieux continent peut perdre pied à tout moment (folie, famine, maladie, ...). Malgré tout, un film un peu long qui s'achemine vers un désespoir, une volonté de vaincre qui ne sera jamais assouvie.
Second film de Herzog que je vois, après Rescue Dawn, et je dois être honnête, j'attendais beaucoup de Aguirre. Parce que ça avait l'air ambitieux, complètement fou et que 1h30 de Herzog qui filme la nature ça paraissait unique. Parce que c'est ça qui m'avait justement laissé sur ma faim avec Rescue Dawn, que le film ne soit pas juste Bale mis en scène par Herzog en pleine forêt tout du long. Et c'est exactement ce que propose Aguirre, la colère de Dieu. Et comme je m'en doutais, c'est fascinant.
Fascinant déjà rien que pour Aguirre en lui-même, cet homme qui met au défi Dieu, c'est fou. La performance de Kinski, complètement halluciné, joue aussi sur ce sentiment de folie qui émane du personnage, son projet est aussi dément que lui.
Puis bien sûr, la mise en scène de Herzog à elle seule mérite le visionnage. Cette manière de capter les instants de vie au milieu du chaos, c'est d'un sublime. Je me souviendrais surtout de ce plan-séquence dans le village. La nature aura rarement été aussi bien filmé (peut-être chez Malick) que dans ce métrage, elle est hostile et pourtant tellement magnifique, Herzog la fait vivre. Mais ce qu'il filme c'est aussi la confrontation.
Confrontation qui est d'ailleurs double, l'homme face à la nature, et face à lui-même. Le cinéaste fait comprendre visuellement les jeux de pouvoir et leurs évolutions, l'Homme se déchire au milieu d'une nature qui n'est guère plus accueillante à leur égard. Cette dernière ne semble vouloir que leur fin. Tout cela par la faute d'Aguirre, qui à vouloir défier Dieu c'est attiré sa colère.
Si il fallait trouver à redire, les tentatives d'humour sont autant inattendus qu'elles sont maladroites, la tête décapitée qui continue de parler, ou cet homme qui se permet une blague après s'être prit une flèche. Mais aussi un rapport à la contemplation parfois assez mal maîtrisé sur la durée.
Aguirre est donc un une oeuvre riche, dense et incroyablement mise en scène. Herzog capture la vie avec une grande beauté, et montre l'humanité s'entre déchirer au milieu d'une nature aussi grandiose qu'elle semble hostile. Le film se caractérise comme son personnage principal : doté d'une ambition sans limite et une démence qui transparait à l'écran. Magnifique.
Werner Herzog dirige un Klaus Kinski extrêmement grave qui sert une intrigue tout aussi profonde, caractérisée par un tournage chaotique. La quête de l'El Dorado par une poignée de Conquistadors va s'achever dans l'élégie, et la transcendance. Un film d'Herzog aux teintes langiennes.
Aguirre est un film ambitieux qui souffre néanmoins de gros défauts ce qui nuit un peu à son visionnage. Déjà je ne suis pas fan du scénario un peu simple ou l'on ne sait pas ou il va, le rythme est assez mal géré ( désolé mais les 50 premières minutes sont ennuyeuses) , ensuite le film devient intéressant heureusement. De plus, j'ai du mal à voir la colère en Aguirre avant les 20,30 dernières minutes. Cependant, le film est absolument magnifique, IL A TROP DE LA GUEULE, les acteurs sont corrects mis à part Kinski qui est tellement charismatique (même si il est parfois mis au second plan). La musique est incroyable et sa plus grande qualité est de décrire fidèlement les colons dans un contexte de film peu évoqué. spoiler: Ce que je veux dire c'est de les décrire antipathiques, immondes avec les indiens et les animaux et bien sûr de convertir tout ce qui bouge au christianisme tout en prêchant la bonne parole en clamant haut et fort tuer des indiens (sauvages) pour leur dieu.
La personnalité des colons est géniale.
Au final Aguirre est un film culte ayant vieilli (normal le film à 46 ans et il a été fait avec un tout petit budget) mais restant intéressant à regarder pour les cinéphiles curieux. Il n'est pas vraiment à conseiller à tout le monde au risque d'entendre "c'est tout pourri" et ce serai dommage parce que c'est pas le cas.
En 1560, une troupe de conquistadors descend de la montagne à la recherche de l'Eldorado. Mais l'équipée s'enlise dans les marais. Une plus petite expédition est alors constituée, placée sous la conduite de Pedro de Ursua et de son second, Lope de Aguirre (Klaus Kinski), qui devra reconnaître l'aval du fleuve sur des radeaux. Aguirre, aventurier ambitieux et brutal, manœuvre habilement pour proposer à ses compagnons un nouveau chef, le falot Fernando de Guzman, promu solennellement "empereur du Pérou et de l'Eldorado"..."Aguirre, la colère de Dieu" marque la première collaboration entre le cinéaste allemand Werner Herzog et l'écorché vif Klaus Kinski. En alliant son et image, le réalisateur nous plonge dans l'esprit d'un personnage fascinant pris au cœur d'un trip hypnotisant générée par sa propre volonté de puissance. La remarquable prestation de l'incandescent Klaus Kinski porte littéralement le film jusqu'à la céleste et prestigieuse voûte qu'est le cinéma expérimental. Plus qu'une Odyssée initiatique à travers terres et eaux sauvages d'Amazonie, "Aguirre, der Zorn Gottes", se construit tel un poème noir et compulsif quand à la dérive envoûtante des quelques carcasses humaines sur la chemin de la mort. La réalisation du cinéaste allemand atteint des cimes intemporelles ; deux perspectives temporelles se croisent dans le film : un temps linéaire et un temps cyclique. Mélanger les deux permet de rendre de façon sous-jacente l'absurdité de l'entreprise d'Aguirre. Le mouvement des eaux illustre la perception du temps : le fleuve est tumultueux quand les esprits sont échauffés par les mutineries et l'attrait de la gloire, il est quasiment immobile alors que l'espoir a quitté les survivants qui voient chaque jour comme une souffrance supplémentaire. Ni plus ni moins un croisement brillant entre la névrose métaphysique et l'immersion sensorielle, fiévreuse et lancinante dans un univers à la lisière de la mort. Un des plus grands chefs-d’œuvre du cinéma contemporain.
Un chef d'oeuvre : les costumes, la réalisation, l'interprétation, les lieux et conditions de tournages, une fin on ne peut plus troublante et très stylée. La seule chose que l'on pourrait reprocher à ce magnifique film, c'est que les conquistadores espagnols parlent allemand ! Mais ça ne lui enlève en rien sa puissance cinématographique. Un témoignage d'une réalité poignante et peu commune servie par un Kinski irréprochable et alimentée par des séquences superbes du fleuve.
Werner Herzog explore avec brio la folie d'un conquistador mégalomane espagnol tourné comme un documentaire, caméra à l'épaule. Sur le plan esthétique, le film est d'une beauté totale comme en témoigne de nombreuses séquences dont celle d'entrée, un plan vertigineux sur la descente embrumée de conquistadores et d'indiens dans les Andes. En plus de superbes images naturelles, Herzog instaure un second degré dans son récit à deux reprises, très étonnant. Mais ce qui est aussi principalement à retenir c'est l'interprétation magistrale de Klaus Kinski , dans son rôle d'illuminé impitoyable , ses deux visions sont absolument bouleversantes dans l'aliénation, sa recherche obstinée d'écrire l'Histoire en colonisant l'Eldorado et assurer sa descendance en voulant procréer avec sa fille, tous deux synonymes d'éternité symbolique qui se révéleront deux défis mortifères. Un bateau accroché à un arbre, un cheval qui s'éloigne lentement dans la jungle, mais surtout le monologue d'Aguirre dans une scène finale exceptionnelle, constituent à l'ensemble une Colère de Dieu splendide. Bravo, Mr Herzog qui a bien dû galérer à tourner ce film historique divin.
Depardieu a dit "Je suis un effet spécial à moi tout seul." Kinski, personnage fou, halluciné et sauvage est une multitude d'effets spéciaux à lui tout seul, qui confèrent à ce chef d'oeuvre épique, hanté par une musique lugubre, une puissance évocatrice au-delà du raisonnable.
Un film exceptionnel, qui nous conduit au coeur de la folie humaine, au fil de l'Amazone. Werner Herzog est ici au sommet de son art. La qualité de la reconstitution est oubliée au profit de la beauté des décors naturels. Quant a Klaus Kinski, il est tout simplement fabuleux. Cet acteur au talent inexploité, donc la filmographie est constituée d'un grand nombre de navets, a trouvé ici le rôle de sa carriére, qui lui permet de faire montre d'un exceptionnel talent, crevant véritablement l'écran. Il faut dire que le personnage d'Aguirre est une vraie aubaine pour l'acteur, avec cet obstination, qui devient peu a peu aveuglement, puis folie. En somme, Aguirre: la colère de Dieu est un chef d'œuvre qui, au même titre que "Duel" de Steven Spielberg ou "Délivrance" de John Boorman, fait partie de ces films tout simplement fabuleux qui ont, au début des années 70, fait entrer le cinéma dans une nouvelle ère...