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totoro35
102 abonnés
1 787 critiques
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2,0
Publiée le 5 juin 2011
D'un tournage chaotique et sous tension, Herzog tire une oeuvre âpre et hallucinée sans aucune fioritures, nourrie d'images à la beauté sauvage indéniable et portée par l'interprétation habitée de Kinski mais qu'un rythme lancinant peut venir rapidement à bout de la patience du spectateur.
Ce film peut être perçu comme la longue chute d'un homme mégalomane et fanatique que ses ambitions finiront par user. C'est en 1560 que le conquistador Aguirre part à la recherche de l'eldorado. D'abord simple soldat, il parvient à fomenter une conspiration contre les supérieurs à dessein qu'il puisse menr l'expédition. Rejetant la couronne d'Espagne, ce groupement de 40 hommes vont travailler pour leur propre compte. C'est avec joie que nous retrouvons le duo Herzog-Kinski qui ne cesse d'être à l'origine de chef-d'oeuvre du cinéma. La quête illusoire dans laquelle tous ces hommes entrent, étant fondamentalement voué à l'échec, ne peut nous laisser indifférent. Les affres multiples qui vont assaillir cette troupe est rendu avec un inexorable réalisme qui nous laissera haletant durant l'intégralité du film. Aguirre la colère de Dieu est, certes, dominé par la tonalité tragique. Cependant, les questions qu'il soulève dépasse largement ce cadre réducteur et va même jusqu'à pousser aux extrêmes les forces vitales de l'individu. Le dénouement vient en apothéose nous montrer Kinski sujet à une folie irréversible, seul sur sn radeau et qui s'imagine fonder une race pure avec sa fille défunte. Bouleversant !
Aguirre est un film vraiment particulier. Sous ses airs de film amateur, il nous transporte au coeur de la folie humaine et se révèle au final être un film particulièrement fou. J'y ai trouvé un petit côté dérangeant, l'ambiance qui règne autour de ces personnages semble assez malsaine, ce dur voyage vers l'endroit utopique qu'est l'El Dorado a des allures de cauchemar où l'homme ne maîtrise rien, se retrouve victime d'une nature destructrice, est dirigé par sa propre folie et où la mort frappe sans prévenir. L'ennemi est invisible, et il habite chaque être participant à ce voyage totalement illusoire. En réalité j'ai été assez dérouté par ce film, j'avais déjà vu Fitzcarraldo auparavant du même réalisateur mais ce dernier avait des allures plus "sages" et était plus posé. On reconnait la patte du réalisateur, et Herzog s'est fortement appuyé sur Aguirre pour réaliser Fitcarraldo qui pourrait être presque une suite tant les thématiques sont reliées et tant le décor reste le même. C'est ce côté déroutant qui ne m'a peut-être pas fait apprécié pleinement le film, à vrai dire je l'ai compris après une bonne heure. Herzog a réalisé une sacrée prouesse en tout cas, et il doit être intéressant de s'attarder sur les coulisses d'un tournage qui semblait apocalyptique, ça se sentait rien qu'en voyant le film. Certaines scènes m'ont marqué, je pense au passage où Aguirre s'exprime en se considérant comme "la colère de Dieu" en regardant droit la caméra (Formidable Kinski au passage!) et surtout la scène finale, quelle scène, quelle puissance... J'ai réellement passé un grand moment devant ce film et je le regarderais volontiers de nouveau pour pouvoir percevoir un peu plus son sens, pour me sentir gagné par cette ambiance cauchemardesque. Un choix de réalisation inspiré, des acteurs grandioses, une BO remarquable et utilisée brillamment. J'aurais eu quelques moments de flottement mais en tout cas je reconnais que Aguirre, der Zorn Gottes est un film puissant, unique et dérangeant. Une bonne surprise pour ma part, je ne m'attendais pas à aimer autant.
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 3 octobre 2021
Aguirre, la colère de Dieu est la quintessence du snobisme cinématographique. Mais dans un sens c'est un chef-d'œuvre de l'art de la tromperie. Prenez un scénario minable déclarez officiellement que vous représentez une nouvelle école de cinéma qui rejette tout effort d'interprétation toute cohérence du scénario et faites un peu de battage autour de ce génie fou de Klaus Kinski et vous obtiendrez le film le plus surestimé de tous les temps qui est en fait quelque chose de si intentionnellement mauvais qu'il ne ferait même pas l'affaire d'un cours de cinéma de fin d'année à l'université. Donc pas de jeu d'acteur du tout. Cela rend les choses plus simples pour la critique on ne peut même pas critiquer le jeu des acteurs puisqu'il n'y en a pas. Mais qu'en est-il de Kinski aux grands yeux et bien c'est un Kinski aux grands yeux et pendant tout le film. Kinski aux grands yeux fixe l'horizon pendant deux minutes. Puis le soldat prend une flèche dit je suis mort et je meurt. Puis Kinksi fixe à nouveau son regard devant la caméra et dit une phrase ringarde du genre je dois aller chercher de l'or. Puis un autre soldat prend une flèche et c'est comme ca pendant toute l'histoire. Quand j'ai regardé ce film j'ai vraiment pensé qu'il s'agissait d'une sorte de parodie de ces films surfaits pseudo-intellectuels devant lesquels les critiques de cinéma pseudo-intellectuels adorent se prosterner parce qu'ils pensent que cela les rend plus intellectuels de les regarder...
Concrètement, Aguirre, la colère de Dieu, c'est Apocalypse Now mais sans les idées. Un groupe de conquistadors s'enfonçant au cœur d'un territoire hostile, ne sachant pas comment atteindre ni où situer l'El Dorado. Le réalisateur a, je tiens à le préciser, rédiger le scénario en deux jours. Au début je flairai déjà une toute approche pour ce qui concernait le dévoilement des caractères, la narration et la manière de retranscrire les ressentit des personnages. Long, lent et mou : voici tout ce que j'ai retenu de cet œuvre que certains qualifient de classique. Mais après un effort, je trouve intéressant de trouver des thèmes comme l'aliénation, l'obsession ou la déchéance prendre une toute autre forme que celle déjà démontrées au cour du temps. Herzog use son sens de l'allégorie et de la métaphore a n'en plus finir, jusqu'à ce que le film tourne littéralement au grotesque ou à la comédie. Rajouter à cela un doublage immonde, un acteur inexpressif, et des énormités étourdissantes ( qui renforcent l'idée quele film est comique ) et vous obtenez l'archétype du film raté.
Voilà donc le mon premier Herzog... Ça commence très très bien avec une scène d'intro juste grandiose : une musique quasi-mystique, un paysage sublime, l'homme réduit au stade de fourmi luttant pour ne pas se casser la figure... C'en est presque malsain mais c'est fascinant. Pourtant je n'ai pas été plus que ça emballé par le reste du film, j'ai vite trouvé ça assez mou. Toutefois je ne suis pas aveugle, je sais reconnaître des qualités à un film quand j'en vois, et ce Aguirre en a énormément : son acteur principal tout d'abord, Klaus Kinski, le visage creusé, le regard fou... Il fait peur le bougre, et il est foutrement habité par son rôle. Ensuite il y a bien sûr les décors : on sent que ça a vraiment été une galère à tourner, on sent le vrai ; les paysages sont splendides, la nature en devient écrasante... Puis il y a bien sûr cette sensation assez démentielle que je n'avais ressentie que devant Apocalypse Now, cette impression d'horreur, comme le montre le plan final, de destruction pure et dure des corps, de plongée dans un puit sans fond de folie humaine et de mort, tout devient comme confus, les morts semblent se moquer de leur mort, on tue le rival, Aguirre plonge dans une mégalomanie sans nom, mais ce qui m'a vraiment brisé à l'intérieur spoiler: c'est la vue du corps presque sans vie de la fille d'Aguirre, pauvre innocente ayant subi la folie de son père, qui veut d'ailleurs l'épouser... Rien que le fait de réaliser à quel point ce personnage est enfermé dans un destin horrible, ça m'horrifie . Bref, un film étrange, une expérience, qui selon moi aurait gagné à avoir plus de pêche.
Aguirre est têtu quand il explore. Il voudrait être Dieu en toute simplicité. Un Dieu dont il va réveiller la colère à mesure qu'il descend ce long fleuve de mystère. Indispensable film pour apprendre l'humilité, une école de la vie...
J'avais peur de ce film et je dois avouer avoir été agréablement surpris. Derrière l'incroyable lenteur et le manque d'action, je suis resté scotché devant la beauté des scènes et des plans qui défilaient à l'écran. Beaucoup de poésie, beaucoup de questions, dans un film qui explore de nombreux sujets. Une atmosphère mystique voire parfois inquiétante amené notamment par le remarquable Klaus Kinski. Un film hors du commun, à voir au moins une fois.
"Aguirre, la colère de Dieu" est typiquement dans la lignée de ce que peut réaliser Werner Herzog. Si vous chercher un scénario bien ficelé, avec des rebondissements et du suspense, passez votre chemin. Sinon, on peut choisir de passer outre, et de se laisser bercer par l'atmosphère qui retranscrit bien (en tout cas je l'imagine) l'ambiance qu'il pouvait y avoir à l'époque des conquistadores.
Ce film m'interpelle, des scènes incroyablement réalistes, les acteurs ont "morflés" pour jouer dans ce film c'est une certitude, les rapports compliqués entre Herzog et Kinski donnent le ton à cette atmosphère pesante et psychadélique, à se demander si Coppola n'a pas piquer les ingrédients nécessaires pour monter son hypnotique Apocalypse Now. Pour Klaus Kinski , son attitude parfois surjouée prend toute sa dimension pour le personnage d'Aguirre, il est clair que cet acteur est habité par son personnage, sa folie transpire à travers l'écran ce qui donne une oeuvre inpalpable et unique, du grand cinéma!
En 1560, une troupe de conquistadors espagnols descend de la montagne à la recherche de l'Eldorado. Mais l'équipée s'enlise dans les marais. Une plus petite expédition est alors constituée, placée sous la conduite de Pedro de Ursua et de son second, Lope de Aguirre, qui devra reconnaître l'aval du fleuve sur des radeaux. Aguirre, aventurier ambitieux et brutal, manoeuvre habilement pour proposer à ses compagnons un nouveau chef, le falot Fernando de Guzman, promu solennellement "empereur du Pérou et de l'Eldorado"...