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4,0
Publiée le 22 octobre 2012
Dans un genre qui fit les beaux jours de quelques cinèphiles èperdus d'amour et de rêves homèriques, le thème d'Orphèe et d'Eurydice a inspirè l'"Orphèe" de Jean Cocteau, classique absolu qu'on ne prèsente plus dans lequel on parvenait au monde de l'au-delà en traversant un simple miroir! Jean Marais y est envoûtè par la Mort, que l'on appelle ici la Princesse alias Maria Casarès! Mais celle-ci comprenant que son amour est impossible rend Orphèe à Eurydice (très belle Marie Dèa) avec la complicitè d'un jeune mort, heurtebise jouè par François Pèrier! Un amour qui tente de se survivre au-delà de la mort est un amour qui ne se rèsigne pas à la condition humaine! Les amours impossibles entre des humains et des fantômes ou des êtres fantastiques appartiennent en fait à cette catègorie! Ce qui sèparent ces objets de l'être aimè, c'est moins le temps ou la mort que ce qui chez l'homme est ètranger au temps et à la mort: l'irrèductible condition humaine! Petit rôle de l'acteur Jean-Pierre Mocky qui se partagera par la suite entre le mètier d'acteur et le mètier de rèalisateur! Le film de Cocteau a peut-être un peu vieilli mais n'en reste pas moins admirable parce que chargè de symboles et d'acteurs inoubliables...
Orphée est un ovni dans son genre, tout comme son réalisateur.
Intriguant, profond et étrange, Orphée est un véritable support de réflexion sur la mort : D'où vient-elle ? Qu'est-ce que la mort ? Son rapport avec les vivants ? Son allégorie ? Moult questions qui resteront certainement toujours en suspens à la fin de ce chef-d'oeuvre, mais qui aura néanmoins le luxe de vous retourner le cerveau.
Le succès de ce film est aussi dû à son caractère "théâtral". Tragédie grecque qui reprend de nombreuses références au mythe initial, les dialogues sont profonds et grandiloquents, et le jeu des acteurs est tout simplement parfait (nldr : l'unique Jean Marais, la grande tragédienne Maria Casares, François Périer et Marie Dea).
En somme : un casting digne de ce nom, une histoire profonde qui pousse à la réflexion, et une recontextualisation tout à fait réussi du mythe d'Orphée ; Cocteau nous offre un somptueux bijou cinématographique.
Cette étrange transposition de l’antique mythe grec dans les temps présents fait par Jean Cocteau est une œuvre fantastique qui ne peut être comparable qu’SEPTIEME SCEAU de Bergman. Ici l’Homme ne s’oppose pas à la mort mais cherche à la contourner pour rester auprès de sa bien-aimée, c’est là un symbole inhérent au drame de la condition humaine. Cette poésie hypnotique utilise des effets visuels originaux (que ses détracteurs trouvent aujourd’hui dépassés) et une maitrise des sentiments insolite.
Une oeuvre unique dans le cinéma Français directement inspiré du mythe d'Orphée ( que je ne connais que de nom).
Orphée est le voyage fantastique d'un poète qui est amené à voyager dans un nouveau monde qui finit par l'obsédé à tel point qu'il ne s'occupe plus de sa vie de couple.
Un film riche grâce à son intrigue et son émotion.
Les acteurs sont bons sauf Jean Marais qui en fait trop ça en devient même agaçant.
Le film comporte beaucoup d'effets spéciaux réussies:
Les miroirs, la transparence, les séquences tournées à l'envers. Un film particulier et réussi par le poète Cocteau.
Il est indispensable de dire que Cocteau s'est toujours défendu d'avoir voulu récrire l'histoire du mythe d'Orphée. Il a juste prit les noms des personnages et fait quelques clins d'yeux en passant ; Vu comme cela les choses changent et le film se vit autrement. C'est une méditation sur la mort extrêmement approfondie et même dérangeante pour ceux qui croient à quelque chose passé cet événement inéluctable. Beaucoup plus que de la poésie que le cinéma exprime toujours mal quand il essaye et pour cause, c'est de l'onirisme à l'état pur qui se déroule devant nous. Il y a dans ce film des moments exceptionnels et d'autres qui n'y ont pas leur place, mais c'est le choix agaçant de Cocteau dont je perçois beaucoup mieux la profondeur de pensée que son sens du comique. La mise en scène est belle et garde son caractère intemporel, les trucages de l'époque faisant exactement partie de nos rêves bien plus que les trouvailles informatiques actuelles. Le texte est souvent brillant comme cette phrase'' La mort se cache derrière les miroirs ,il n'y a qu'à s'y regarder des années durant pour s'en apercevoir''. Le point le plus faible restant l'interprétation car si François Périer et Maria Casares sont exceptionnels, Jean Marais sur joue trop souvent, il en est même parfois agaçant et Marie Déa n'est pas du tout l'actrice qu'il convient. Quoi qu'il en soit ce film demeure un OVNI dans la production française et pour mieux le comprendre il est préférable de le voir entre ''le sang d'un poète'' et ''le testament d'Orphée''.
Adapté au monde contemporain, le mythe d'Orphée vu par Cocteau est une merveille où l'écriture et la mise en scène s'unissent dans une beauté et une ambiguïté fascinantes. L'image du poète lié amoureusement à la mort, les messages surréalistes de l'auto-radio de l'au-delà (« l'oiseau chante avec ses doigts », Cocteau et l'inspiration, l'écrivain de 1950 et ses influences) qui obsèdent Orphée au point qu'il délaisse son amour et sa vie rangée (plaisirs terrestres. Moment crucial, celui de la future paternité...), les métaphores, personnifications et autres figures à double lectures, font de cette oeuvre un hommage magnifique au Poète immortel en quête de la-dite même immortalité. La Mort qui le regarde dormir, qui change d'un instant à l'autre de parure et qui dira finalement à Heurtebise « Il fallait les remettre dans leur eau sale ». Cette superbe Mort, cette tentation de l'artiste, « Si j'étais de notre ancien monde, je dirais 'buvons' » Cocteau en a fait du grand cinéma . Il ne se contente pas d'adapter un mythe, il le transperce avec son époque, son art propre et nous offre ainsi un spectacle singulier pour nos yeux et notre imaginaire...Dommage, les acteurs manquent parfois de piment et d'intensité dans l'expression de leurs déchirement intérieurs.
La trilogie orphique de Cocteau est sans doute l'un des monuments du cinéma, et la sortie en DVD d'"Orphée" devait être attendue de beaucoup de cinéphiles. On y retrouve toutes les préoccupations coctaliennes: le temps, la mort, la poésie,... La présence de Maria Casarès ajoute au sublime du film. Il ne manque pas de plans, pas de plans qui soient en trop. Voilà un bel exemple de mesure cinématographique et poétique, donné par l'un des grands écrivains français du XXème siècle, et dont feraient bien de s'inspirer certains, malgré leur notoriété.
Adapter la légende d'Orphée transposée dans le monde contemporain, une telle idée ne pouvait émaner que de Jean Cocteau, le plus créatif des littérateurs français du début du XXème siècle. En 1934, sa pièce de théâtre "La Machine Infernale" était par ailleurs une relecture remarquable et amusante du mythe oedipien. Pour le coup, il y retrouve Jean Marais, quatre ans après "La Belle et la Bête" dans le rôle du poète. Le plus frappant dans l'oeuvre, ce n'est pas l'originalité du sujet ou la majesté inouïe des effets spéciaux. Car, en plus d'être un immense innovateur sur le plan technique, le cinéaste reste avant tout un conteur, un vrai. Une véritable machine à rêves. A ce sujet, la symbolique du miroir y est tout bonnement exceptionnelle. Après tout comme il l'affirme lui-même : "Les miroirs sont les portes par lesquelles entre la mort. Regardez-vous toute votre vie dans un miroir et vous verrez la mort travailler sur vous". Certaines scènes, paroles ou images s'estampilleront définitivement sur votre esprit. Cocteau ou l'essence même du fantastique.
Même si l'ensemble peut parfois paraître un peu hermétique, il reste quand même remarquable. La poésie habituelle des films de Jean Cocteau frappe son sceau sur chaque plan grâce notamment à des trucages simples et soignés, des décors merveilleux et une technique irréprochable. Le mythe d'Orphée et d'Eurydice est superbement bien transposé à l'époque contemporaine et les acteurs sont brillants, même si je préfère largement les interprétations de Maria Casarès et de François Périer. Une grande oeuvre de plus à mettre au compte de Jean Cocteau et qui personnifie à merveille l'univers étrange cet artiste.
Orphée est la plus belle histoire d'amour, Orphée est un chef d'oeuvre, chef d'oeuvre d'une beauté rare, envoûtant, étrange, cette version moderne d'Orphée par Cocteau et superbement interprétée par Jean Marais avec des dialogues justes magnifiques, certains passages sont à la fois beau mais plein de sens, c'est ça qui fait la force du film. La réalisation n'est pas en reste, avec les moyens de l'époque Cocteau impose des plans de toute beauté, comme le plan final, classique mais tellement beau. Cocteau décrit un monde, on a envie d'y croire. Orphée est un chef d'oeuvre poétique et beau, une histoire d'amour impossible d'une beauté tragique. on est comme hypnotisé dès la première seconde, dès l'introduction où une voix off nous raconte sans détail l'histoire du mythe d'orphée avant de nous balancer un mythe moderne, car les mythes n'ont pas d'âge, ils peuvent se situer n'importe quand.
Une adaptation que j'ai trouvée bien ridicule. Pas en raison des "effets spéciaux", finalement convenables. Mais d'abord à cause du jeu ultra théâtralisé des acteurs. Jean Marais remporte haut la main la palme dans ce domaine. A la longue c'est pénible. Par ailleurs, de nombreux détails confèrent au film un coté kitch, par exemple les gants de vaisselle censés donner le pouvoir de traverser les miroirs. Franchement, j'étais consterné quand j'ai vu ça. Idem pour la radio avec les messages aux Français durant la Seconde Guerre mondiale, transformés dans ce film en messages kabbalistiques pour Orphée. Une fois de plus j'ai trouvé la trouvaille ridicule. En résumé, soit vous adorerez ce film, soit vous le détesterez, pas de juste milieu.
Certes, le film n'est pas dépourvu de qualités artistiques, ce que prouvent les plans et la lumière, mais c'est surtout le jeu de l'acteur principal qui est assez insupportable et joue de manière tellement théatrale - Etait-ce le souhait de Cocteau ?- que l'on décroche rapidement du film qui tombe dans l'ennui total.
Jean Cocteau fait partie, selon Godard, des trois grands Jean du cinéma français avec Epstein et Renoir (sans oublier le quatrième Vigo). «Orphée» (France, 1950) est la plus belle expression d’un mot de Cocteau : «Le cinéma, c’est la mort au travail». Jonchée de miroir, parcourue par deux mondes qui se joignent mais ne se confondent pas, la réalité de Cocteau laisse prévaloir les nimbes du rêves à l’apesanteur du réel. S’il rejoint le génie des trois autres Jean, Cocteau ne leur ressemble pas, il est, comme chacun d’eux, l’auteur d’une singularité hybride que la foisonnante richesse rend admiratif. Cette admiration n’est pas l’œuvre d’un béotien, aimer «Orphée» ce n’est pas se prosterner devant la joliesse de ses effets. Aimer «Orphée» revient à jouir de ses métaphores, d’y projeter les conditions phénoménologiques du cinéma. Cocteau n’est pas si lyrique que cela. Peu sont les cinéastes qui réussissent avec tant de délicatesse à traduire la pratique du montage sur la pellicule par les effets. La place du négatif dans l’esthétique du film, l’importance des avancées à reculons (que reproduit maintes fois Godard dans «Histoire(s) du cinéma») traduisent les gestes du monteur et par là même du cinéaste. Aimer «Orphée» revient aussi à se passionner pour la façon dont l’histoire de l’Occupation traverse l’œuvre comme le récit d’une épouvante, comme l’indice d’un fantôme qui harasse encore les personnages français et leurs spectateurs. Entre la relecture de Cocteau du mythe grec et la relecture de Welles du récit kafkaïen («The Trial»), il règne une même présence de mort dans la logique humaine. L’homme n’est pas doué de sens, sa vie n’est plus que la contemplation d’un temps qui ne court que sa mort. Les effets obtenus grâce à l’ingéniosité de Claude Pinoteau, assistant sur le film, permettent de figurer la théorie cocteausite. Casuistique, Cocteau adapte ce qu’il pense du cinéma, fait d’icônes amoureuses et de bouts de mort.