Drogué, violent, sans foi ni loi, Giulio est une infâme crapule milanaise. Il parvient à convaincre deux acolytes de kidnapper la fille d'un riche patron, pour exiger une rançon. Une affaire qui laissera un sillage profond de sang...
"Milano odia: la polizia non può sparare" est un poliziottesco qui m'a convaincu, disposant de meilleurs arguments que la moyenne du genre. D'abord, le scénario du film se tient de bout en bout. Là où certains poliziotteschi se contentent de tourner en rond ou d'aligner les séquences de castagne ou de poursuite, celui-ci propose une intrigue d'enlèvement qui structure tout le film.
Ensuite, si le genre verse souvent dans le pessimisme, Umberto Lenzi va ici encore plus loin ! Flirtant avec la nihilisme, tant la violence et la cruauté sont prononcées. Personne ne semble à l'abri de la gâchette facile de Giulio, et la police parait impuissante. Avec en particulier cette scène osée dans la villa, qu'un film grand public américain n'aurait jamais proposée.
Enfin, Giulio est un méchant comme on adore les détester. Il apparait benêt et instable, mais sait en réalité ce qu'il fait, et il est capable de manipuler les autres, dont la police. Et surtout, c'est un criminel ultra dangereux, sans aucune retenue.
Par contre Tomas Milian en fait régulièrement des caisses. Certes, ça a le mérite de trancher avec le commissaire impassible campé par Henry Silva. Mais un peu de retenue n'aurait pas fait de mal. On en vient à se demander ce que la femme jouée par la classe Anita Strindberg fait avec ce petit ami écoeurant.
Je souligne aussi le thème musical sympatoche. Dont les premières notes font furieusement penser à la musique de "Peur sur la Ville", sorti peu après. Mais c'est Ennio Morricone qui a fait la musique des deux films, ceci explique cela.