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OlivierG
3 abonnés
22 critiques
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4,5
Publiée le 14 juin 2023
Très grand film de Wilder, sombre, clairevoyant et moralement toujours aussi juste. Sombre car l'humanité est dépeinte sans conscession, personne ne s'en sort indemne, exceptés les indiens peut-être (mais eux ils subissent et semblent exempts de toute corruption). Clairevoyant car la critique de la presse à sensation est toujours d'actualité, de la presse tout court d'ailleurs quand on ne peut que constater le voyeurisme actuel des chaînes 24/24. Moralement juste quant au constat d'un consumérisme qui gangrène une partie de la société et emporte toute forme de solidarité et d'humanité. L'augmentation régulière du prix d'entrée du site où se déroule le drame à l'approche du dénouement final est à ce titre un running gag des plus ironique.
Le Gouffre aux Chimères, ou le conte cruel qui cloue la presse au pilori. Dans une tonalité typiquement américaine, ce drame au cynisme décapant croque à pleines dents la presse et son sensationnalisme immoral. Plus que cela, il démolit la société américaine avide de grands divertissements tous publics, où se mélangent voyeurisme, business infâme et opportunisme cupide. Le drame d'un homme coincé dans un trou fournit le prétexte à une gigantesque kermesse, rythmée par les reportages à sensation d'un journaliste sans scrupule, les distributions de glaces suintant l'arnaque et les hurlements de l'américain moyen abêti secoué sur des montagnes russes virevoltantes. Quelques mètres en dessous, un homme banal agonise, victime à la fois célèbre et anonyme de la machine à broyer de l'entertainment. L'on hallucine devant l'étalage de cynisme du journaliste, magistral Kirk Douglas, du sheriff, de la femme et du pékin moyen dans cette fable mordante, monument à l'avidité et à la bêtise. Le tout est si bien construit, la machine si bien lancée que le réalisateur ne sait plus vraiment comment conclure. En achevant son conte de manière morale et quelque peu mélodramatique, il redonne un soupçon de foi en l'humanité.
Un film que j'ai voulu me remater après avoir découvert le bien plus récent "Night Call". Réalisé par Billy Wilder, prolifique et besogneux réalisateur des années 30 à 80, surtout réputé pour ses comédies et avec pour vedette le non moins talentueux Kirk Douglas. Film noir se déroulant en plein soleil du Texas, narrant l'histoire rocambolesque d'un journaliste avide de retrouver sa place dans les grands journaux New Yorkais, quitte à renier la plus petite parcelle de moralité qu'il a en lui. Un film très plaisant, grincent et cynique comme je les aimes qui plus est sur un sujet intemporel qu'est le journalisme et la recherche de spectaculaire, de vendeur plus que de pertinence ou même de vérité. Réalisation simple bien que quelques plans soient habilement composé. je terminerais sur une réplique du film qui résume à merveille le message du film ; "Ils goberont tout ! Mes histoires et vos sandwichs !". Pas étonnant que l'obésité gagne du terrain actuellement...
Dans Le Gouffre aux chimères (Ace in the Hole, Billy Wilder, 1951), Charles Tatum (Kirk Douglas sur les deux photogrammes) est un journaliste aussi cynique et opportuniste que sans scrupules, à l'opposé de son collègue Ed Hutchinson (Humphrey Bogart), un croisé défendant les valeurs de la démocratie face à la corruption (Bas les masques /Deadline USA, Richard Brooks, 1952), mais très proche de J.J. Hunsecker (Burt Lancaster dans Le Grand chantage/Sweet Smell of Succes, Alexander Mackendrick, 1957), un éditorialiste impitoyable et cauteleux foulant aux pieds la déontologie journalistique. Tatum a été, autrefois, un journaliste réputé ayant travaillé dans la plupart des grands quotidiens de la côte Est. Déchu de ces postes prestigieux autant pour ses inconduites personnellesspoiler: - à New-York, une de mes histoires a provoqué un procès, à Chicago, je suis sorti avec la femme de l'éditeur, à Détroit, j'ai été attrapé à boire, dit-il toute honte bue - que pour une propension à chercher à « mordre le premier chien venu », il se retrouve, dans les premiers plans du film, désargenté à Albuquerque (Nouveau-Mexique) dans la salle de rédaction du journal local, le Albuquerque Sun Bulletin......
Voir la suite de ma chronique à partir d'un photogramme du film: http://etoilesdetoiles.blogspot.com/2021/11/larrivisme-chez-billy-wilder.html
Une charge virulente contre la dérive démagogique des médias, prêt à tout pour vendre y compris manipuler la réalité, plus que jamais d’actualité aujourd’hui. La noirceur du ton, unique dans la filmographie de Wilder, surprend encore. Puissamment interprété par un Kirk Douglas transfiguré en victime expiatoire de son propre cynisme, le film est tendu comme un thriller et ne laisse pas une seconde de répit au spectateur. Du grand art !
Je viens de voir ce film par hasard en passant devant un cinéma Art et essai qui le projetait, sans doute en hommage à Kirk Douglas. Merci à ce cinéma, j'ai découvert un film passionnant! D'abord, il y avait très longtemps que je n'avais pas vu jouer Kirk Douglas, j'avais oublié à quel point il était formidable. Ensuite, ça ne m'étonne pas vraiment que le film n'ait eu aucun succès à sa sortie: il est si cru, et si noir, il offre une vision si sombre et réaliste à la fois de l'humanité que j'ai ressenti au bout d'un moment un réel malaise.. Même le jeune journaliste se fait embarquer "du côté obscur de la force", seul le vieux patron de presse offre un vague espoir.. Même les crotales sont victimes de cette humanité lâche et stupide.
Petit bémol: la dernière partie du film m'a semblé moins crédible et un brin caricaturale :spoiler: Les remords soudains de Chuck me semble psychologiquement faux, de même que son étonnante résistance (il saute dans un ascenseur àla force des bras!!) à un coup de couteau dans le ventre)
Racheté néanmoins par une scène finale coup de poing qui m'a .. coupé le souffle!
Ce film dénonce le journalisme dit "sensationnel" où l'écriture d'un article attrayant prime sur la vie d'autrui. Il montre le côté influençable de la population qui s'agglutine en masse non loin de l'accident et transforme l'environement en véritable fête forraine! Quasiment toute l'absurdité humaine est là! Tout celà fait penser aux dérives de la "télé-réalité. Bon, dans ce film tout est présenté de manière extrême mais le fond révèle un certain réalisme. Kirk Douglas est une nouvelle fois impeccable.
B Wilder qui s' en prend à la presse à sensation et à la fascination malsaine du public pour les faits divers ( et cela alors qu' on est en 1951 ). Kirk Douglas est parfait dans le role de Tatum , journaliste opportuniste, détestable avec pourtant une part d' humanité en lui .
Quelques formules chocs (comme celle ou Douglas déclare de manière cynique en tenant un journal dans la main "tout cela servira à emballer le poisson demain")
Pas le plus connu des films du réalisateur de Sunset Bv et c' est bien dommage car je le considère comme un de ces meilleurs
Moderne avant l'heure, Ace In The Hole est plus qu'une charge percutante contre les dérives de la presse : une réflexion sur la fabrique du réel faisant référence aux mises en scène nazi que Billy Wilder a fui dans les années 30, un regard acide sur les tréfonds de l'âme humaine intelligemment mis en scène. Plus de blabla sur idiotheque, http://idiotheque.over-blog.net/article-ace-in-the-hole-antisocial-network-111915736.html
Un journaliste profite d'un incident dans une grotte perdue pour monter un événement national et assoir sa renommée. La tension monte tout au long de ce film noir où le cynisme des uns renvoie à celui des autres.
Billy Wilder nous offre une histoire visuelle captivante: un scénario original (dont la thématique est toujours d'actualité) un jeu d'acteur réussi et une mise en scène bluffante! 67 ans après sa sortie ce film est excellent, impossible de s'ennuyer un seul instant et de ne pas s'étonner devant la dimension parfois grandiose de film. A voir absolument :)