Dérive mortelle est un petit film indépendant sorti dans nos contrées en plein milieu de l'été 2006, à l'heure où la majorité des spectateurs potentiels avaient déserté les salles obscures pour les plages de l'hexagone : autant dire que l'impact médiatique a tout de suite été limité. Et c'est sur une plage que démarre ce long-métrage, sur laquelle on retrouve une bande de potes en état d'alcoolisation avancée. On peut d'emblée regretter l'utilisation d'une image en caméra portée façon « film amateur » pour ouvrir le film, de part son côté déjà vu, surtout dans le genre du thriller ou du cinéma d'horreur. L'immersion souhaitée n'est pas au rendez vous, parce que le procédé est tout simplement éculé.
Ces 4 amis (auxquels s'ajoutent leurs conjoints respectifs) se retrouvent 5 années plus tard sur le yacht de l'un d'entre eux, et font voile au large des côtes mexicaines, pour un week-end de luxe et de soleil. Ils ne tardent pas à piquer une tête dans l'océan pacifique, et tous finissent à l'eau. Ce n'est qu'une bonne demi-heure plus tard, quand leur prend l'envie de remonter à bord qu'ils se rendent compte qu'aucun d'entre eux n'a pensé à actionner l'échelle leur permettant de regagner le navire...
A partir de ce moment, les sympathiques retrouvailles virent au cauchemar, et toutes les (grosses) ficelles du genre sont exploitées au maximum, afin de faire tenir le suspense pendant l'heure qui suit cette bourde inexcusable.
Toutefois, il revient au réalisateur un certain mérite : ici, pas de requin en vue après 20 secondes dans l'eau, pas d'acte d’héroïsme à tout va (encore que...), tout reste globalement plausible. De plus, si le "déjà-vu" peut ennuyer, il ne rend pas aveugle pour autant, et certains plans de caméra valent vraiment le détour. Mais sans être un manchot, Hans Horn ne s'est pas entouré de scénaristes de génie, et son film se contente d'emprunter des chemins déjà maintes fois parcourus. L'interprétation des jeunes acteurs est correcte, sans plus, et les événements rendront certains d'entre eux insupportables (la bimbo blonde notamment).
Comme ses confrères sortis ces dernières années (Reef, Open Water), Dérive Mortelle constitue un honnête divertissement qui possède toutefois de nombreux défauts inhérents au genre, avec notamment une trame scénaristique peu inventive, et des personnages peu fouillés.