Le meilleur film de tous les temps ? Ca reste à prouver... Réalisé en 1940, "Citizen Kane" d'Orson Welles aura sans nul doute marqué son époque mais s'avère aujourd'hui être un brillant exemple de ce que le conformisme médiatique a inculqué à bien des personnes, essentiellement ces dernières années. Partant d'un prétexte simple (les derniers mots d'un homme), il s'engouffre très vite dans une compilation vaine d'éléments Wellsiens, très vite agaçants dans la mesure où les figures de style sont répétées à l'extrême, assénées à un public réellement pris pour une masse endormie par les quelques conventions enfantines alors établies. D'accord, on y voit des plongées, contre-plongées, travellings, panoramiques, nombreuses alternances de plans mais pillonée ainsi, la technique se retrouve engouffrée dans un amas de séquences brassant beaucoup de vent. La narration a pour originalité de multiplier les points de vue mais en reste à son idée de départ : pas de variantes, énormément de longueurs dans un récit dénué de sens, à l'intrigue et aux prises de risque inexistantes. Psychologie bateau, caractères superficiels, destins classiques dans leur schéma, aucun apport dans quoique ce soit, "Citizen Kane" est la référence du biopic (bien que fictif) sans intérêt, genre auquel semblent pourtant vainement s'intéresser les Américains. L'interprétation est monotone et sans génie : même Joseph Cotten ne parvient à s'extirper de ce piège. Ajoutez quelques love-story ici et là, des scènes se voulant impressionnantes, une pseudo-critique politique et journalistique tombant à l'eau et vous obtenez l'un des films les plus adulés et surestimés de l'histoire du septième art. C'est mou, lisse, creux, et ça plaît à tout le monde : ça s'appelle "Citizen Kane", ça se regarde avec un ennui poli devant des faiblesses et trous immenses étonamment jamais mentionnés. Ah, oui j'oubliais : aucune surprise d'un bout à l'autre, ce qui est assez gênant.