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MemoryCard64
45 abonnés
375 critiques
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4,0
Publiée le 20 avril 2016
Femmes au bord de la crise de nerfs est la confirmation de l'idée que je me faisais du style d'Almodóvar, c'est à dire des images bariolées, l'importance indéniable des femmes et surtout une manière décomplexée d'aborder des thèmes graves. Mais plus encore, Femmes au bord de la crise de nerfs est un film qui m'en a rappelé bien d'autres, et Almodóvar a su tirer le meilleur de chacune de ses inspirations. La première partie est un hommage au dispositif cinématographique. L'action se situe dans un studio de doublage, l'occasion pour le réalisateur de jouer avec les images (il préfère filmer le projecteur et le rayon de lumière plutôt que l'écran) mais aussi avec le son, notamment en travaillant les voix intra et extra diégétiques du film Johnny Guitar, dont les personnages font la traduction. La mise en scène de cette séquence évoque Blow Up et son côté méticuleux, appliqué, le cinéaste espagnol proposant des travellings élégants et des images bien cadrées. Bien sûr, cette ode au septième art n'est pas là sans raison. D'emblée, elle propose une quelque chose de fort et beau : lors du doublage, Pepa, le personnage principal, vit sa rupture en différé en répondant à la voix d'Iván, son mari, qui avait enregistré ses répliques plus tôt dans la journée et dont l'absence sera au cœur de l'intrigue. Après cela, le film devient un peu moins sérieux et va flirter du côté du théâtre, l'appartement de Pepa devenant le principal lieu d'action. L'ensemble ne faiblit pas pour autant puisqu'il enchaîne les trouvailles, à la manière d'Une femme est une femme. La plupart des plans sont construits autour d'une idée, par exemple une opposition entre deux personnages (Pepa qui attend un coup de téléphone et Candela qui le redoute plus que tout) ou encore l'apparition soudaine d'un objet à la couleur incongrue, un ressort humoristique qui fonctionne bien. L'introduction de l'absurde comme étant tout à fait banal est également efficace, en particulier quand les personnages essayent de le justifier (comme lorsque Pepa sort une chaussure de son sac à main chez l'avocate). Enfin, les moments où les personnages féminins sortent de leur gonds sont rendus mémorables par leur soudaineté. Soumises à des situations irritantes ou stressantes, les femmes se comportent comme de véritables volcans, prêts à exploser à tous instant, souvent quand on s'y attend le moins. On comprend mieux ce qui a poussé Almodóvar à produire Les Nouveaux Sauvages. Femmes au bord de la crise de nerfs est donc un film qui sait prendre les chemins détournés pour surprendre le spectateur. Il n'hésite pas à faire sortir des éléments de nulle part (la vérité sur l'amant de Candela) ou bien au contraire de réutiliser le même plusieurs fois (le setup du gaspacho a quand même deux payoff), mais c'est toujours fait avec beaucoup d'unité. C'était annoncé par Volver et c'est maintenant sûr, le cinéaste espagnol a un pour orchestrer de superbes comédies dramatiques.
Réalisé en 1988, Femmes au bord de la crise de nerfs contient déjà tous les éléments typiques du cinéma de Pedro Almodovar. Des actrices extraordinaires – Carmen Maura, Julieta Serrano, Maria Barranco, Rossy De Palma, entourées du jeune Antonio Banderas – des costumes colorés, des décors pop et kitsch, des imbroglios à n'en plus finir, beaucoup d'humour, pas mal de mélancolie. Bref, un régal.
Drôle, léger, amusant. Malgré quelques lourdeurs, il y a de très bonnes scènes et le comique de caractères avec les intercations entre les personnages est remarquable. Pour passer un bon moment de cinéma sans trop se poser de questions, je conseille.
Loin d'être le meilleur long métrage de Almodovar, "Femme au bord de la crise de nerf" remplie aisément son cahier des charges. Personnages détraqués, couleurs vives, décors de théâtrale, situations cocasses, image picturale, le tout pour un scénario intelligent, complet et foisonnant d'idées!
Le 7ème long-métrage ciné de Pedro Almodovar est celui qui lui a apporté une reconnaissance internationale, avec notamment une nomination aux Oscars. Paradoxalement, ce vaudeville loufoque représente la première tentative du cinéaste espagnol dans le registre de la comédie, fût-elle caustique, voire désespérée... On retrouve dans "Femmes au bord de la crise de nerfs" (1989) le goût d'Almodovar pour un cinéma flamboyant et coloré, pour les personnages borderline, les situations absurdes, et on y apprécie son intérêt éclairé pour la psychologie féminine, déclinée selon plusieurs archétypes. Ces personnages furieusement outranciers sont incarnés par des actrices déchaînées, en particulier Carmen Maura, l'héroïne principale inspirée du long-métrage et muse du réalisateur à l'époque. Honnêtement, cette histoire rocambolesque ne m'a pas emballé plus que ça, mais il faut reconnaître à Almodovar une mise en scène fort innovante, et un talent indéniable pour instaurer une mécanique d'horloger à son récit vaudevillesque.
Si Almodovar a tenté le vaudeville au cinéma, il peut s'assurer maintenant que c'est un essai raté. A vrai dire, le film ressemble à une mauvaise pièce adapté par un cinéaste dont la plus grande spécialité est celle de la décoration en couleurs. Le spectateur a donc droit à une image comptant les teintes les plus vives pour justement rendre vivante la pellicule, au profit d'un scénario faible, montrant les relations d'un groupe de personnages qui s'entre-croisent tellement que ça en donne mal au crâne. Les enjeux sont suivis avec plus ou moins de conviction par le spectateur, les personnages se remarquent par leur caractère grotesque ( comme le chauffeur de taxi ), la photographie et les décors sont une véritable prouesse artistique mais ne cherchez pas plus loin : ce film d'Almodovar frôle l'ennui et la platitude totale.
J’aime le Pedro Almodovar qui crée des films dramatiques, le réalisateur de "La piel que habito" par exemple. Celui-ci, si tant est qu'il soit représentatif de cette époque où il s'adonnait à la comédie (de mœurs) , trouve peu de grâce à mes yeux. J'ai trouvé ce film très kitsch, la crise de nerfs vire carrément à l'hystérie grotesque, les ficelles sont plus grosses que ces câbles qui relient les cargos à l'amarre et de glapissements en évanouissements prévisibles, on s'ennuie ferme. La verve satirique, la critique sociale, l’ambiguïté sexuelle - toutes ces choses qui font le plaisir de voir un Almodovar, sont ici réduits à la portion congrue. Restent une certaine vulgarité, un pseudo-récit qui s’essouffle dès le départ et une sorte de vaudeville boulevard qui a pris cent ans en quelques décennies. Fort fort décevant...
Un film réussi de part le jeu des acteurs, l'empathie crée entre le personnage de Pipa et le spectateur, le tout sur un ton suffisamment léger pour nous faire sourire. Et bien sur un gout certain d'Almodovar pour l'esthétisme de l'image et du son.
comme souvent dans les films de Pedro Amodovar, une série de personnages dont les vies se percutent, s'emmèlent, tous discutent énormément, les couleurs sont vives, et les personnages sont sanguins. PLV : le temps des films d'Almodovar on est dépaysé.
C'est une comédie. On peut la trouver un peu sage puisqu'elle ne contient aucune des audaces auquel l'auteur nous a habitué depuis, mais elle est excellente et réalisé de main de maître. C'est un vaudeville loufoque avec des personnages plus farfelus les uns que les autres (le chauffeur de taxi omniprésent, le dragueur fou, la féministe hypocrite et bien sûr les femmes qui comme l'indique le titre sont toutes au bord de la crise de nerf). Il y a aussi quelques gags irrésistibles (la pub pour la lessive, le gaspacho aux somnifères). Manifestement Almodovar s'est bien amusé, nous aussi. PS : l'article que consacre Wikipédia à ce film est encore une preuve s'il en fallait encore de l'incohérence de ce site qui nous content de se croire obligé de faire dans la cuistrerie pour nous expliquer ce qu'est une crise de nerfs, voilà qu'il nous informe que ce film aurait été influencé par "La Voix humaine" de Jean Cocteau. (tout cela à cause du téléphone... pourquoi pas "Le téléphone pleure" de Claude François pendant qu'on y est ?)
Les personnages sont complètement atypiques et rigolos. On a l’impression d’être dans une pièce de théâtre, un peu comme chez Molière : coïncidences, quiproquos, rendez-vous manqués, situations cocasses, allées et venues des personnages... Et ce qui ne gâche rien, on note un bon nombre de très beaux plans, comme celui où Carmen Maura s’évanouit après avoir laissé échappé quelques larmes, filmée à travers les verres de ses lunettes tombées par terre avec elle.
Ce petit vaudeville aux allures bien kitschs sent le théâtre filmé à plein nez. Pedro Almodovar, encore à ses débuts mais déjà très doué pour cerner la psychologie féminine, réunit ses actrices fétiches, et le tout jeune Antonio Banderas, pour narrer les conséquences d’une rupture amoureuse sur une jeune femme et son entourage. Si le thème semble issu d’un drame psychologique, c’est sur le ton de la loufoquerie à outrance que le réalisateur traite la situation et nous présente des personnages hauts en couleurs. Mais, dans cette comédie décalée, ce sont le plus souvent les dialogues qui font mouche. Malgré son succès international, ce divertissement singulier est loin d’égaler les meilleurs films de l’enfant terrible du cinéma espagnol.
Le style de réalisation de Pedro Almodovar est toujours un plaisir en soi. Des situations un peu folle et lorsqu'on y regardent de plus près presque vaudevillesque. C'est coloré, agréablement dialogué (sans être génial) et bien interprétés. Bref, un bon film mais pas un chef-d'oeuvre du cinéaste.
Du générique à la scène finale j'ai tout aimé. Particulièrement les acteurs et l'ambiance un peu kitsch qui se dégage de ce Madrid des années 80. Je ne connais pas toute l'oeuvre d'Almodovar mais je savais qu'il a la réputation d'aimer les femmes et de les sublimer à l'écran, c'est le cas dans ce film et ça me donne envie de voir ses autres films.