"Mujeres al borde de un ataque de nervios" est l'une des oeuvres les plus célèbres de Pedro Almodóvar, du moins dans sa première période, celle des films déjantés de la Movida. Adapté librement d'un monologue théâtral de Cocteau ("la voix humaine"), le cinéaste espagnol propose un film original entre légèreté et profondeur. Nous retrouvons d'abord son gout pour les personnages marginaux et les situations burlesques. L'humour peut se voit comme une satyre de la société de consommation, sachant que nous sommes à l'aube des années 90. Voir par exemple comment la publicité est détournée. De plus, le film s'apparente à une sorte de faux-thriller avec des personnages déjantés jouant les rôles habituellement sérieux des films policiers. Almodóvar s'amuse à parodier les scènes d'action, course-poursuite, ou encore gaspacho somnifère en guise d'arme! Plusieurs images ressemblent à des détournements de plans Hitchcockiens : l'appartement et la "chute" pour Fenêtre Sur Court, l'évanouissement filmé dans le reflet des lunettes à la Strangers On A Train. Signalons donc un bon travail visuel sur ce film, pour créer une ambiance baroque. Les couleurs sont excessives (surtout le rouge), la musique très présente, les jeux d'ombre et de lumière aussi. Au niveau de la profondeur, ce long-métrage parle de la communication, ou plutôt l'impossibilité de communication entre les hommes et les femmes. Le thème de la communication est bien suggéré, avec le téléphone comme lien impuissant entre les deux amants qui ne parviennent jamais à se joindre. Ou encore le doublage de film, qui crée une autre réalité danslaquelle les personnages se disent des mots d'amour, ce qui contraste fortement avec la réalité. Pour la différence homme/femme, il n'y a guère de subtilité : toutes les femmes sont amoureuses et font tout pour l'homme qu'elles aiment, mais tous les hommes sont des don juan qui ne veulent que dominer et jouer avec leur sentiment. Ce dernier point est donc sans doute un peu excessif, mais heureusement Almodóvar le suggère souvent avec humour et non au premier degré ; Pepa dira par exemple "je vais plutôt acheter une moto, c'est plus facile à comprendre qu'un homme". Un mot encore pour le casting, parfait, de Carmen Maura à Rossy De Palma. En résumé, ce faux thriller marginal et ce constat de la difficulté de communication du monde moderne n'est pas le meilleur Almodóvar mais il reste plaisant et toujours d'actualité aujourd'hui.
On retrouve le goût d'Almodovar pour un cinéma flamboyant et coloré, pour les personnages borderline, les situations absurdes, et l'image de la femme déclinée selon plusieurs archétypes. Cette histoire rocambolesque surfe trop à mon goût vers le théâtre de boulevard mais il faut reconnaître à Almodovar une mise en scène inspirée et un rythme qui se maintient tout le long.
L'un des rares films d'Almodovar a être une comédie est immanquable , avec "Femmes au bord de la crise de nerfs" , le réalisateur fait provoquer au spectateur des crises de fou rire. En effet , ce film est complètement déjanté , loufoque , pratiquement inraccontable. La trame est assez simpliste , comment une femme plaquée remue ciel et terre pour comprendre ce qui s'est passé , déclenche une série de catastrophes , et est envahie de personnages soit cruels ou compatissants. Cela donne déjà l'idée d'une pièce de boulevard à la française , mais c'est surtout un film assez visionnaire sur les années 90 qui arrivaient. Puisque Almodovar , en ce qui concerne les décors , les accessoires , les couleurs , nous invite à voir tout ce qui développe la société de consommation. Cela est également du à l'utilisation constante dans ce film du téléphone , indissociable de cette société et de la femme moderne et même de la femme en général. Ca parrait au départ anodin mais c'est en réalité extrêmement calculé et cela porte un regard assez juste et sans concession sur les années 90 qui approchaient à l'époque de ce film. Comme d'habitude la direction et ses choix d'actrices du réalisateur ibérique est excellente. Un film plutôt singulier dans la carrière d'Almodovar , mais immanquable car très riche dans le fond.
Totalement ébouriffant, le film est servi par des dialogues très, mais alors très fournis et parfaitement écrits. L'histoire met un peu de temps à s'installer mais cette première demi-heure n'est que le début de la toile que tisse pour notre plus grand plaisir un Pedro Almodovar en pleine forme. Car le scénario, très riche est parfaitement construit et hilarant. Les actrices sont toutes parfaites et quelques plans valent le détour.
Un de plus gros succès commerciaux d'Almodovar, "Femmes au bord de la crise de nerfs" aurait pu être un drame. Deux amies plus ou moins dépressives, des femmes frustrées, une épouse en clinique psychiatrique... : Almodovar est fan de Bergman, et ça se voit. Pourtant, ce film emprunte le plus souvent les chemins de la comédie : certains personnages (la concierge témoin de Jéhovah, le chauffeur de taxi déluré), certains running gags (le gaspacho bourré aux somnifères) ou certaines séquences (l'hilarante course poursuite à la fin) placent définitivement ce film du côté de la comédie. Almodovar n'enfermant jamais totalement un film dans un style unique, "Femmes au bord..." emprunte également un petit peu au polar, mais surtout, il contient de vraies scènes de drame, notamment toutes celles traduisant l'incommunicabilité entre Pepa et Ivan, dont tous les dialogues sont indirects jusqu'à leurs retrouvailles (dialogues de doublage, répondeur, etc). Exubérant mais supportable (ce qui n'est pas toujours le cas chez Almodovar, que je n'apprécie pas toujours), et surtout très drôle, "Femmes au bord de la crise de nerfs" est un des meilleurs films de son auteur.
Une photographie très colorée et volontiers kitsch montre très bien ici qu'on est sous le soleil d'Almodovar. A part ça, on ne peut pas dire que ce dernier soit sur le plan de la mise en scène particulièrement audacieux, restant souvent dans le simple théâtre filmé, mais l'avalanche de rebondissements et surtout une galerie de personnages tous aussi improbables les uns que les autres finissent par emporter le morceau. En plus, les interprètes sont particulièrement en grande forme. Peut-être pas le grand film annoncé mais une comédie à l'espagnole divertissante.
En 1988, Pedro Almodóvar signe son septième long-métrage. A l’aide d’une mise en scène chatoyante où les couleurs vives illuminent l’écran, le réalisateur brosse le portrait de plusieurs femmes (dont Carmen Maura, son actrice fétiche), empêtrées dans des déceptions sentimentales. L’étude psychologique de ces personnages est cependant délaissée au profit d’un vaudeville rondement ficelé. Bref, une comédie rafraichissante qui se déguste comme du gaspacho !
Loin d'être le meilleur long métrage de Almodovar, "Femme au bord de la crise de nerf" remplie aisément son cahier des charges. Personnages détraqués, couleurs vives, décors de théâtrale, situations cocasses, image picturale, le tout pour un scénario intelligent, complet et foisonnant d'idées!
Pedro Almodovar, le cinéaste espagnol le plus important depuis la mort de Luis Buñuel, a construit avec Femmes au bord de la crise de nerfs, une sorte de pièces de théâtre tragi-comique sur les relations hommes-femmes, notamment sur les conséquences psychologiques et psychiatriques de ces dernières. Touchant et entrainant, le film garde un aspect brouillon et bouffon qui sied mal à un film de thématique bergmanienne (même si le traitement est différent, le film ne s'en veut pas moins sérieux).
Chez Almodovar, le rire côtoie souvent le dramatique. "Femmes au bord de la crise de nerfs" fait pourtant exception à la règle car ici, tout n'est prétexte qu'à la comédie. L'histoire est assez rocambolesque, soit une femme (Carmen Maura) à la poursuite de son amant durant deux jours et deux nuits, une période assez courte qui la verra pourtant confrontée à divers problêmes plus improbables les uns que les autres. Usant d'un comique de situation à l'ancienne, Pedro Almodovar se permet quelques incursions dans le burlesque avec notamment un personnage complètement psy qui n'hésitera pas à prendre tout le monde en otage pour arriver à ses fins. Les habitués du cinéaste espagnol sont là et beaucoup signent ici leur première collaboration avec le réalisateur de "Volver" (Antonio Banderas et Maria Barranco entre autres). Mais c'est véritablement Carmen Maura l'attrait principal de cette histoire de fou, c'est la femme au bord de la crise de nerfs poursuivant un type mielleux et tombeur né. Léger, déjanté et suvitaminé, le troisième film d'el senor Pedro est une comédie 100% excitante, 200% délirante.
Les personnages sont complètement atypiques et rigolos. On a l’impression d’être dans une pièce de théâtre, un peu comme chez Molière : coïncidences, quiproquos, rendez-vous manqués, situations cocasses, allées et venues des personnages... Et ce qui ne gâche rien, on note un bon nombre de très beaux plans, comme celui où Carmen Maura s’évanouit après avoir laissé échappé quelques larmes, filmée à travers les verres de ses lunettes tombées par terre avec elle.
Mon 1er Almodovàr et je suis déçu. Où est donc le génial metteur en scène hysthérique et imaginatif décrit à longueurs de critiques presse ? Une histoire de boulevard et une comédie même pas drôle (franchement, c'est une comédie ??) au démarrage poussif. La suite est meilleure, émaillée de quelques gags mais l'intrigue n'est pas vraiment passionnante. Dans les 30 dernières minutes, le film décolle enfin, faisant place à l'hystérie et laissant ses acteurs en roue libre. Avec ses décors colorés, sa mise en scène un peu grandiloquente et des acteurs au jeu théâtral, le film semble un peu boiter bas. Reste des dialogues rythmés, un kitsch assumé et un propos féministe très engagé (jamais vu et entendu ça ailleurs, même chez des cinéastes femmes) mais pour moi, c'est un film moyen. D'autres critiques sur