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    Aguirre, la colère de Dieu
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    SmEuG
    SmEuG

    44 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 avril 2013
    Le truisme n’étant jamais qu’une évidence qui se sait évidence – donc vérité – il semble pertinent de débuter toute réflexion par cette forme de procédé littéraire. Car toute concaténation d’idées, dont le tout sculpte une réflexion, se doit d’intercaler dans ses interstices des liants suffisamment forts pour que la chaîne résiste aux ravages de la contradiction. En conséquence, commençons par en forger le premier maillon avec la plus évidente des lapalissades : la critique filmique, avant d’extraire du sujet le sens que son artiste a voulu lui donner – si tant est qu’il y en ait un – dessine en premier lieu sa propre interprétation qu’elle vient greffer sur l’œuvre comme si elle lui appartenait corps et âme. Autrement dit, la dernière valeur ajoutée dans le processus de création d’une œuvre d’art est celle du spectateur lui-même, qui dans un élan d’exaltation de sa propre capacité de questionnement viendra lui donner le dernier coup de marteau afin d’en faire un produit fini. Ceci implique qu’il n’y a d’art sans artiste évidemment, mais surtout qu’il n’y a d’art sans public, en ce sens que l’objet artistique, étant par essence un support de médiation entre émetteur et récepteur, ne peut communiquer sans la présence de ce dernier. Le récepteur est donc nécessaire pour qu’il y ait transmission du message, mais il est également suprême souverain dans la mesure où, le médium se voyant doté d’une nature abstraite, il en fait la compréhension qu’il souhaite. Il est le linguiste de sa propre pensée et questionnera les formes et les sons comme ses dispositions cognitives le lui dicteront.

    Dès lors, il paraît vain de préciser que l’interprétation qui suit est probablement loin de l’idée que Werner Herzog se fait de son propre film, mais qu’en sa qualité d’idiome critique, cette exégèse cinématographique n’en est pas moins légitime.

    « Aguirre, la colère de Dieu » ne contient pas le mot « Dieu » par occurrence. A dire vrai, il est imprégné de tout son être par la présence du divin. Ou plutôt, par le rapport communicationnel entre le Créateur et ses créatures. Ce rapport, c’est la manière dont les hommes arrangent l’espace vocationnel indéterminé qui est le leur, et dans lequel ils s’élancent pour déployer leur foi. Par quelles volitions l’homme va-t-il actualiser le souvenir de Dieu ?

    L’auteur suisse Frithjof Schuon, distingue deux principes fondamentaux propres à tous les monothéismes constituant cette mise en relation avec l’Absolu. L’un que l’on qualifiera d’« ésotérique », l’autre d’ « éxoterique ». Le premier se définissant comme la Voie vécue par l’âme et la volonté, se reconnaît dans sa manière d’épurer la tradition religieuse pour revenir aux fondamentaux gnostiques ; à savoir la connaissance - par l’intelligence théomorphe immanente à l’être humain - du caractère Absolu et Illimité de Dieu. La seconde, sous la plume du métaphysicien se définit davantage comme la Voie vécue par la forme et la tradition, le salut par l’action, la règle comme base d’un mode de piété. Autrement dit, plutôt que d’accéder à Dieu par la voie verticale qui s’apparenterait à la contemplation libératrice de l’Immuable, l’éxotérisme choisit le matérialisme comme canal facilitant l’accès à la gnose et extrapole en traduisant l’abstraction divine par une codification concrète accessible à tous.
    Parenthèse fermée, maintenant ses deux notions pleinement expliquées, lions-les à ce qu’elles concernent dans Aguirre.

    Le film s’ouvre sur une longue scène hypnotique, montrant une troupe de conquistadors descendre littéralement du ciel, avec pour arrière-plan phonique, non pas une psalmodie grégorienne sophistiquée, mais une broderies de voix angéliques et ininterrompues confrontant dans l’immédiat, l’humain avec Dieu dans ce rapport de contemplation, cet abandon à toute la splendeur de la Création. Le Livre débute par le Commencement (La Génèse) qui voit l’homme envoyé sur la Terre après le pêché originel ; Aguirre, dans un tracé parallèle, s’ouvre également sur un passage du Ciel à la terre. Nous voilà donc projeter aux origines, alors que l’homme vide de tout dogme, nourrit un rapport ésotérique à Dieu, par la seule intuition de n’être qu’une part de la Réalité relative exclusive de la Réalité Absolue.

    Très vite, un bruit de canon elliptique nous ramène dans une temporalité – le temps ayant son importance dans le film, j’y reviendrai par la suite – plus avancée, dans laquelle l’homme a troqué la vérité plénière et l’efficacité salvifique contre le matérialisme mondain et l’aveuglement passionnel. Le sens de la transcendance métaphysique des formes a déserté l’être humain pour trouver racine dans un exotérisme appelé Christianisme, encadré par toute une structure anthropologique aux codes bien définis.
    Les principes de hiérarchies régissent l’ordre social, puisqu’aux côtés des soldats se trouvent d’une part les individus issus de la noblesse, et de l’autres, les esclaves autochtones réduit à l’état de chair à usage utile. Ainsi est représentée la perte de l’égalité de la valeur d’une vie humaine face à l’Absolu, qui se perpétue par la suite à travers divers tableaux dérisoires, tels que le non-sens absolu de transporter avec soi dans une expédition aussi périlleuse, deux voitures à bras au contenant dissonant par rapport à la diégèse étouffante dans laquelle ils se meuvent. C’est situé dans ce même réel diégétique, donc extrait de son contexte royal et luxueux habituel, que le sacre de Fernando de Guzman le faisant empereur de l’Eldorado, prend une tournure grotesque ; c’est dans ce climat de famine et de survie, que la satire s’élève d’un degré supplémentaire en offrant le triste spectacle de ce même empereur se goinfrer alors que ses hommes se meurent. La transposition de la structure catholico-monarchique dans un univers primitif permet un contraste déclencheur de l’ironie. Comme si un retour à l’état-nature était nécessaire pour démythifier l’ordre clérical.
    Comment, le sens du sacré a-t-il pu se liquéfier de la sorte ?

    Le pêché d’orgueil fut le germe de l’expulsion d’Adam et Eve du jardin D’Eden. Autrement dit, la colère de Dieu ne fut que la conséquence de la nature profondément vaniteuse de sa propre création. Aguirre alors, ne croit pas si bien dire lorsqu’il certifie « être la colère de Dieu ». Il ne l’est non pas en tant qu’il incarne, tel qu’il semble le croire dans un élan mégalomane, Dieu sur terre en personne, mais en tant que cause et conséquence de la colère de l’Eternel. Dès lors, la modification profonde du rapport à Dieu, de l’Origine aux temps nouveaux, semble trouver une explication toute tracée : l’Homme, en raison de son essence mégalomaniaque, de sa volonté de s’élever au niveau de Dieu – Dieu ne l’a-t-il pas créé à son image ? – finit par altérer peu à peu le sens des symboles, et en orienter sa mésinterprétation vers des substituts matériels entrant en conflit avec l’Essence première.
    Cette vanité demeure omniprésente dans le métrage. Aguirre rêve de conquêtes, De Guzman se laisse berner par la flatterie, et le reste de la troupe ne rebrousse chemin à cause de promesses reluisantes. La promesse de l’El Dorado en fait partie, mais n’est qu’un moyen de ramener à l’homme ce qui appartient au Céleste par le fantasme du paradis terrestre.

    Seul le temps, symbolisé par l’eau du fleuve qui se déverse sans répit, arrivera à bout de cette confrontation d’Egos. Rien n’y survit. Un radeau misérable jonché de corps pourfendu finira par conclure cette catharsis désabusée signée par un Werner Herzog au sommet de son art, dont l’ultime coup de génie aura probablement été de choisir Klaus Kinski pour incarner l’Orgueil, pour incarner « La Colère de Dieu ».
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 9 juin 2014
    Film presque Documentaire avec des images de nature et de Forêts Vierges en Amérique du Sud absolument splendides. On est littéralement plongé dans l'aventure de ces conquistadors perdus dans la jungle et on ressent, dès le début du film, toutes les difficultés qu'ont dues endurer l'équipe de tournage pour faire un film au beau milieu de nul part !
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 064 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 septembre 2009
    Pur chef d'oeuvre, d'une beauté rare, cette descente aux enfers de Kinski (magnifique), contemplative, lente, belle, folle, torturée, ne laisse pas son spectateur sortir indemne de tant de beauté…
    AMCHI
    AMCHI

    5 801 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 avril 2017
    Revoyant pour la 2ème fois Aguirre, la colère de Dieu est tout comme ma 1ère fois malgré des qualités évidentes ne m'a pas emballé. Les 1ères images fascinent avec cette descente de la montagne brumeuse par une troupe de conquistadors accompagnés d'Indiens mais le style très docu-fiction de la réalisation m'a quelque peu repoussé, il n'y a pas une réelle intrigue. Herzog filme paresseusement tout cela sans émotion.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 1 novembre 2012
    très bon film , même si ce n'est pas le chef d'oeuvre annoncé .
    les images et les prises de vues sensationnelles arrivent a faire oublier un peu les faiblesses et la lenteur du film ....on reste quand même un petit peu sur sa faim ..
    LeLobo
    LeLobo

    45 abonnés 429 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 novembre 2006
    Herzog et Kinski = chef d'oeuvre.
    Cela se vérifie ici dans la moiteur de la jungle.
    Kinski n'est pas génial, il est monumental, ne pas confondre au risque de le vexer !
    Cathedrale
    Cathedrale

    85 abonnés 171 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 février 2012
    Du ciel, un corps céleste plonge tout entier dans l'atmosphère du nouveau monde. La colonie de fourmis descend, avec précaution, cet amas de roches vaporeuses, bercée par les choeurs angéliques de l'eau delà. "Je suis la colère de Dieu". Colère bornée et intrépide, qui n'a de respect que pour la chaire de sa chaire, colère farouche et insaisissable qui ne peut tenir en place. Aguirre doit se détacher de cette autorité trop pressante, quitte à l'éliminer, tout comme il doit partir, à le recherche d'Eldorado, à bord de ces radeaux de fortune. Animé par un besoin VITAL de gloire et de succès, l'envoyé d'en haut tourbillonnera des jours durant sur cette surface houleuse et dangeureuse, menant son équipage à perte. Entouré, submergé de petits singes, esprits malingres ressuscités qui couinent et le narguent d'un bout à l'autre de l'embarcation, Aguirre persistera dans son délire, rongé par la folie, noyé par les fluides de ce continent qui se joue de lui.
    Hotinhere
    Hotinhere

    549 abonnés 4 957 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juin 2024
    Werner Herzog nous embarque sur son radeau dans une odyssée folle et hallucinée à la recherche de l'Eldorado, avec un Klaus Klinski complètement habité.
    kibruk
    kibruk

    145 abonnés 2 547 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 juin 2021
    Werner Herzog déploie toute la singularité de son cinéma dans "Aguirre", film d'aventure très lent mais au combien passionnant. Ce n'est pas l'épopée historique qui l'intéresse mais l'âme humaine, il nous fait plonger dans un microcosme social de quelques dizaines de conquistadors où la soiffe de l'or et du pouvoir constitue un danger tout aussi destructeur que celui des indiens. Herzog nous montre la folie d'un homme ivre d'ambition et dominé par une violence destructrice 'interprété' par Klaus Kinski au regard glaçant (on imagine le tournage...). On retiendra de "Aguirre" ce long voyage mortel et magnifique au travers de montagnes et de fleuves sidérants de beauté.  
    VOSTTL
    VOSTTL

    95 abonnés 1 937 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 avril 2024
    Une expérience de cinéma épuisante surtout quand on a passé une journée assez harassante.
    En soi, j’étais dans les conditions de ces personnages que l’on découvre serpentant depuis des jours sur des sentiers étroits et abrupts : déjà bien fatigué !
    Ainsi, Werner Herzog nous plonge dans le vif du sujet avec ces hommes constitués de soldats, encombrés de canons et de leurs armes ; de guides locaux et d’esclaves portant des objets divers comme une statue sainte, et de deux femmes.

    Une caméra qui saisit de très près Aguirre (Klaus Kinski) pour déceler une folie qui monte lentement crescendo.
    Pour tenter de repérer des indigènes qui se confondent dans une forêt dense et verdoyante qui longe des fleuves tourmentés sur lesquels des conquistadors tentent de dompter sur des radeaux de fortune. En vain.
    Et la forêt et les fleuves et les indigènes invisibles auront raison d’Aguirre et de ses hommes.
    La caméra de Werner Herzog saisit la pesanteur de cette expédition rongée par la faim, la soif, le doute, les illusions de trouver un El Dorado, l’abandon, le désespoir et la folie.

    Enfin par moments, cette caméra a les accents du documentaire avec ces gouttes de pluies qui la picotent, difficile de l’oublier.
    Caméra qui se fait indiscrète quand elle vient troubler la solitude d’Inez (Helena Rojo), le regard perdu, vêtue de ses dessous blancs ; soudain, celle-ci fixe la caméra à son tour comme pour lui dire qu’elle ne va pas tarder à rejoindre la troupe : celle des personnages ou celle de l’équipe du film ?
    Caméra embarquée sur un des radeaux de fortune, elle s’immisce au-dessus des épaules pour capter l’attention soutenue de ces hommes malmenés par un fleuve démonté.

    Franchement, je ne m’attendais pas à ce scénario. Je pensais à quelque chose de plus épique, de plus enlevé. « Aguirre, la colère de Dieu » n’est pas un film d’action, c’est un récit contemplatif actif ! Cette pesanteur m’a captivé et non rebuté. J’étais aussi concentré que ces hommes chargés de maintenir stable leur radeau sur des eaux agitées.
    Ravi d’avoir enfin vu ce film du patrimoine mondial.
    Starwealther
    Starwealther

    74 abonnés 1 198 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 avril 2023
    Werner Herzog nous transporte à travers les pérégrinations de Conquistadors en quête de l'eldorado, eldorado qu'ils ne trouveront jamais, s'embourbant dans une jungle hostile et sans pitié. Klaus Kinski est à son meilleur, il joue de la plus belle des manières. Cependant, cette quête au trésor n'est pas des plus passionnantes...Malgré une très belle photographie de la nature Sud Américaine, on s'ennuie ferme de bout en bout. On crie au chef d'oeuvre pour ce film mais pourquoi? On est en droit de se poser la question, personnellement je n'ai pas trouvé.
    JoeyTai
    JoeyTai

    20 abonnés 442 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 septembre 2019
    Un certain souffle épique traverse ce film, mais de façon trop discontinue pour parler de chef d’œuvre. Klaus Kinski interprète avec beaucoup de conviction un aventurier rendu fou par son avidité et par l'éloignement de la civilisation. La nature sauvage est plutôt bien exploitée. Ce sont d'ailleurs les principaux points forts du film. Mais des maladresses gâchent un peu le spectacle. Certains acteurs sont peu convaincants, à l'instar des interprètes de Ursua, Guzman, etc. Le réalisateur ne réussit pas toujours à filmer avec finesse les rapports de force entre les différents protagonistes, qui sont pourtant un des moteurs de l'intrigue. Je ne parle même pas de la tête coupée qui est bien bavarde... La mise en scène est parfois trop elliptique, parfois pas assez, d’où des enchaînements de scènes pas toujours fluides. Cette maîtrise aléatoire m'a déçu, même si le film atteint finalement son but, nous transporter au cœur d'une délirante soif de conquête qui emporte tout et tous sur son passage.
    Julien Vasquez
    Julien Vasquez

    31 abonnés 1 094 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 juillet 2022
    Un excellent film d'expédition, avec tous les défis que cela impose, qui nous montre aussi la barbarie des conquistadors espagnols.
    Shawn777
    Shawn777

    584 abonnés 3 469 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 février 2022
    Voilà, bon, je ne vais clairement pas faire de faux éloges envers ce film, réalisé par Werner Herzog et sorti en 1972, car je ne suis vraiment pas parvenu, ni à rentrer dedans, ni à apprécier ! En même temps, c'est ma première introduction dans la filmographie du réalisateur, enfin précisons de sa filmographie comprenant uniquement ses films de fiction puisque j'ai vu plusieurs de ses documentaires. Documentaires que je trouve d'ailleurs bien plus intéressant que ce film, ce qui m'a par ailleurs poussé à visionner ce dernier, au-delà du fait qu'il a acquis très bonne presse au fil du temps. On y suit donc ici Aguirre qui fait une révolte et mène son semblant d'armée dans l'espoir de trouver la citée d'or. Je ne connais pas les véritables faits historiques, qui ne m'intéressent que très peu à vrai dire, mais j'ai lu plusieurs fois qu'Herzog avait vachement modifié la réalité. Enfin bon, me concernant, ce n'est pas vraiment un point négatif puisque je n'ai pas visionné le film pour son apport historique mais bien pour son aspect purement cinématographique. Et, de ce côté-là, ça commence très bien ! Herzog nous donne en effet le vertige avec ce superbe plan de la montagne sur laquelle les personnages sont comparables à des fourmis face à l'immensité de la nature les entourant. De plus, le plan est magnifié par une superbe et envoutante musique qui donne tout de suite le ton. Puis ensuite, le réalisateur nous montre ces personnages, de près cette fois, mais surtout en contre-plongée, ce qui les rends déterminés et soudain dominants, cassant alors avec le plan juste avant. Puis ensuite, même si le réalisateur continue ses plans purement contemplatifs dont la majorité sont magnifiques, le film s'enfonce dans quelque-chose de monotone et de profondément ennuyant. Même le thème de la folie n'est pas complètement exploité puisque le personnage est allumé dès le début. Nous n'avons donc pas cette montée en puissance, mis-à-part dans le tout dernier plan dans lequel la caméra tournant autour d'Aguirre souligne effectivement sa folie mais également son instabilité et sa mégalomanie. Mais entre l'introduction et la conclusion, bin on s’ennuie ! On retiendra malgré tout l'ambiance très étouffante, cassant avec des décors paradoxalement ouverts. Concernant les acteurs, nous retiendrons le tout aussi mégalo et dérangé Klaus Kinski qui, il faut l'avouer, joue très bien ! Je n'aurai néanmoins pas l'audace de dire que "Aguirre, la colère de Dieu" est un film raté mais il m'a en tout cas paru bien long !
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 septembre 2019
    1560 Pissaro et plus de 1000 conquistadors se lancent à corps perdus à la recherche de l’El Dorado (une forme de « Cités d’Or ») à travers les Andes puis la forêt Amazonienne. Ce film raconte, en adaptation libre de la Grande Histoire, le détachement d’une poignée d’homme en éclaireur. Dans ce groupe figure Aguirre qui très vite déclenche une mutinerie et prend le pouvoir par procuration en mettant sur le trône d’un nouvel Etat faisant scission avec l’Espagne un commandant fantoche. Et au milieu de cette jungle hostile aux milles dangers, loin de toutes civilisations, plutôt que de songer à leurs survies ; ce groupe d’hommes rejouent à chaque occasion les rituels sociaux d’une société civilisée ; le tout accompagné de deux femmes aux tenues d’apparat totalement inadaptées à l’environnement hostile. Absurdité de l’Homme en proie à la quête de potentielles richesses et de pouvoir. Sidérant. Et pour jouer cette folie humaine, au centre des débats, Aguirre un chef fou ; :montré et vu comme fou par ses compagnons dès l’entame du film. Et Kinski (Aguirre) par sa démarche mécanique et bancal, son regard illuminé face caméra fait froid dans le dos dès les premières prises. Herzog a voulu un tournage hyper serré au rythme dingue et dans conditions extrêmes pour être au plus proche du vécu des conquistadors ; ce pourquoi, parfois, son film prend des accents de documentaire. Son pré générique d’une beauté incroyable nous plonge directement dans cette jungle avec cette procession d’hommes descendant les sentiers escarpés des Andes. On retrouve la folie et la confrontation à la jungle de « Apocalypse Now » ou du très récent « The lost city of Z ». Plus proche du premier, Aguirre sonde les tréfonds de l’âme humaine conduite par le besoin de pouvoir. Et dans le final, le parallèle entre les délires d’un Aguirre très isolé rêvant de la fondation d’une race pure et la naissance du IIIeme Reich illustre la genèse des idéologies malades naissant d’esprits qui le sont autant. Beau film captivant et malsain.
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