Avis : La Servante - Page 2

La Servante se démarque du cinéma des années 60 grâce à sa réalisation qui est en avance sur son temps, on retrouve en effet une mise en scène moderne et maitrisée baignant dans une atmosphère glacial voir oppressante au fil des minutes, le tout en semi huis clos (quelques passages se déroulent en dehors de la maison) .

Rapidement La Servante nous fait penser à du Hitchcock, jeu de manipulation, perversion, tension sexuel et dénouement qui frappe fort .
Ce film ne manque pas d'originalité et d'idée tout en sachant les mettre en avant . Puis il y a un noir et blanc qui offre de magnifique plans, c'est beau et bien réalisé mais aussi grandement joué .

La Servante est un film innovant, froid et vertigineux, un classique du cinéma Coréen .

Pour quiconque aime le cinéma, La Servante est un régal. Aussi novateur que fondateur, le film nous plonge dans une ambiance quasi-horrifique, et ne nous laisse en sortir qu'après de terribles retournements de situations, et d'audacieux choix de mise en scène. Merci Scorsese pour ta fondation, qui a restauré cette pépite, tout simplement.

Techniquement, ce film sud-coréen réserve quelques bonne surprises en particulier ses étonnants fondus au noir très rapides qui donnent de l'énergie à l'ensemble dans sa première partie. Mais quand l'histoire commence vraiment à donner lieu à un huis-clos, et même si on part du principe qu'on est dans l'imagination de quelqu'un, on peut trouver l'ensemble too much dans les rebondissements. Mais surtout ce qui ne passe pas, c'est la morale puritaine à deux balles qu'on lance au spectateur à la toute fin. L'interprétation est inégale, à l'exception d'Eun-shim Lee (dont d'après IMDB c'est le seul film où elle joue, étonnant !!!) d'un réel talent et d'une présence troublance dans le rôle-titre. Dans l'ensemble, déçu par ce film dont j'attendais beaucoup.

Voila un film d'un abord peu évident car, en apparence sérieux mais... à ne surtout pas prendre au sérieux sous peine de ne le trouver que simplement grotesque alors qu'il l'est volontairement ! Partant de ce principe, on peut considérer avoir affaire à un petit bijou d'humour noir multipliant, au nom d'une certaine liberté de ton, des effets de style exagérément appuyés dans la réalisation, des excès d'affectations théâtrales dans la direction d'acteur et des éléments scénaristiques improbables qui font naitre un doute perpétuel quand à la réaction des personnages ainsi qu'au déroulement des évènements. En ce sens, c'est très réussi et bourré de talent. Une œuvre tournant le drame et l'épouvante avec une certaine forme de dérision, mais, tout de même avec respect, donc, en forme de huis-clos étouffant et cynique, à peine dépassée dans la forme et ambitieuse dans le fond, pour son époque et son pays d'origine, qu'adoreront ceux qui adhèrent au principe mais que détesteront ceux qui se seront, hélas, arrêtés à son aspect déroutant et austère...

L'exemple type du film à la réputation surfaite. Certes, la mise en scène est excellente, la photographie très réussie, mais le jeu des acteurs et les dialoguent ne passent pas du tout : c'est surjoué au point qu'on a souvent l'envie d'éclater de rire. Franchement, le remake "The Housemaid" est d'une qualité globale largement supérieure.

Un film peu connu dans nos contrées et qui a prit un petit coup de vieux mais qui a son importance dans le cinéma sud-coréens, fable morale tout autant que lutte des classes sous forme de drame psychologique noir et intense, à la mise en scène baroque et formellement aboutie.

Une histoire beaucoup plus riche, plus perverse, plus cruelle, plus diabolique, que dans le remake. De la manipulation comme on en a rarement vu au cinéma, un drame en huis clos vraiment puissant, extrême et choquant quand on s'imagine que le film est sorti en 1960. Ce qu'il manque par contre par rapport au remake, c'est le côté esthétique, la photographie... En effet, l'image n'est pas super glamour, c'est le moins qu'on puisse dire, et d'ailleurs, pour une version restaurée, je me dis que je n'aimerais vraiment pas voir la version "esquintée", parce qu'il y a des sortes de "sautes d'images" et autres défauts visuels divers... Si seulement le remake avait gardé la trame originale de ce film, avec son esthétique et de bons acteurs, on aurait tenu là un authentique chef-d'oeuvre.

Un chef d'oeuvre vous dites ?! Un bon film c'est déjà pas mal, le "citizen kane" coréen comme on peut lire sur la jaquette du dvd, raccoleur puis casse gueule. Pas cool pour le spectateur.

Partant d’un réalisme social dépeignant la classe moyenne coréenne émergeante de la fin des années 50 (individualisme, matérialisme, carriérisme, infidélité), Kim Ki-young bouscule son film pour le faire basculer côté mélodrame puis tragédie et enfin thriller horrifique. La mise en scène, en jouant sur les sur-cadres et les lignes verticales, accentue l’ambiance progressivement terrifiante de ce huis clos. Reflet d’une profonde mutation et devenu intemporel, ce classique du cinéma coréen est à redécouvrir.

Sorte de version féminine du « Théorème » de Pasolini avant l’heure, « La servante » est une critique acerbe de la société japonaise des années 60, patriarcale et oppressive. Dommage que le geste soit souvent démonstratif car la comédienne est très troublante et les images somptueuses.

Pas étonnant que la critique se soit si peu intéressée à la reprise de ce film. Trop conformiste pour les cinéphiles soumis? C'est tout le contraire : ce film est ultra libérateur, présentant La femme comme La solution, éclatant au passage le médicale "tota mulier in utero"! Cherchant à convaincre le spectateur par tous les moyens d'assouvir son désir sexuel, le film montre que l'asservissement, que ce soit celui de la femme où de l'homme, entraîne évidemment la catastrophe: la mort. Ici l'adultère est positif! Son contraire, c'est à dire la fidélité, est répulsion du plaisir et n'est que l'engrenage de destruction lié à la faiblesse de ceux attachés à la jouissance aux biens et plaisirs matériels ainsi qu' aux valeurs monétaires. Il est la cause de la vision réductrice et moyenâgeuse du désir féminin!
"La fumée vous gêne" ?

D'un côté je peux peu-être comprendre que ce film soit culte pour beaucoup de cinéphiles : la musique, l'ambiance quelque peu angoissante et ces images d'un noir et blanc impeccable. De l'autre, je ne vois vraiment pas en quoi ce film est un chef-d'oeuvre : les acteurs/actrices surjouent à mort, c'est presque gênant, le côté théâtral est lassant, l'histoire tourne en rond, on n'en voit pas la fin, c'est long, tellement long, on dirait que ce film dure 4 heures.

Il y avait de quoi faire un bon film avec une réalisation inspirée. Une idée de départ osée et une ambiance très noire mais malheureusement tout est excessif dans ce film. D'abord les personnages qui sont vraiment peu crédibles ensuite les acteurs qui en font des tonnes. À un moment donné je n'y crois plus à cette histoire tant c'est exagéré, la dernières scènes n'ont parlons pas est ridicule.

Une affiche qui claque, Martin Scorcesse s’impliquant dans la restauration du film… Presque tout était réunit pour que je jette un œil à ce « film fondateur du cinéma coréen » (Dixit l’accroche). Elégant et doté d’une mise en scène étonnamment moderne (Qui crée un décalage avec le discours puritain du film par moments), Hanyo de Kim Ki-Young est assurément bien meilleur que son médiocre remake signé Im Sang-soo. Mise à part sa beauté, j’ai aimé que dans le film les personnages ne soient au sens figuré bien sur ni noirs ni blancs. En effet, si le réalisateur critique la philosophie petit bourgeois de la famille, il n’en épargne pas pour autant les ouvrières ni le personnage interprété par Eun-Shim Lee qui livre ici une prestation remarquable. Je suis d’ailleurs étonné qu’il s’agisse de son unique rôle au cinéma. Sa gestuelle et son hystérie lui donnent un sex appeal (Je suis peut être un peu bizarre je sais) qui m’a évoqué une de mes actrice préférée, la géniale Gena Rowlands. Dommage cependant que le film souffre de maladresses qui lui soient préjudiciables. Certains éléments sont bien trop appuyés (la mort au rat) et nous pouvons relever plusieurs événements mal emmené ou dont les conséquences sont bien trop excessives pour être crédibles. Mais bon, ça c’est le propre du cinéma asiatique qui a toujours plus envisagé ce media comme un défouloir où sens et émotions doivent prévaloir que comme un outil réaliste.

Audacieuse par son style oppressant et son ton libre, entre classicisme et modernité, et d'une noirceur surprenante,
cette rareté coréenne s'impose comme une redécouverte majeure du cinéma des années 60.