Du grand Peckinpah… Voilà un gigantesque deuxième film dont l’idée peut sembler simpliste mais qui en fait révèle une capacité inouïe à intégrer une multitude de thèmes dans une histoire d’apparence banale. Le scénario fût étoffé par Penkinpah lui-même car il le trouvait fade et que les producteurs se moquaient de son sort. Il diffère ainsi du western traditionnel car touche à plusieurs thèmes : une amitié, une trahison, l’opposition jeunesse intrépide et vieillesse expérimentée, le triste sort des mineurs souvent alcooliques, les mariages impossibles et arrangés... Le tournage n’a duré que 26 jours et ce style direct allant à l’essentiel n’est pas du tout préjudiciable. 1h30 de rythme intense où les rebondissements se suivent sans jamais laisser de temps morts. Les décors changent quasiment tout le temps (un western en décor naturel, quelle joie !) des vastes plaines aux lacs d’altitude en passant par les cités minières. Randolph Scott (ex-Shérif Judd, réelle tête d’affiche) et John McCrea (Gil Westrum qui a mal tourné) ont des rôles tout à fait interchangeables et ce fût d’ailleurs le cas à cause d’une discorde, le duo se cherche et se repousse formidablement. Ron Starr, parfait inconnu, joue le jeunot aventurier et impulsif tandis que Mariette Hartley qui participe au premier film de sa carrière est merveilleuse, le genre lui va bien. On est clairement dans un modernisme tout à fait propre à Peckinpah très distinct des grandes épopées fordiennes. L’héroïsme n’est plus représenté par des vieux roublards en ayant vu des tonnes mais par une jeunesse désabusée. Même si les trois compères risquent gros (leur vie) pour peu (11486$ au lieu du quart de million prévu), il n’empêche qu’après le mariage qui dégénère, un deuxième choc arrive avec la tentative de vol (désespérée) des deux aidants. Tout cela ajoute à la noirceur dans laquelle évolue les personnages tout en contrastant avec les décors lumineux n’inspirant que calme et bien-être. Pour conclure, le final est vraiment impressionnant, on est tout près et même carrément dans le western épique avec un dernier règlement de compte à colts tirés et dans les règles de l’art. Quelle aventure originale et rythmée ! A voir assurément en premier si l’on veut connaître l’œuvre de Sam Peckinpah.
Western classique, deuxième film de Sam Peckinpah, "Coups de feu dans la Sierra" montre l'opposition de deux hommes vieillissant dans la période finale de la ruée vers l'or. Une histoire d'amitié et de passage de témoin à la jeune génération dans l'univers impitoyable de l'ouest américain. Très bonne interprétation de Randolph Scott et Joel McCrea. Un bon western.
C'est plutôt réussi comme début de carrière! Avec Coups de feu dans la Sierra, Peckinpah réalise un western percutant. Ce n'est pas un chef d'oeuvre c'est vrai, mais il faut reconnaître que c'est bien fait! La mise en scène est de facture classique, rien de révolutionnaire , ce qui d'ailleurs prouve que le jeune réalisateur maîtrise parfaitement son art. De quoi s'agit-il dans ce film? Eh bien c'est l'histoire de deux vétérans réunis pour une ultime mission au cours de laquelle leur amitié sera soumise à rude épreuve. Il faut souligner aussi la prestation de Mariette Hartley (dans le rôle d'Elsa) dont le jeu est nuancé notamment lors de cette malheureuse scène du mariage. Les paysages sont bien filmés et la superbe musique de George Bassman soulignent l'intensité des actions. A la fin du film, on ne peut éviter la nostalgie et la mélancolie qui augurent d'une nouvelle ère qui s’annonce...
Magnifique western, très bien joué, quasiment sans temps mort, et dominé par les excellents Joel Macrea et Randolph Scott. Le duel final est superbe et la fin rempli d'émotion. A voir.
Second western de Sam Peckinpah et déjà une très grande réussite. Malgré une encore évidente influence du western classique des années 50 Peckinpah cherche son style. Le face à face McCrea-Scott reste un grand moment de cinéma. Les seconds rôles sont aussi réussis et importants que les deux géants. Paysages et décors particulièrement soignés pour une histoire d'hommes durs face à leurs démons.
Magnifique western de Peckinpah, sur le thème de l'amitié trahie et du vieillissement des anciennes gloires de l'Ouest. C'est également un film sur la transmission des valeurs entre les différentes générations, entre les grandes valeurs des anciens et l'impétuosité et l'irrespect du jeune roquet (qui s'en prendra quelques unes pour comprendre...) Ce n'était que le deuxiéme film de Peckinpah après le moins indispensable "New Mexico", et déja les prémices d'une grande et belle filmographie (sauf tueur d'élite, tout simplement mauvais...).
Coups de feu dans la Sierra... Titre pittoresque pour un film qui ne l'est pas moins, éventuels prémices du chef d'oeuvre de Sam Peckinpah : le bien nommé Straw Dogs. Pour son deuxième long métrage le réalisateur s'interroge déjà sur la barbarie humaine et la perte de l'innocence d'une icône de beauté souillée par la violence. En ce sens la séquence du mariage est tout à fait représentative de cette thématique : couleurs criardes des prostituées déguisées en demoiselles d'honneur, montage agressif annonçant l'oeuvre toute entière de Peckinpah, puritanisme bafoué à grands coups de castagnes... Le film est une réussite fonctionnant sur l'instantanéité, davantage efficace même que certains films plus connus du cinéaste ( La Horde Sauvage en tête ) car moins esthétisé, moins distancié que dans ces derniers. Coups de feu dans la Sierra demeure donc une oeuvre d'excellente facture, qui n'a pas encore l'envergure d'une pièce maîtresse mais qui s'en rapproche indiscutablement. Peut-être le film le plus modeste de Sam Peckinpah.
Second long-métrage pour Sam Peckinpah qui réalise ici un western conventionnel (en apparence) mais qui a l'originalité de mettre en scène deux antihéros fatigués et vieillissants. Avec un goût prononcé pour la nostalgie, ce western réunit deux grands acteurs Hollywoodiens (Randolph Scott & Joel McCrea). Le film nous offre aussi un tout autre visage du sempiternel western, puisque l'on assiste ici à la mort du far-west, avec ses deux acolytes usés par le temps et un fougueux freluquet à la gâchette facile. Le tout, à travers de superbes décors, sublimés par l'utilisation du CinemaScope. Certes classique dans son ensemble, mais pour une seconde réalisation, c'est déjà du très bon travail, de la part d'un cinéaste si talentueux (La Horde sauvage - 1969 & Les Chiens de paille - 1972).
Pour son deuxième film (le premier reconnu par l'auteur), Peckinpah montre déjà son obsession du temps qui passe et son goût pour la nostalgie. Ses deux cowboys sur le retour joués par deux acteurs au crépuscule de leur carrière (dernier film pour Randolph Scott et quasi pareil pour McRea) font figure de dinosaures dans une Amérique en pleine mutation. La scène d'ouverture plante d'emblée le décor avec une arrivée au village en trompe l'œil par rapport aux canons traditionnels du western. Le vieux cowboy doit laisser tout d'abord la place à une course d'un autre temps mettant en scène un chameau et ensuite à une automobile futur emblème de la puissance américaine. Randolph Scott lui en est réduit à singer dans une baraque de foire le grand Billy Cody lui-même devenu attraction foraine. Ces deux là n'ont plus d'avenir et ce n'est que dans la transmission du savoir et des valeurs qu'ils peuvent espérer exister encore un peu avant de disparaître. Pour ce faire Peckinpah leur a joint un couple de jeunes gens en quête d'identité. C'est cette relation entre les générations qui intéresse Peckinpah plus que l'action proprement dite qui ne sert que de véhicule au propos du réalisateur débutant. Cet apprentissage se fera durement face à la barbarie des chercheurs d'or qui n'ont de foi qu'en la recherche du précieux métal. Au passage Peckinpah aborde furtivement et de manière allusive le thème de l'inceste avec le personnage du père rigoriste de la jeune Elsa (Mariette Hartley). Enfuie de chez elle, elle donnera à Steve Judd (McRea) l'occasion d'une sortie de piste honorable et à Gil Westrum (Randolph Scott) la possibilité du rachat à travers la poursuite et l'achèvement de la mission qu'il avait un temps compromise par sa trahison. Dès son premier western Peckinpah rompt avec le genre au travers d'une revisite complète du mythe de l'Ouest. Un sillon qu'il n'allait cesser de creuser dans les films suivants. On peut noter que déjà les plans longs sur les gallinacés en train de s'ébrouer sont présents comme ils le seront de façon curieuse dans toute l'œuvre du grand Sam. Peckinpah veut-il nous dire que les hommes sont souvent comme les poulets à marcher sans trop savoir où ils vont ? Peut-être. Soulignons au passage la performance des deux acteurs principaux qui acceptent de bonne grâce d'apparaître vieillissants.
Bien avant Sergio Leone, Peckinpah décrivait déjà la lente agonie du vieil ouest avec ce western certes classique mais faussement inoffenssif, profondément mélancolique et désenchanté mais non dénué d'un certain humour.
Je préfère le dire dès le début ce western m'a un peu déçu. C'est la réunion de deux monstres sacrés du genre d'un côté, Joel McCrea, qui n'a pas tourné dans un film majeur dans le genre mais qui n'en est pas moins un acteur dôté d'un grand charisme, de l'autre Randolph Scott, qui est surtout célèbre pour sa collaboration dans des séries B avec Budd Boetticher et qui nous gratifie ici d'un phrase pince-sans-rince à chaque fois au bon moment. A voir ces deux noms en-tête de générique, on peut s'attendre à un film crépusculaire et déchirant. Ce n'est pas le cas. Ca suit son bonhomme de chemin à part quelques coups de feu échangés de temps en temps mais presque rien. Donc rien de particulier qui submerge d'émotion à l'horizon. Et cela permet une transition dans le côté Peckinpah de la chose. Car le réalisateur est connu pour son côté très rentre-dedans. Hors rien ici non plus de tout cela à part quelques petits indices qui révèlent les futures bases de son univers comme la bande de frères particulièrement tarée et celui du père bigot complètement fêlé (oui, je sais ma phrase contient un pléonasme). Ce qui veut dire en résumé que niveau western crépusculaire-en-insistant-sur-les-bonnes-vieilles-valeurs-du-genre-et-qui-est-à-deux-doigts-de-tirer-les-larmes John Ford était le BOSS unique et incontestable et que Sam Peckinpah n'était pas super à l'aise sur ses plates-bandes. Ceci dit le film est très loin d'être mauvais, c'est même très honorable, mais cela reste trop classique.
Sam Peckinpah a ses débuts, qui n’impose pas encore son style et son univers personnel, mais pose déjà des jalons et montre son savoir faire. On est encore loin de la violence déchaînée, hallucinée et stylisée en même temps, des westerns postérieurs. On voit déjà des aventuriers vieillissants, au crépuscule de leur carrière, et de fait, de leur vie. On a aussi un beau personnage de femme s’affranchissant. Il n’y a pas encore d’anti-héros chez Peckinpah mais déjà des personnages complexes et vulnérables et un Ouest réaliste, dont les aspects sordides ne sont pas occultés et qui mérite pleinement l’appellation de soleil couchant : Peckinpah a un talent tout particulier pour évoquer la mort et le tout dernier plan de « Coups de feu dans la sierra » est à cet égard singulièrement émouvant.
Deuxième film de Sam Peckinpah et dernier western pour Randolph Scott qui clôture une filmographie bien remplie. Coups de feu dans la Sierra bénéficie de la touche de son réalisateur qui apporte quelque chose d'unique, sans être (très) violent. Ce film marque aussi une transition parfaite entre le western des années 40/50 et celui dit moderne. Jeune réalisateur Peckinpah impressionne déjà derrière la caméra, des superbes plans, la psychologie des personnages ou encore une histoire banale, mais rendue tellement intéressante. Un très bon film.
Coups de feu dans la Sierra est un des plus beaux westerns. Des paysages magnifiques servie par une belle musique qui fait transparaître la nostalgie sous-jacente, des acteurs exceptionnels (Randolph Scott l'opportuniste qui a des restes de sentiments nobles, Joel McCrea dont l'estime personnelle est forte tout comme sa loyauté, et puis la ravissante Mariette Hartley qui apporte la fraîcheur de la jeunesse tout comme Ron Starr impétueux). Le directeur de la photographie Lucien Ballard a fait un très grand boulot avec ses teintes automnales. Et surtout une fin fabuleuse, qui clôt l'ancien monde des héros du western classique, dernier morceau de bravoure.