Lorsque Stanley Kubrick décide d’adapter sur grand écran le roman de Stephen King, "The Shining", il vient d’essuyer le plus gros échec de sa carrière, "Barry London" en 1975, tandis que "L’Exorciste" réalisé par Friedklin, film dont il a refusé la réalisation, a battu des records d’entrées et de recettes partout dans le monde. Déterminé à prendre sa revanche et certain de pouvoir faire mieux que Friedkin, il désire faire le film le plus effrayant de tous les temps. Loin de faire vraiment peur, Shining n’en n’est pas moins terrifiant quand il traite l’horreur comme une introspection de la folie, prenant le spectateur à témoin de la dégradation mentale du personnage principal. "Shining" est indéniablement LE chef d'oeuvre de Stanley Kubrick, du moins son film le plus abouti. Même si le film n'est pas très fidèle au roman, il est impossible de na pas plonger dans cette histoire où le héros principal va peu à peu sombrer dans la démence la plus profonde. Le film met en scène la famille de Jack Torrance un écrivain qui part s'isoler pour l'hiver dans un luxueux hôtel coupé du monde extérieur. Son patron l'avertissant quand même que la dernière personne à avoir fait ce choix avait tué toute sa famille à coups de hache avant de se suicider. Mais en s'isolant dans cet hôtel, notre cher écrivain va basculer progressivement dans la folie... Seul le perfectionniste et le grand génie du septième art était à la hauteur de réaliser un chef-d'oeuvre de cet envergure, j'ai nommé Stanley Kubrick. Le film met en scène un casting haut de gamme emmené par un Jack Nicholson au sommet de son art. Après le chef d'oeuvre qu'avait été « Vol au dessus d'un nid de coucou », Jack Nicholson apparaît comme la figure la plus emblématique de la démence. Son regard de dingue, son jeu d'acteur sensationnel et ses mimiques diabolique font de lui un personnage plus que mémorable. Nous retrouvons le très convaincant Danny Lloyd ainsi que la charismatique Shelley Duvall, a femme qui va devenir peu à peu sa proie. De plus, tous les personnages sont exploités psychologiquement. L'ambiance s'installe dès la scène d'ouverture, où le Glacier du National Park est filmée de manière sombre, et où la musique nous enivre déjà. La caméra rattrape la petite Volkswagen jaune, qui parcourt la route escarpée et déserte de la montagne. La voiture disparaît dans un tunnel sombre et lorsqu'elle atteint le sommet, un immense hôtel apparaît isolé dans la montagne enneigée. L'ambiance de ce film est à la fois pesante, angoissante, terrifiante et glaçante. Le tout est rendu grâce à une BO toute simplement EXCEPTIONNELLE qui accompagne de manière remarquable les scènes du film. Cette ambiance est également terrifiante grâce aux nombreuses vision de Danny comme les deux jumelles, le torrent de sang, ou encore le mysticisme autour ce cette chambre 237. Le film s'appuie sur une mise en scène irréprochable, ainsi qu'à une réalisation Dantesque. Le film est esthétiquement nikel grâce au génie de Stanley Kubrick. Le film suit un rythmé trépidant, ans aucune longueur. Comme dans chaque film de Kubrick il y a un point de basculement, vers lequel toute la première partie du film tend et dont toute la seconde partie découle. Par exemple dans "Full Metal Jacket" ce point à lieu lorsque grosse baleine tue son colonel dans les toilettes. Dans Shining, ce point de basculement se situe très précisément lorsque Jack, seul dans le grand hall de l’hôtel, observe fixement la tête baissée et les yeux relevés, presque en transe, les grandes fenêtres blanches sur lesquelles s’abat la neige qui va contraindre les Torrance à ne plus sortir de l’Overlook. Définitivement enfermé dans les limbes de son inconscient, Jack va pouvoir céder aux sirènes de la folie. En résulte donc que ce "Shining" est une référence cinématographique incontournable, un monument du septième art porté sur les épaules du très grand duo Kubrick-Nicholson.