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gimliamideselfes
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4,0
Publiée le 20 février 2016
Je n'aime pas vraiment les films de prison, enfin les films traditionnels de prison (j'aime bien le WIP et ses dérivées) parce que bien souvent on n'a que des gentils en prison et des méchants gardiens et je ne peux supporter ce manichéisme. Mais le sujet de la prison m'intéresse, l'univers carcéral de manière général a quelque chose de très cinématographique avec son côté huis clos, ses personnages qui peuvent être haut en couleurs et bien entendu sa violence.
Ce film de Don Siegel fait parti des films de prison que j'aime, déjà parce que c'est tout sauf manichéen, il y a des tarés chez les gardiens, chez les prisonniers, et personne n'est d'accord avec personne, ce qui aide déjà à prendre au sérieux le film et à considérer ces personnages puisqu'ils ont chacun quelque chose à dire, un point de vue à défendre. Et c'est ça que j'ai aimé, parce que même s'ils sont des brutes par moments, on finit par s'attacher à eux. Le message en devient plus subtil parce qu'on voit toutes les magouilles politiques, le fait que la presse ne s'intéresse pas réellement aux revendications des prisonniers qui se révoltent mais bel et bien au sensationnel et aussi quelque chose de peut-être assez subversif, le fait que le "warden" (je ne connais pas le terme en français qui peut correspondre, le directeur ?) ait finalement les mêmes revendications que les prisonniers...
Revendications que quoi qu'il arrive personne ne voudra jamais appliquer en haut lieu car ça implique de mettre la main au porte feuille et qu'il est plus facile d'ignorer les causes du malêtre et de serrer encore plus la vis jusqu'à la prochaine émeute.
Et pour tout ça c'est un film vraiment intéressant, on sent la tension, que ça soit parce que l'on s'intéresse aux personnages et qu'on ne veut pas qu'il leur arrive du mal, mais au contraire que tout le monde s'en sorte au mieux, mais aussi parce que Don Siegel arrive à retranscrire le bordel généralisé, l'attention qui se cristallise autour d'un téléphone (je pense au moment vers la fin où tout le monde se met à courir vers le téléphone et qu'on a un long plan fixe qui dure une plombe pendant que tous les prisonniers en arrière plan avancent vers le téléphone au premier plan... On ne sait pas ce qui sera dit au téléphone, on n'attendait plus ce coup de fil... Ce qui permet de redonner l'espoir, mais fait naître également une inquiétude, rien ne dit qu'une bonne nouvelle sera annoncée.
Cet espoir permet d'avoir cette fin, vraiment contrastée, très intéressante également, car encore une fois on n'est jamais dans le bien et le mal, mais on est en eau trouble...