La 12e enquête du Sherlock Holmes (Basin Rathbone) et du Dr Watson (Nigel Bruce) marque le retour de la Némésis du détective, le Pr. Moriarty. Et, pour sa troisième apparition dans la saga (après "Les aventures de Sherlock Holmes" et "L’arme secrète"), le Napoléon du Crime est campé par un troisième acteur, l’excellent Henry Daniel faisant suite à George Zucco et Lionel Atwill. Malheureusement, une fois de plus, le plus grand ennemi de Holmes apparaît dans un film mineur, qui ne marquera pas les esprits. Pourtant, "La Femme en vert" débute avec les meilleures intentions avec, outre le retour de Moriarty une mise en scène un peu plus travaillée et une voix off plutôt bien utilisée. Mais les espoirs suscités s’amenuisent très vite avec un scénario beaucoup trop léger, qui tente de mettre l’hypnose au cœur du récit, comme cache-misère d’une intrigue qui oscille entre un ennui relatif (il en se passe quand même pas grand-chose) et l’invraisemblable (les artifices scénaristiques frôlant parfois le grossier). Et ce ne sont pas les personnages qui viennent arranger le chose puisque, autour du duo vedette qui ne propose pas grand-chose de nouveau à se mettre sous la dent, on déplore l’absence du cabotin Lestrade (qui apportait un peu d’humour aux autres films), on peine à retrouver la présence, habituellement plus inquiétante, de Paul Cavanagh (meilleur lors de ces précédentes prestations dans la saga) et, surtout, on se surprend à trouver le personnage de Moriarty particulièrement inintéressant. Cet épisode manque, ainsi, de rythme, d’épaisseur et, plus généralement, d’intérêt… au point d’être, sans doute, l’opus le moins réussi de la saga. Il faut dire qu’il partait avec un double handicap, à savoir être la 12e enquête et, donc, un film "pair" (qui sont, par un mystérieux hasard, tous moins bons que les films "impaires") mais, également, d’être un film avec Moriarty, qui n’aura jamais vraiment briller face à Basil Rathbone. Il aura, également eu la malchance de tomber entre deux des meilleurs films de la saga ("Mission à Alger" et "Le train de la mort"). Reste, néanmoins, le charme des vieux films et la prestation toujours aussi classe et iconique de Rathbone.