Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Ricco92
225 abonnés
2 150 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 27 juillet 2021
Les années 60 marquent le déclin du western classique qui avait régné en maître sur le cinéma américain pendant plusieurs décennies. En 1962, Sam Peckinpah illustre cela avec son second long-métrage de cinéma : Coups de feu dans la sierra. D’un point de vue formel, le film reste très classique et nous sommes loin du style de mise en scène que le cinéaste développera à partir de La Horde sauvage : on n’y trouve ni effusion de sang ni ralenti ni l’ambiance mortifère qui caractérise généralement ses films. Cela n’empêche pas pour autant le cinéaste d’offrir une réalisation très juste trouvant son point d’orgue dans l’affrontement final excellemment mis en scène. Mais c’est d’un point de vue narratif que le commencement de rupture avec le western traditionnel se crée. En effet, nous sommes dans une vision moins idyllique de l’Ouest où les hommes ont tendance à être violents avec les femmesspoiler: (Elsa est maltraitée par son père et surtout par Billy, son petit ami, et les copains de ce dernier) et où la gente masculine, à l’image du cinéaste connu pour être porté sur la boisson, est constituée de beaucoup d’ivrognesspoiler: (même le juge célébrant le mariage en est un) . Presque trente ans avant Impitoyable de Clint Eastwood, Peckinpah illustre cette déliquescence de l’Ouest en mettant en scène deux personnages principaux vieillissantsspoiler: (Steve Judd a ainsi la vue qui baisse bien qu’il fasse en sorte que cela ne se sache pas) et met à mal les valeurs héroïques que les héros du genre ont souvent incarnéesspoiler: (Westrum trahi son ami Steve mais se rachète tout de même à la fin). En accord avec ce discours, il n’est donc pas surprenant que Peckinpah choisisse de faire mourir son cowboy s’étant comporté avec le plus de droiture . Ainsi, s’il est loin d’être aussi révolutionnaire que La Horde sauvage, Coups de feu dans la sierra reste un très bon western assez moderne pour son époque et qui devrait plaire à tous les amateurs du genre.
Un film culte, comme on dit, moins par son honnête facture que par sa symbolique d’un western cloturant l’ère glorieuse du western, alors que va sortir les premiers westerns spaghettis qui vont renouveller le genre. Ambiance crépusculaire, avec deux vedettes vieillissantes qui traînent le mythe de l’aventurier de l’Ouest intègre, pas toujours, mais raté et désenchanté. Mise en scène magnifique, décors naturels somptueux, ryhthme lent, clichés d’une autre époque. Tout réussit à en faire un beau film de fin d’époque.
Second western de Sam Peckinpah et déjà une très grande réussite. Malgré une encore évidente influence du western classique des années 50 Peckinpah cherche son style. Le face à face McCrea-Scott reste un grand moment de cinéma. Les seconds rôles sont aussi réussis et importants que les deux géants. Paysages et décors particulièrement soignés pour une histoire d'hommes durs face à leurs démons.
Je crois que c'est le premier film qu'a réalisé Sam Peckinpah en 1962 mais il impose son style de cinéma un peu dérangeant qui fera sa gloire à l'avenir et le renouveau du Western dit violent !! Je dis dérangeant car la scène du mariage m'a un peu mis mal à l'aise. A part ça, le cinéaste met en scène deux stars du genre vieillissantes, Randolph Scott et Joel Mc Créa, pour une ballade transportant de l'or de la banque accompagné d'un jeune homme et d'une fille d'un fermier qui rève d'aventure mais inconsciente d'un monde masculin hostile. La vraie valeur de l'homme est le thème central de ce long métrage. La nature est belle comme souvent dans les Westerns de même que la musique qui accompagne le film. Randolph Scott et Joel Mc Créa sont excellents dans leurs derniers roles mémorables de même que les acteurs secondaires impeccables. Une œuvre à voir.
Une chose est sûre : les premiers films de Peckinpah sont le véritable contraire de ceux qu'il réalisa après le déclic de la Horde Sauvage ; nous avons affaire dans ce film à un traitement plus classique au niveau de la mise en scène, loin des fusillades au montage spectaculaire et aux personnages proche du grotesque. Néanmoins, le cinéaste évoque déjà les thèmes principaux de son genre favori. Il s'agit du dernier parcours de vieux cow-boys nostalgiques ( Scott et McCrea ), détachés du monde, dans un état obsolète, et très méfiants vis à vis de la jeunesse. Et c'est bien cette jeunesse qui est dénoncée, dans le personnage de Ron Starr et des frères Hammond, plongés dans une illusion de supériorité. L'héroïne doit aussi cacher sa féminité, par les cheveux courts, pour pouvoir mieux se fondre parmi un monde machiste, les autres femmes dans l'histoire n'étant que des prostituées. Le décor n'est plus sublimé par les couleurs des costumes et paysages, mais ce sont bien la crasse et la décrépitude qui s'imposent : les prospecteurs sont littéralement attardés, vicieux et violents, clairement éloignés du pur manichéen. C'est la mélancolie qui est la source du problème dans le film : le père déçu du monde qui ne jure que par la Bible, revenant aux fondements de la moralité humaine, et dans le dernier plan, McCrea regarde une dernière fois les montagnes, symbole de beauté de l'Ouest, geste clairement annonceur du puissant style de Peckinpah, qui participe durant les années 60 à la construction du western crépusculaire.
Du très bon Western. Même si certains codes du genre sont bien respectés, Peckinpah sort du lot en glissant dans son film une certaine idée de la morale, un humour noir crédible et parvient ainsi à nous offrir un film multi-couches, très profond, avec pas mal d’interprétations à la clé.
Pour son deuxième film, Sam Peckinpah nous offre une belle réalisation. Un western de qualité aux paysages somptueux tournés en décors naturels dont les deux rôles principaux sont tenus par deux grands acteurs du cinéma (R.Scott prendra sa retraite avec ce film). Ce long-métrage préfigure l'œuvre de Peckinpah et de ses westerns crépusculaires sur le déclin du grand ouest, ces cow-boys devenus tous aussi mauvais les uns que les autres, la violence omniprésente ou encore la perte des valeurs morales et l’appât du gain (cf. le cowboy Gil Westrum et son apprenti, prêt à trahir son ancien ami - campé par Joel McCrea - pour lui voler les quelques grammes d’or qu’il doit transporter pour le compte d’une banque). Dans celui-ci, on ressent très bien la nostalgie de la "grande époque" du western à travers l'histoire de ces deux anciens justiciers fatigués devant faire face à la jeunesse intrépide et malveillante qui ne respecte plus rien, la scène du duel final représentant très bien cette idée. Malgré quelques longueurs dans la première partie, la deuxième, plus rythmée offre plusieurs séquences mémorables. Notamment celle du mariage où l'on reste scotché par cette violence animale de ces mineurs péquenauds et malpropres vis à vis de la jolie campagnarde... Le puritanisme américain y est bafoué par ces prostituées aux couleurs criardes - demoiselles d'honneur-, ce poivrot faisait office de juge et cette violence pour se disputer le "droit de propriété" de la jeune femme (considérée comme un bien mobilier). Sam Peckinpah réalise ici un western désabusé, modeste mais efficace, prémisse de ses chefs d'œuvre crépusculaires, notamment la Horde Sauvage ou encore Les Chiens de Paille .
Un classique mais qui a tout du western moderne. On passe un moment avec des légendes de l'ouest vieillissantes, qui ont besoin de lunettes, qui ont des rhumatismes, qui ont un code d'honneur que les jeunes ne comprennent pas, un sens de la justice et une droiture qui en fait presque des gentleman cowboy ! Le film est plaisant pour ses décors mais aussi et surtout pour ses comédiens, même si ils n'ont pas la réputations d'un Wayne, ou d'un Stewart, ils restent de sacré acteurs avec une carrière impressionnante. Quant au réalisateur, il signe son second film et entrera dans l'histoire avec ce genre indémodable qu'est le western avec la Horde Sauvage.
Second long-métrage pour Sam Peckinpah qui réalise ici un western conventionnel (en apparence) mais qui a l'originalité de mettre en scène deux antihéros fatigués et vieillissants. Avec un goût prononcé pour la nostalgie, ce western réunit deux grands acteurs Hollywoodiens (Randolph Scott & Joel McCrea). Le film nous offre aussi un tout autre visage du sempiternel western, puisque l'on assiste ici à la mort du far-west, avec ses deux acolytes usés par le temps et un fougueux freluquet à la gâchette facile. Le tout, à travers de superbes décors, sublimés par l'utilisation du CinemaScope. Certes classique dans son ensemble, mais pour une seconde réalisation, c'est déjà du très bon travail, de la part d'un cinéaste si talentueux (La Horde sauvage - 1969 & Les Chiens de paille - 1972).
Le titre français aurait dû ajouter ‘’derniers’’ à ‘’coups de feu dans la sierra’’ car c’est vraiment le ton du film. Les deux grands acteurs sont fort bien choisis, ils se ressemblent dans leur jeu le plus souvent inexpressif. Peckinpath les a un peu bousculés, 63 ans pour Scott et 56 ans pour McCrea, ce sera le dernier film pour le premier et le dernier western important pour le second. Malgré de bonnes idées, ce western ne fait pas partie des grands. Sa première partie est bien trop molle et trop bavarde, l’entrée est grotesque avec Steve Judd et son air totalement ahuri sur un cheval trop petit pour lui, il se fait en plus d’emblée traiter de vieillard. Il faudra attendre l’arrivée à Coarse Gold, village retiré du monde qui vit comme en 1860, pour que le film décolle. Curieusement la mise en scène arrive alors pour remplir l’écran, elle ne cessera de s’améliorer (sauf le zoom, d'un goût douteux, prémonitoire aux films suivants, sur le visage ensanglanté de Joshua Knudsen) pour terminer de façon magistrale. Indiscutablement, il y a du talent chez Peckinpath. Nous ne sommes qu’en 1960, pourquoi a-t-il choisit de trop montrer la crasse, la laideur, le laisser aller et glorifier la violence libératrice dans ses westerns ? Ce genre s’y prête mal, les deux ne peuvent qu’y perdre. Les films de guerre ou d'espionnage lui conviennent mieux. Dans ‘’Apportez moi la tête d’Alfredo Garcia’’, avec son acteur fétiche Warren Oates, Peckinpath donnera une réponse douloureuse à ses problèmes existentiels. Pour ma part, je crois que sans l’alcool et les drogues, Peckinpath aurait gagné 25 ans de vie et avec la sagesse de l’âge venu, il nous aurait gratifié de films somptueux.
Sam Peckinpah a ses débuts, qui n’impose pas encore son style et son univers personnel, mais pose déjà des jalons et montre son savoir faire. On est encore loin de la violence déchaînée, hallucinée et stylisée en même temps, des westerns postérieurs. On voit déjà des aventuriers vieillissants, au crépuscule de leur carrière, et de fait, de leur vie. On a aussi un beau personnage de femme s’affranchissant. Il n’y a pas encore d’anti-héros chez Peckinpah mais déjà des personnages complexes et vulnérables et un Ouest réaliste, dont les aspects sordides ne sont pas occultés et qui mérite pleinement l’appellation de soleil couchant : Peckinpah a un talent tout particulier pour évoquer la mort et le tout dernier plan de « Coups de feu dans la sierra » est à cet égard singulièrement émouvant.
Coups de feu dans la Sierra est un des plus beaux westerns. Des paysages magnifiques servie par une belle musique qui fait transparaître la nostalgie sous-jacente, des acteurs exceptionnels (Randolph Scott l'opportuniste qui a des restes de sentiments nobles, Joel McCrea dont l'estime personnelle est forte tout comme sa loyauté, et puis la ravissante Mariette Hartley qui apporte la fraîcheur de la jeunesse tout comme Ron Starr impétueux). Le directeur de la photographie Lucien Ballard a fait un très grand boulot avec ses teintes automnales. Et surtout une fin fabuleuse, qui clôt l'ancien monde des héros du western classique, dernier morceau de bravoure.
Deuxième réalisation de Sam Peckinpah après le fiasco de son New Mexico l'année précédente, Coups de feu dans la Sierra montre quelques progrès de la part du cinéaste, mais sans encore atteindre un niveau satisfaisant. Deux antihéros vieillissants et nostalgiques de l'ancien temps, celui de la ruée vers l'or et des cow-boys valeureux et intrépides, s'engagent dans une mission périlleuse à travers la sierra afin de transporter un convoi d'or d'une valeur de 250 000 dollars et le confier à une banque locale. Dès le début du film, à l'issue de la course, la victoire du dromadaire sur le cheval donne le ton, symbole d'un temps nouveau dans lequel Gil Westrum (alias Randolph Scott) ne s'identifie pas, tout comme le contraste entre l'automobile Phaéton et le vieil homme solitaire sur sa monture. Mais pour tenter de se respecter soi-même, adage que Westrum avance à la fin du film, notre las héros tourne le dos aux petits boulots dans l'espoir de se forger un confortable pécule. Mais nouvelle désillusion : la valeur du convoi est en réalité bien inférieure à la première estimation. Et cette mauvaise surprise ne fera qu'accroître une tension déjà croissante entre les deux vieux compères. Mais fort heureusement, la tendresse d'un jeune couple qui se découvre et la renaissance dans l'adversité d'une amitié perdue entraîneront les deux hommes vers l'esquisse d'un passé retrouvé. A la distribution, les deux acteurs principaux sont autant sur le déclin que les deux personnages qu'ils interprètent. Randolph Scott participe ici à son dernier film spoiler: et réalise une sortie émouvante avec la mort de Gil Westrum. Idem pour son acolyte, Joel McCrea, dont il s'agit de la dernière apparition notable. Enfin, à une époque où la défense des droits des femmes est devenue un enjeu social essentiel, ce film en est l'antithèse. On ne peut que compatir à la douleur et aux mésaventures de la pauvre Elsa Knudsen, qui peine à se défaire de l'autorité tyrannique d'un père dévot et qui, lorsqu'elle y parvient enfin, se retrouve mariée à un homme immoral prêt à l'offrir à ses complices. Un rôle que Mariette Hartley incarne avec précision et justesse. Ce sera donc une note en-dessous de la moyenne pour un western crépusculaire qui tombe, par moments, un peu trop dans le cliché du "c'était mieux avant".
Pour son deuxième film (le premier reconnu par l'auteur), Peckinpah montre déjà son obsession du temps qui passe et son goût pour la nostalgie. Ses deux cowboys sur le retour joués par deux acteurs au crépuscule de leur carrière (dernier film pour Randolph Scott et quasi pareil pour McRea) font figure de dinosaures dans une Amérique en pleine mutation. La scène d'ouverture plante d'emblée le décor avec une arrivée au village en trompe l'œil par rapport aux canons traditionnels du western. Le vieux cowboy doit laisser tout d'abord la place à une course d'un autre temps mettant en scène un chameau et ensuite à une automobile futur emblème de la puissance américaine. Randolph Scott lui en est réduit à singer dans une baraque de foire le grand Billy Cody lui-même devenu attraction foraine. Ces deux là n'ont plus d'avenir et ce n'est que dans la transmission du savoir et des valeurs qu'ils peuvent espérer exister encore un peu avant de disparaître. Pour ce faire Peckinpah leur a joint un couple de jeunes gens en quête d'identité. C'est cette relation entre les générations qui intéresse Peckinpah plus que l'action proprement dite qui ne sert que de véhicule au propos du réalisateur débutant. Cet apprentissage se fera durement face à la barbarie des chercheurs d'or qui n'ont de foi qu'en la recherche du précieux métal. Au passage Peckinpah aborde furtivement et de manière allusive le thème de l'inceste avec le personnage du père rigoriste de la jeune Elsa (Mariette Hartley). Enfuie de chez elle, elle donnera à Steve Judd (McRea) l'occasion d'une sortie de piste honorable et à Gil Westrum (Randolph Scott) la possibilité du rachat à travers la poursuite et l'achèvement de la mission qu'il avait un temps compromise par sa trahison. Dès son premier western Peckinpah rompt avec le genre au travers d'une revisite complète du mythe de l'Ouest. Un sillon qu'il n'allait cesser de creuser dans les films suivants. On peut noter que déjà les plans longs sur les gallinacés en train de s'ébrouer sont présents comme ils le seront de façon curieuse dans toute l'œuvre du grand Sam. Peckinpah veut-il nous dire que les hommes sont souvent comme les poulets à marcher sans trop savoir où ils vont ? Peut-être. Soulignons au passage la performance des deux acteurs principaux qui acceptent de bonne grâce d'apparaître vieillissants.
Bien avant Sergio Leone, Peckinpah décrivait déjà la lente agonie du vieil ouest avec ce western certes classique mais faussement inoffenssif, profondément mélancolique et désenchanté mais non dénué d'un certain humour.