Avis sur Les Aventures de Robinson Crusoe

Quand on regarde le film, on se laisse prendre par le bon rythme imposé à l'ensemble, par le dépaysement et par une intrigue assez riche en rebondissements ; et juste après on se dit que cette adaptation du roman de Daniel Defoe (lu il y a trop longtemps pour pouvoir faire une comparaison !!!) est un Buñuel (le premier film en couleurs pour le cinéaste !!!) impersonnel. Mais quand on y réfléchit un peu, quand on pense au côté "remise en cause de l'existence de Dieu" et à quelques détails secondaires qui ont l'air de rien, peut-être pas tant que cela... Bref la surface respecte le film d'aventures tout ce qu'il y a de plus classique mais quand on creuse un peu on trouve un chouïa de subversivité bien bunuelienne. Dans un rôle difficile car se retrouvant bien évidemment une grande partie du film tout seul, l'acteur irlandais Dan O'Herlihy est excellent. Pas grandiose certes mais peut-être pas si mineur que cela ce Buñuel.

« Robinson Crusoe » adapté par Buñuel c’est un peu un végétarien qui prépare un filet au poivre. Dans des paysages anecdotiques (sans doute pour ne pas faire carte postale), le héros plonge progressivement dans une claustrophobie paranoïaque et renonce au triomphe de l’intelligence (souvent résumée à une croyance volontairement caricaturale, le réalisateur étant clairement athée) sur la nature, jusqu’à l’arrivée de Vendredi. C’est probablement une situation réaliste, mais une trahison complète de la pensée de Defoe, dont le charme naturaliste, presque Rousséen, a totalement disparu dans cette adaptation. Au crédit la performance de Daniel O'Herlihy (nominé aux Oscars), mais gâchée dans la deuxième partie par un grimaçant Jaime Fernandez grimé en Vendredi. Premier film en couleur, pas vraiment réussi.

Un film mineur dans la filmographie du grand Luis Bunuel, mais tout de même un film d'une certaine qualité, marqué par la patte audacieuse et originale du réalisateur qui revisite a sa manière la tres célèbre histoire de Robinson Crusoë. Ce premier film en couleur du cinéaste mexicain est une œuvre intéressante, Dan O'Herlihy y est excellent et apporte beaucoup a cette version subtilement subversive du fameux sauvage fortuit qu'est Robinson.

«Robinson Crusoe» (Mexique-USA, 1952) de Luis Bunuel est l'adapatation du livre de Daniel Defoe par le cinéaste hispano-mexicain. Peu de dialogues pour ce film naturel, où Dan O'Herlihy (Robinson Crusoe) n'est pas seul, il joue avec la nature, avec les paysages, avec sa folie, avec sa solitude. A mi-chemin nécessaire entre la fiction analyste et le documentaire (cf. «Las Hurdes» (Espagne, 1933)), «Robinson Crusoe» est une oeuvre singulière dans le paysage bunuelien. Pigmenté par quelques séquences surréalistes aux soulignements freudiens, cette adaptation n'en demeure pas moins un film à la Bunuel. Le message originel de Defoe qui prône l'assouvissement de la nature sous le poids de la intelligence humaine (message respecté dans le film d'animation «Robinson et compagnie» (France, 1990) de Jacques Colombat), ici Bunuel installe le doute, la folie, souligne la fatigue, la paranoïa, illustre le véritable et probable devenir d'un homme seul pendant 28 ans sur une île. Une volonté de dénoncer donc les limites de la raison humaine là où l'écrivain se limiter à défendre sa croyance. Encore une fois, Luis Bunuel renie la croyance, quelle qu'elle soit (cf. scène où Vendredi fait acte de sylogisme pour parer la Bible). Bref, «Robinson Crusoe» (Mexique-USA, 1952), premier film en couleur de Bunuel et seul film en anglais, est une oeuvre singulière, original, importante même de la filmographie de cet immense cinéaste.

Bon c'est un très vieux film donc certaines critique de nos jours ne serait pas très pertinentes à appliquer sur ce film. Disons que c'est très simple, ça résume les gros événement du récit originel mais si certains éléments sont un peu négligé comme la religion pour favoriser une histoire fluide et courte (seulement 1h25 pour un gros roman quand même).
Rien bien de fou mais ça passe plutôt bien, même au niveau du rythme c'est pas mauvais, mais on fait vraiment dans le basique niveau film (normal vu l'époque ceci dit).
Je pourrais pas trop le critiquer parce que c'est justement le genre de petit film sympa qu'on aime regarder comme ça, pas mémorable du tout mais bon, un moyen de connaître l'histoire originale quand même.
Bien que le film ai plus de 70 ans, et que sur la thecnique ça a beaucoup viellis, c'était pas trop mal à voir.