True Romance est un film que je voulais voir depuis longtemps, principalement du fait du casting fourni. Bon, en retrouve la patte Tarantino au scénario, avec ses bons et ses mauvais côtés, et le film reste finalement assez simple, tournant autour d’un cocktail fun mais pas très dégrossi.
Le casting est évidemment spectaculaire, jusque dans les seconds rôles campés par des pointures, et même jusque dans les rôles de quasi-figurants, avec par exemple Samuel L. Jackson. Globalement si la plupart des acteurs apparaissent peu, ils héritent de bons moments de bravoure, à quelques exceptions près (Pitt, qui aurait pu être remplacé par Marcel Dupont sans que cela ait un impact particulier). Oldman est excellent, Walken est un méchant raffiné attrayant, Hopper est au point lui aussi, mais évidemment le noyau dur du film c’est le duo Slater-Arquette. Bon duo, bien campé, les deux acteurs sont dynamiques, efficaces, complices, c’est du solide, et c’est appréciable.
La qualité du casting rend peut-être l’histoire d’autant plus tiède. Il faut l’avouer, c’est quand même très sobre, voire très simple. L’intrigue n’a rien de bien fameux, et le film tourne surtout autour de son concept, mélangeant drogue, sexe, et rock and roll (violence et humour aussi !). En clair le spectacle est plutôt fun si l’on adhère au genre, mais il faut avouer qu’on reste sur sa faim, tant le film semble une succession de « sketch », de « chapitre », très découpés, typique du style Tarantino, mais qui parfois fonctionne mieux que d’autres. On notera aussi l’exubérance assez artificielle de certains dialogues, là encore typiquement tarantinesque. Le résultat semble un peu forcé, et l’intrigue prétexte aux moments de bravoure. C’est quand même mieux quand c’est l’inverse !
Visuellement le style Scott est là. Mise en scène clipesque (un peu trop bidouillée parfois, notamment pour la scène d’action finale pas super lisible), globalement réussie, photographie raffinée, j’ai beaucoup apprécié l’ambiance générale du film, et son travail sur les contrastes entre la ville enfumée de Détroit, avec usage de couleurs bleutées, et Los Angeles. Il y a une vraie et belle utilisation du décor, et les années donnent une vraie belle patine au film. La bande son aussi est attrayante, comme souvent chez Scott. A noter que le film est plutôt violent, après de là à mériter une interdiction aux moins de 16 ans, je ne pousserai pas jusque-là.
En sommes True Romance est un film roublard, pas déplaisant, qui est même plutôt réussi, mais qui aurait vraiment mérité une histoire plus bossée, un peu plus alambiquée, et à la fin plus surprenante aussi. Reste que c’est un moment efficace, et un coup d’œil plaisant dans le rétroviseur, tant l’ambiance fleure bon le début des années 90. 3.5