L’Enfer des Zombies alias Zombi 2 en version originale est un film culte du cinéma d'horreur italien réalisé par Lucio Fulci en 1979. Souvent considéré comme l'un des chefs-d'œuvre du genre "zombie" de la fin des années 70, ce film est un hommage macabre à l'horreur viscérale et graphique qui a fait la réputation de Fulci.
Lucio Fulci est un réalisateur italien dont le travail a souvent été associé à l'horreur, et L’Enfer des Zombies en est un excellent exemple. Avant ce film, Fulci avait travaillé dans divers genres, mais c'est avec l'horreur qu'il s'est véritablement imposé. Il est souvent comparé à d'autres maîtres du genre comme George A. Romero, mais son approche est beaucoup plus viscérale, presque surréaliste, et souvent axée sur le gore et la transgression des tabous visuels.
Dans L’Enfer des Zombies, il combine une atmosphère moite et suffocante avec une lente montée en tension, tout en utilisant une violence graphique extrême pour choquer le spectateur. Son traitement des zombies, ici vus comme des créatures pourrissantes issues du folklore vaudou, s'éloigne du modèle initié par Romero en ajoutant une dimension surnaturelle, presque mystique au film.
Le casting de L’Enfer des Zombies n'est pas composé de grands noms hollywoodiens, mais les acteurs livrent des performances solides et immersives dans ce contexte horrifique. Tisa Farrow (soeur de Mia Farrow) joue Anne Bowles, une jeune femme à la recherche de son père disparu sur une île tropicale. Bien qu'elle ne soit pas une actrice particulièrement renommée, son rôle apporte une vulnérabilité à l'intrigue, servant d'élément d'ancrage dans cet univers cauchemardesque.
Ian McCulloch, un acteur britannique spécialisé dans les films de genre, incarne Peter West, le journaliste enquêtant sur cette mystérieuse disparition. Son personnage, à la fois sceptique et pragmatique, équilibre bien les moments de tension croissante. Ensemble, les deux acteurs, bien que manquant parfois de profondeur émotionnelle, réussissent à transmettre le sentiment de désespoir et d'inquiétude qui imprègne le film.
Richard Johnson, qui interprète le Dr. Menard, est sans doute la figure la plus marquante du film. Son rôle de scientifique hanté, pris entre la science et les forces occultes qui échappent à tout contrôle, donne une dimension plus tragique et complexe à l'intrigue.
Les effets spéciaux : Un festival gore inoubliable
Ce qui fait de L’Enfer des Zombies un film emblématique, c’est en grande partie ses effets spéciaux. Le maquilleur italien Giannetto De Rossi a créé des zombies d'un réalisme morbide qui reste saisissant plus de quarante ans après la sortie du film. Contrairement aux zombies plus propres et contemporains, ceux de Fulci sont putréfiés, décomposés et couverts de vers, renforçant l’idée de la mort qui se lève littéralement de la tombe.
L’une des scènes les plus mémorables est la séquence
où un zombie combat un requin sous l’eau, une scène d’anthologie qui a marqué les esprits pour son audace et son côté surréaliste. Cependant, l’un des moments les plus glaçants reste la scène où l'un des personnages féminins joué par la belle Olga Karlatos se fait lentement transpercer l’œil par un éclat de bois, une image qui a souvent été citée comme
l'une des scènes les plus choquantes de l'histoire du cinéma d'horreur. Fulci montre ici son talent pour jouer avec la peur viscérale et la violence frontale.
L’Enfer des Zombies est plus qu’un simple film d’horreur gore, c’est un film qui, malgré son apparente simplicité, touche à des thématiques profondes sur la mort, la superstition et la fragilité de la vie humaine. Lucio Fulci y impose son style inimitable, jouant sur les frontières entre l'horreur physique et l'angoisse psychologique, parfois on a l'impression de retrouver des scènes Hitchcokienne. Pour les fans du genre, ce film reste une œuvre incontournable qui, par ses effets spéciaux macabres et son ambiance oppressante, continue d’influencer le cinéma d'horreur contemporain.
Si vous cherchez une œuvre qui marie horreur brutale et esthétique macabre, ce film est sans aucun doute un film à (re)découvrir.