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Hotinhere
548 abonnés
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4,0
Publiée le 11 janvier 2020
Couvrant un fait divers, un journaliste alcoolique tente d'exploiter l'incident avec un cynisme monstrueux. Billy Wilder signe un pamphlet puissant dénonçant les dérives de la presse, interprété par un énorme Kirk Douglas.
Une satire lucidement pessimiste sur les vices de l'âme à travers le journaliste prêt à toutes les compromissions pour obtenir et même aviver un potentiel scoop mais aussi le voyeurisme malsain dont font preuve les lecteurs au moins aussi coupables d'inhumanité et d'avidité de sensationnalisme! Quelques rares esprits honnêtes vivotent dans des desseins désuets tandis que ceux qui souffrent sincèrement du drame réel errent, créatures spectrales gênantes. Ce pamphlet repose sur le charisme dangereusement fascinant d'un Kirk Douglas enflammé ainsi que d'une dynamique mise en scène épousant la célérité de l'ampleur prise par l'attrait pour le sort incertain d'un innocent quidam. Terriblement pertinent.
Un film qui ne brosse pas le public dans le sens du poil ! Car personne n'est épargné dans cette histoire d'accident minier : épouse de mineur , policiers, journalistes, et bien sûr badauds. Il faut voir comment le réalisateur montre la petitesse de l'américain moyen à travers une poignée de scènes de la famille Federber ! La médiatisation savamment dosée de la tentative de sauvetage d'un mineur victime d'un éboulement offre un concentré de voyeurisme, de crétinisme, d'instinct grégaire et bien sûr de corruption à grande échelle. Kirk Douglas est une fois de plus époustouflant en type cynique prêt à tout pour atteindre ses objectifs (cf. "Le reptile" etc). Les seconds rôles sont également très crédibles. Le scénario est solide, même si on devine assez vite la fin. La réalisation plutôt soignée rend ce film captivant.
Très bon film avec des interprétations très solides et un Kirk Douglas remarquable. L'histoire est vraiment originale et moderne pour l'époque et c'est avec beaucoup de plaisir qu'on voit se mettre en place ce Barnum autour du sauvetage d'un mineur, qui nous rappelle tant de faits divers tragiques qui ont eu lieu par la suite, couverts par les médias de façon presque identique. C'est une époque où les gens avaient encore des rêves et des ambitions. La lumière et la photographie sont également remarquables.C'est donc avec une grande nostalgie qu'on regarde ce genre de film racontant une très bonne histoire et dressant les portraits de plusieurs personnages avec beaucoup de justesse et d'humanité. C'est un savoir faire qui s'est plus ou moins perdu au fil du temps et qu'on aimerait retrouver dans le cinéma moderne, lesté d'effets digitaux indigestes et aux personnages vides.
Réalisé et produit par le grand Billy Wilder, "Le grouffre aux chimères" nous montre l'appétit d'un journaliste à la recherche d'un gros scoop. Pour l'obtenir, il va jusqu'à manipuler les gens et les évênements, allant jusqu'à mettre en jeu la vie d'un individu. Le film dresse un portrait peu flatteur de la profession et d'une certaine presse qui recherche le scandale et le malheur pour augmenter son nombre de tirages. Le regard de Billy Wil se veut cynique et "le gouffre aux chimères" peut se regarder comme une satire avec son lot d'exagérations et de scènes tirés par les cheveux. Dans le rôle du journaliste véreux, Kirk Douglas y est comme un poisson dans l'eau, monopolisant l'écran. Répétitive, l'intrigue finit toutefois par s'essoufler. Un bon long métrage tout de même.
Billy Wilder met une nouvelle fois les pieds dans le plat avec une réalisation parfaitement huilée. Un certain journalisme en prend pour son grade ainsi que ses lecteurs. Inutile de dire que le réalisateur allait au casse pipes malgré la valeur de son film.
Un scénario implacable sur le cynisme de la société du spectacle, sublimé par un Billy Wilder au sommet de sa forme. Pas grand-chose à redire, sinon que la démonstration est tellement rigoureuse qu’elle en devient assez prévisible et que le résultat manque parfois un peu d’air et de surprises. L’écriture des personnages a aussi quelque chose d’un peu trop raide et caricatural, au service de la dénonciation, et c’est vraiment l’interprétation de Kirk Douglas, littéralement habité par son rôle, qui insuffle de la vie dans cette machine presque trop bien huilée pour mon goût. Très bon film, parfaitement maîtrisé, mais un peu en dessous du chef-d’œuvre pour moi.
Billy Wilder est précurseur et toujours d’actualité en dénonçant le cynisme des mass-médias où tout est spectacle et source de profit, manipulant la foule docile et voyeuriste. Kirk DOUGLAS (35 ans) a su camper viscéralement un personnage veule, prêt à tout pour réussir : Charles Tatum, journaliste viré de nombreux journaux de New-York et qui échoue à Albuquerque (Nouveau-Mexique) où il y végète pendant 1 an. Lors d’un reportage sur la chasse au crotale, il apprend qu’un homme, Léo Minosa (qui a participé au débarquement américain en Italie pendant la seconde guerre mondiale d’où le titre original, à double sens, « un as dans le trou » et « un atout en réserve »), est coincé au niveau des jambes par des rochers dans une galerie d’une montagne qui abrite des tombes amérindiennes. Cet événement attire la presse, la radio et la foule (qui vient en voiture et même en train) ; cette dernière doit payer 0,25 $ pour accéder au site où s’installent même un cirque et une grande roue. Charles Tatum fait feu de tout bois :spoiler: il réussit à séduire la femme de Léo (qui souhaitait quitter son mari) et même à se faire passer pour un ami auprès de Léo. Il réussit à convaincre, tout en étant couvert par le shérif qui prépare sa réélection, les secours de procéder à l’évacuation de Léo par le haut (par forage d’un conduit), ce qui retarde de 7 jours son sauvetage par rapport à l’étayage des galeries.
Rarement on aura vu telle galerie de personnages aussi détestables et méprisables (hormis, l’employeur de Tatum). Avec ce drame terrible, Wilder livre une œuvre désenchantée sur le genre humain. A commencer par le personnage principal, Charles Tatum donc, vaniteux, odieux avec ses collègues et prêt à tout pour accéder à la gloire et au rang dont il s’estime digne (même si un fond de moralité le fait s’opposer à l’immoralité des autres et lui permet une prise de conscience). Ses homologues journalistes ne valent guère mieux, guidés par la recherche du succès et sans pitié pour les autres. Il en est de même pour le sheriff local, corrompu, qui parvient à surpasser Tatum dans l’abjection, et pour la femme du pauvre homme coincé dans la grotte, dont l’égoïsme et la cupidité rendent impossible toute compassion. Même le naïf assistant cède au miroir aux alouettes, sans recul ou réflexion sur la situation. Et la masse, le « peuple », qui accourt au spectacle du fait divers et du malheur d’autrui, fait preuve d’un voyeurisme malsain en cédant à ses instincts primaires. C’est donc un film très noir, magnifiquement écrit (grande qualité des dialogues) et mis en scène. Cette violente dénonciation de l’ambition, de l’arrivisme et de la cupidité s’accompagne d’une réflexion sur la conception de la presse et du métier de journaliste, en opposant une éthique de l’information à la recherche du sensationnel et du « buzz » (le terme n’existait pas encore à la sortie du film, mais la démarche si !) Un film magistral, un grand classique du cinéma ô combien toujours d’actualité.
Attention, il y a des spoilers dans ma critique. Je déconseille à ceux qui n'ont pas vu le film de lire ma critique. Le début ne m'a vraiment pas emballé, mais une fois lancé les bases du film j'ai vraiment beaucoup accroché. J'apprécie grandement tout le côté dénonciation de cette sur-médiatisation, le côté pourri de l'homme, cet anti-héros antipathique au possible. En plus c'est bien filmé (bon, ok c'est Billy Wilder derrière la caméra). Quand on voit les plans notamment où la foule arrive sur les lieux (les voitures, les passages du train), c'est impressionnant. C'est un film vraiment très réussi. C'est terriblement cynique. Bref, un très bon film.
Billy Wylder maîtrisait tous les genres... La preuve avec ce grand film dramatique porté par un Kirk Douglas, alors au sommet de sa gloire. Une plongée dans les ténèbres... au coeur de l'âme humaine qui ne laisse pas indifférent. Ajoutez à cela quelques scène mythiques comme l'arrivée du cirque et vous trouverez un excellent film qui obtint en son temps le prix du Festival de Venise.
Cette comédie grinçante de B. Wilder de 1951 est une satyre du monde journalistique. Elle décrit l'insoutenable envie d'un journaliste sans scrupule, C. Tatum joué par K. Douglas, de créé l'évènement et d'en faire une série d'articles quitte à devoir s'arranger avec la vérité et quitte à devoir faire tout pour que l'évènement en question dure le plus longtemps possible. En opposition le directeur du journal qui emploie Tatum est le symbole même de la déontologie et du respect exemplaire de la vérité et des lecteurs. Pourtant il apparait beaucoup moins souvent à l'écran. C'est un film qui se visionne facilement avec une bon rythme et une bonne intrigue.
Voilà un film injustement méconnu du maestro Billy Wilder. Un journaliste sans scrupule, magistralement incarné par Kirk Douglas, cherche à profiter d'une catastrophe - un homme enseveli vivant dans une grotte - pour se refaire une notoriété. Il convainc l'épouse de jouer la veuve éplorée et le shérif de lui réserver l'exclusivité de l'information.
Billy Wilder est beaucoup moins caustique que dans les chefs d'œuvre qui ont fait sa célébrité : "Sept ans de réflexion", "Certains l'aiment chaud", "Irma la douce" Sa critique du journalisme est sans concession et n'a rien perdu de son actualité : un journalisme si avide de sensations qu'il va même jusqu'à l'organiser comme Chuck Tatum qui retarde l'organisation des sauvetages au risque de compromettre la vie de la victime pour "laisser la sauce monter".
Ça y est enfin ! Grâce à la cinémathèque de Tours, ce film que j'attendais tant vient à moi ! Le plus dingue est peut être de voir a quel point ce film a peu vieillit et que la société de l'époque ressemble à la notre dans ce qu'elle fait de pire. Et au milieu de ça l'emblématique Kirk Douglas encore de ce monde aura vu cette relative évolution, respect ! Le plus noir des films de Wilder, aucunement de place pour l'optimisme ici, s'en est même choquant pour un film de cette époque d'Hollywood plus habitué aux "Happy end". Wilder excellent, Douglas diabolique, " Ace un the hole" un classique évident. 4/5
On peut comprendre l'échec commercial du film à sa sortie dans les années 50, la vison du film est très noire, la corruption règne, le happy-end classique de l'époque n'est pas présent, bref Billy Wilder n'a pas fait dans le conventionnel et en plus la vision de la presse qu'il montre n'arrange pas les choses. Aujourd'hui c'est différent, beaucoup apprécient ce film, dont moi-même, car les qualités sont nombreuses. La réalisation est efficace, le noir et blanc très beau, les dialogues convaincants. La grande force du film, reste pour moi le personnage principal magistralement interprété par Kirk Douglas, alors au début de son immense carrière, il joue un journaliste sans scrupules, prêt à tout pour décrocher l'histoire du siècle, sans cet acteur Le gouffre aux chimères aurait été moins réussi. Le scénario n'est pas sans rappeler l'histoire des mineurs chiliens, bien que différente, le film n'a d'ailleurs pas pris une ride. Billy Wilder signe une fois de plus un grand film, même si j'en attendais légèrement plus, en fait c'est la dernière scène qui ne m'a pas plu, j'aurais choisi une autre fin.