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Christoblog
834 abonnés
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4,0
Publiée le 16 juin 2019
Revoir Femmes au bord de la crise de nerf 30 ans après sa sortie procure de curieuses sensations.
En premier lieu, le souvenir d'une comédie complètement déjantée au style extrêmement choquant est balayé par ces retrouvailles. Si la fin du film est effectivement un poil foutraque, toute la première partie est plutôt lente, douce et teintée d'une certaine tristesse. D'autre part, tout ce qui pouvait sembler résolument nouveau en 1989 (les couleurs criardes, les vêtements et la déco invraisemblables, une certaine crudité dans l'expression des femmes sur leur sexualité) semble aujourd'hui tout à fait sage et convenu.
Le deuxième point qui saute aux yeux, c'est à quel point tout le cinéma d'Almodovar est déjà présent dans ce film, derrière la façade sympathique mais un peu factice de vaudeville survitaminé, que ce soit en terme de mise en scène (les gros plans sur les objets et les visages), de scénario (la complexité et la profondeur), ou de thématiques (les corps hors norme, les femmes puissantes qui se réalisent à travers les drames, le pouvoir des coïncidences, les troubles mentaux).
Le film qui donna au réalisateur espagnol une renommée mondiale mérite vraiment d'être revu : sa mécanique imparable et complexe fonctionne encore très bien et Carmen Maura y est excellente (même si le tournage fut pour elle un cauchemar et marqua le début d'une brouille durable avec Almodovar).
Dans Etreintes brisées, sorti en 2009, un personnage du film tourne un film dans lequel sont repris de nombreux détails de Femmes au bord de la crise de nerf (le téléphone rouge à terre, la préparation d'un gaspacho aux somnifères) : une façon pour le cinéaste madrilène de rendre hommage au film jalon de son début de carrière.
Comédie vaudevillesque rondement menée, "Femmes au bord de la crise de nerfs" souffre d'une entrée en matière quelque peu poussive mais gagne très vite en intensité. Almodóvar réussit à introduire de manière aussi brève que nette ses personnages avant de les réunir dans l'appartement de Pepa (Carmen Maura aussi drôle qu'émouvante) où règne le chaos. Entre Carlos qui visite le lieu en compagnie de son amie Marisa mais qui tombe sous la charme de Candela, cette dernière apeurée après avoir fui un terroriste censé faire exploser un avion et Pepa qui ne supporte pas la lâcheté d'Ivan, l'homme qui l'a quittée, avec au milieu de tout ce beau monde un gaspacho bourré de somnifères en guise d'apéritif, le film met en scène des situations délirantes aux dialogues savoureux. Léger et coloré, "Femmes au bord de la crise de nerfs" dépasse sa petite humeur joyeuse qui aurait pu n'être qu'anecdotique pour embrasser notamment dans son dernier mouvement une exubérance jubilatoire qui culmine lors de l'ultime course-poursuite en taxi. Conscient de l'absence de profondeur d'une telle comédie, Almodóvar réussit à crier son amour des acteurs et des personnages hauts en couleur qu'ils incarnent dans une proposition formelle maîtrisée.
Un drama espagnol écrit merveilleusement par Pedro Almodóvar. Une histoire tirée par les cheveux interprétée divinement par Carmen Maura, Julieta Serrano et Rossy de Palma. On rit du début à fin tellement cette caricature du "soap" à l'espagnol est poussé à son maximum. Incroyable.
On retrouve le goût d'Almodovar pour un cinéma flamboyant et coloré, pour les personnages borderline, les situations absurdes, et l'image de la femme déclinée selon plusieurs archétypes. Cette histoire rocambolesque surfe trop à mon goût vers le théâtre de boulevard mais il faut reconnaître à Almodovar une mise en scène inspirée et un rythme qui se maintient tout le long.
Déjà, j'adore Carmen Maura/Pepa et Rossy de Palma/Marisa... Entourées des excellentes Julieta Serrano/Lucia (la folle qui a réussi à faire semblant d'être guérie) et Maria Barranco/Candela (l'ingénue qui tombe amoureuse d'un terroriste "hard"), et de l'excellent Antonio Banderas/Carlos (qui embrasse tout ce qui bouge en jupon), cela donne un film qui m'a bien accroché et bien fait sourire. Carmen Maura est adorable en femme amoureuse crédule qui lâche prise tout en héritant des problèmes emberlificotants de son amie Candela dont elle n'arrive pas à se débarrasser. Son appartement qui devient le théâtre d'un véritable vaudeville, l'interrogatoire farfelu des policiers, le gaspacho aux somnifères, la concierge témoin de Jéhovah (Chus Lampreave) qui regrette de ne pas pouvoir mentir, tout contribue à faire de ce film un petit bijou de vaudeville à la sauce espagnole. Un petit reproche personnel: je trouve que le film met un petit bout de temps à démarrer et à trouver sa vitesse de croisière. Sinon, si vous aimez le genre plutôt farfelu pas méchant, n'hésitez pas!
Le film est un vaudeville, avec le trio conventionnel, le mari, la femme et la maitresse. Ici, Pepa (Carmen MAURA) est la maitresse d’Ivan, tous les deux comédiens doublant des films étrangers. spoiler: La première essaye de le joindre par téléphone tandis que le second s’apprête à partir en voyage avec sa nouvelle maitresse. Chacun se court après, se croise, avec l’irruption de la famille d’Ivan, sa femme (Julieta SERRANO), son fils (Antonio BANDERAS, alors âgé de 28 ans) et sa petite amie (Rossy de PALMA, 24 ans), sans oublier une amie de Pepa qui a eu le malheur de fréquenter un terroriste chiite. On y retrouve déjà les caractéristiques du réalisateur : le déroulement de l’action à Madrid, son amour du cinéma [les 2 comédiens doublent Joan Crawford et Sterling Hayden dans le film de Nicholas Ray, « Johnny Guitar » (1954)], son choix des couleurs dominantes (rouge et bleu principalement) des vêtements, des voitures et du décor, ses personnages fragiles et/ou exubérants, filmés souvent en gros plans, les éléments symboliques tels que le feu et le choix de la musique [notamment celle de Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) avec « Shéhérazade » et qui complète celle, originale, de Bernardo Bonezzi qui collaborait pour la 5e fois avec Pedro Almodóvar]. .
Almodovar nous a souvent habitué à mélanger la comédie avec le drame mais je pense qu'on peut affirmer que "Les Femmes au bord de la crise de nerfs" est une pure comédie. Le réalisateur espagnol commence alors à bâtir l'immense carrière qu'on lui connait aujourd'hui et les éléments qui font la sève de son cinéma sont déjà présents. Mise en scène très vivante, décor ultra coloré et grande place accordée aux femmes; ce film est porteur des codes typiques du cinéma d'Almodovar. On sent le cinéaste totalement libéré et il n’hésite pas à laisser totalement libre cours à son inventivité. Cela nous donne des scènes totalement surréalistes et décalées à mourir de rire. Les dialogues sont excellents, la mise en scène appuie à merveille les procédés comiques et les acteurs sont tout simplement fabuleux. Sur un rythme de vaudeville, les rebondissements s’enchaînent et le film emporte très rapidement le spectateur dans l'univers baroque et allumé d'Almodovar. Alors, ce n'est certes pas le film le plus profond d'Almodovar et l'on pourra regretter quelques maladresses, mais ce film reste une excellente comédie et un long-métrage à part dans la filmographie d'Almodovar qui se doit d'être vu.
"Femmes au bord de la crise de nerfs" (Mujeres al bord de un ataque de nervios) (Women on The Verge of a nervous breakdown" France 5 le 22.05.2017
S'il y avait quelqu'un légitimement en droit de piquer une crise de nerfs, c'est le spectateur alléché par le battage médiatique fait autour de ce navet et de son auteur et qui a dépensé son argent pour voir cette histoire bien peu captivante. Y compris Rossy de Palma dont on peut légitimement se demander ce que le réalisateur Almodovar lui trouve ! La seule bonne chose à retenir de ce film, c'est le talent de Carmen Maura, mais même sa bonne volonté ne suffit pas à faire digérer un scénario insipide et la lenteur de l'intrigue. La seule réussite (si l'on peut dire) de ce film, c'est son budget riquiqui, à l'image des ambitions de l'histoire, avec malgré tout un excellent retour sur investissement, mais inversement proportionnel à mon plaisir en le voyant. La rentabilité n'est pas venue des salles françaises qui sont loin d'avoir plébiscité cette histoire manquant de nerfs( !) 600 000 spectateurs seulement ! Victoria Abril, pressentie pour faire partie du casting a décliné poliment : elle a bien fait . France 5 a raté son enchaînement : à la fin du film, on n'a pas eu droit à une pub sur les sédatifs ! willycopresto
ça ressemble plus à une pièce de téâtre qu'à du cinéma, mais c'est de l'excellent travail : le scènario un peu loufoque regorge de rebondissements, les acteurs et surtout les actrices sont parfaits et les décors et costumes particulièrement soignés et colorés. On passe un très bon moment sans trop se prendre la tête
Complètement barré ! Il faut vite arrêter de chercher une logique dans tout ça même si un dénouement assez prévisible survient à la fin pour expliquer les gestes de l'héroïne. Reste l'ambiance Almodovar, et de très bons acteurs !
Si "Femmes au bord de la crise de nerfs" a valu une rénommée mondiale à Almodovar, c'est loin d'être son meilleur long métrage. On y retrouve pourtant sa patte visuelle avec notamment l'emploi de couleurs vives, presque kitsch qui apporte toujours un côté quasi-surréaliste à ses histoires. L'intrigue, justement, met une nouvelle fois en premier plan des personnages féminins et se dirige plus sur la comédie dramatique que sur le drame familial. Son style, bien que marqué, demeure toutefois moins abouti que dans ses films suivants. Le résultat ne fait pas d'étincelles mais reste bon et agréable.
Un peu trop sage. Mais j'ai passé un bon moment. L'histoire spoiler: des terroristes, les flics endormi au Gaspacho . Les scènes d'intérieur on dirait une mise en scène théâtral.
Une comédie virevoltante dans un appartement où l'on boit du gaspacho!!!!! C'est assez foutraque et ça va dans tous les sens mais il faut bien admettre qu'une fois la pièce mise en place, c'est assez drôle ce jeu de la jalousie et des personnages qui ont tous un rapport intime entre eux. Cette deuxième partie très théâtrale survole d'ailleurs la première assez inégale. Sympathique et enlevé.
Simple, sobre, et efficace, ce métrage d’Almodovar reprend à peu près les codes du vaudeville, mais avec une couleur hispanique toute particulière. Le casting est très bon, avec la toujours très amusante Carmen Maura, la toujours si excentrique Rossy de Palma, l’interprétation incisive de Julieta Serrano et Maria Barranco, idéal en romantique naïve. Cette belle galerie d’actrices emporte avec elle de bons rôles, bien écrits, à la fois réalistes et excentriques, bref, c’est du très bon. Côté masculin c’est plus limité, mais Banderas tient bien son rôle. Les autres acteurs qui composent les seconds rôles sont tous très justes, et surtout là encore, parfois en quelques répliques, ils héritent de personnages solides, originaux, bien vus. Bref, une réussite. A la dimension colorée du casting s’adjoint celle non moins colorée de l’histoire. Alors certes ça reste un peu vaudevillesque, par certains côté on pourrait se croire dans un bon Molinaro de chez nous. Mais, ce n’est pas un reproche ! Le film vise juste, avec une durée courte et un rythme très bon, il y a de vrais moments drôles avec un comique de situation qui fonctionne, et on ne s’ennuie pas du tout. C’est entrainant, frais, et c’est typiquement le genre de chose que j’attends d’un film de ce genre. Visuellement c’est très hispanique et très Almodovar, indéniablement ! Très coloré, le film bénéficie aussi d’une mise en scène enlevée qui vient donner beaucoup de peps. Le tout évidemment agrémenté d’une bande son non moins colorée, avec pour point d’orgue l’ambiance mambo ! Clairement ce film est très fun et original. Ça reste assez simple bien sûr, mais pour un de ses premiers films je trouve que le choix du quasi huis-clos théâtral était judicieux, ça permet de ne pas se disperser, de ne pas se montrer trop ambitieux sur la forme, et de pouvoir se concentrer sur la singularité du fond. Drôle, sexy, excentrique et réaliste pour autant, un film qui mérite amplement un bon 4.5