En ce début des années 90, Walt Disney produit « Aladdin » et donne une leçon à toutes les adaptations des Mille et Une Nuits. Une vraie claque ! Ce début 90 est très prometteur pour Disney, déjà avec « La Belle et la Bête », Disney séduisait les foules mais là, il confirme nos espoirs. En réalité, ce nouveau long métrage constitue le succès le plus important de son année et c'est amplement mérité. Un talent inspiré lui est consacré ! Quelle différence quand on le compare aux succès actuels, par exemple le très décevant « La reine des neiges ». « Aladdin » réunit tant d'ingrédients. Rien que le générique nous plonge dans une magie inégalée, ces flammes laissant apparaître le titre et la distribution sur fond musical exotique puis les décors majestueux d'Arabie dessinés avec soin nous bercent déjà ! Dès le générique, nous ne sommes plus sur un divan en train de regarder la télé que l'on soit petit ou grand ! Rien que l'introduction bourrée d'humour (« incassable, incassable, cassé... », la voix du narrateur, c'est l'enchantement. Le château est devenu une image ultra culte ! Mais en parlant de ce qui est devenu culte avec Aladdin ... Mais bien sûr, les chansons ! Quelle révolution ! « Ce rêve bleu », « Prince Ali », « Je suis ton meilleur ami », etc... Quel travail apporté à ces séquences musicales ! Tant de choses sont véhiculées au travers de ces textes, de ces mélodies, de ces réels dessins ! On est très loin de « libérée, délivrée »... Et ces personnages ! Tous ont été construits avec finesse ! Bien entendu, le personnage du génie qui méritait bien un oscar rien qu'à lui tout seul apportant tantôt l'humour tantôt la tendresse et toujours ... la magie ! Le personnage de Jafar, probablement l'un des meilleurs méchants Disney jamais créé accompagné de son acolyte ambigu (quand on connaît les suites) : Iago : encore un binôme inoubliable entré dans l'histoire. Le couple « Aladdin-Jasmine » est devenu clairement mythique grâce à ce long-métrage avant d'être ridiculisé par la série télé ! Jasmine, bien que contestataire, n'entre pas encore la logique rebelle et indépendante initiée par « Mulan » et suivie par « Raiponce », « Vaiana », et, paraît-il, le très mauvais « La reine de neige ». Ce personnage féminin n'entre donc pas dans cette lignée mais n'est en rien ridicule (peut-être juste cette séquence où Jasmine libère les oiseaux la main levée vers le ciel, légèrement clichée). Tous les personnages secondaires sont maîtrisés : la carpette, Abu, le Sultan, le mignon Rajah ! Quelle chance d'avoir pu voir ce film enfant, quelle chance de pouvoir le savourer avec ce souvenir !