Avis sur Premier contact

Documentaire très intéressant sur la colonisation de la Nouvelle-Guinée dans les années 30, "First Contact" bénéficie de nombreuses images d'archives filmées sur place lors de la colonisation ce qui lui confère une incroyable force quand ces images se retrouvent, grâce à l'art du montage, entremêlées avec celles filmées par les réalisateurs qui recueillent les témoignages de divers participants à cette entreprise encore vivants aujourd'hui. La différence de culture qu'on y voit est énorme et fascinante mais n'enlève en rien les horreurs et abus de la colonisation qui marque encore aujourd'hui le pays, les autochtones d'aujourd'hui voyant avec un regard moqueur les images de leur propre peuple vivant 50 ans auparavant.

Ce documentaire (52 mn) fait partie de la « trilogie Papoue » de ces 2 cinéastes (mari et femme à la ville), 3 films tournés en 10 ans à 6 et 4 ans d’intervalle sur le même sujet. Le 1er opus raconte la découverte de tribus papoues de Nouvelle-Guinée en 1930 par les frères Leahy, australiens venus chercher de l’or sur les hauts plateaux [cette île est la 2e plus grande île (1,4 fois la France) de la planète derrière le Groenland et culmine à 4 884 m]. C’était la 1ère fois que les Papous (1 million dans cette partie de l’île) voyaient des hommes blancs, isolés du reste du monde, y compris des rivages de la Nouvelle-Guinée. Le film est constitué par l’interview des frères Leahy encore en vie ainsi que de leurs fils, entrecoupé par le film (11 pellicules de 16 mm restaurées) tourné lors de ce 1er contact (et resté dans un grenier pendant 50 ans). C’est passionnant : au début les australiens sont pris pour des dieux mais les papous déchantent spoiler: quand ils découvrent que leurs excréments sont semblables aux leurs !
Ils découvrent ainsi le phonographe, le fusil et l’avion. Ils deviennent une main d’œuvre facile, recevant en échange des coquillages servant de parures. Des femmes tomberont aussi enceintes. Le film a reçu de nombreux prix (mérités) : cinéma du réel à Paris, festival du grand reportage de Luchon, festival de San-Francisco, prix de l’Académie du cinéma australien.