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AMCHI
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3,0
Publiée le 28 juillet 2014
La Rançon de la peur est un poliziesco assez réputé pourtant il m'a laissé quelque peu sur ma faim ; au vue des critiques assez flatteuses je dois avouer que j'ai trouvé ce Lenzi pas tout à fait convaincant (assez similaire j'ai largement préféré du même réalisateur Un flic hors-la-loi). Certes il parvient sans peine à rendre son film malsain sans tomber dans le scabreux, le sadisme est de mise avec un esprit nihiliste sans concession sur la nature humaine pourtant l'ensemble manque de nervosité et aurait pu être plus tendu mais le problème vient surtout de Tomás Milián car si j'aime bien cet acteur (il est extra dans les westerns spaghettis) il a cependant une forte tendance au cabotinage et ici il cabotine alors que son personnage aurait mérité un jeu plus sobre et mesuré (pourtant il tenait beaucoup à ce rôle inventant même un passé à son personnage pour mieux l'incarner). Malgré tout La Rançon de la peur reste un polar italien des années 70 à découvrir mais il n'est pas aussi marquant que je l'espérais. On peut regretter aussi que Lenzi ne soit pas davantage servi de la belle musique de Morricone.
Drogué, violent, sans foi ni loi, Giulio est une infâme crapule milanaise. Il parvient à convaincre deux acolytes de kidnapper la fille d'un riche patron, pour exiger une rançon. Une affaire qui laissera un sillage profond de sang... "Milano odia: la polizia non può sparare" est un poliziottesco qui m'a convaincu, disposant de meilleurs arguments que la moyenne du genre. D'abord, le scénario du film se tient de bout en bout. Là où certains poliziotteschi se contentent de tourner en rond ou d'aligner les séquences de castagne ou de poursuite, celui-ci propose une intrigue d'enlèvement qui structure tout le film. Ensuite, si le genre verse souvent dans le pessimisme, Umberto Lenzi va ici encore plus loin ! Flirtant avec la nihilisme, tant la violence et la cruauté sont prononcées. Personne ne semble à l'abri de la gâchette facile de Giulio, et la police parait impuissante. Avec en particulier cette scène osée dans la villa, qu'un film grand public américain n'aurait jamais proposée. Enfin, Giulio est un méchant comme on adore les détester. Il apparait benêt et instable, mais sait en réalité ce qu'il fait, et il est capable de manipuler les autres, dont la police. Et surtout, c'est un criminel ultra dangereux, sans aucune retenue. Par contre Tomas Milian en fait régulièrement des caisses. Certes, ça a le mérite de trancher avec le commissaire impassible campé par Henry Silva. Mais un peu de retenue n'aurait pas fait de mal. On en vient à se demander ce que la femme jouée par la classe Anita Strindberg fait avec ce petit ami écoeurant. Je souligne aussi le thème musical sympatoche. Dont les premières notes font furieusement penser à la musique de "Peur sur la Ville", sorti peu après. Mais c'est Ennio Morricone qui a fait la musique des deux films, ceci explique cela.
Un polar urbain violent par un des spécialistes du genre au tournant des années 70 et 80. Ici la violence est brute et non stylisée. Le héros joué par Tomas Millan est une vraie bête fauve qui est tout à la fois un benêt et un manipulateur qui ne peut régler ses problèmes autrement que par le prix du sang. A retenir quelques scènes chocs ou baroque comme cette roue avec les victimes suspendues à un lustre. Henri Sylva est monolithique à souhait. L’angelot qui joue le complice de Millan témoigne dans les bonus du DVD près de 25 ans après.
Un polar violent comme on en fait peu. U.Lenzi n'y va pas main morte quand il s'agit de violence. Un kidnapping qui montre la folie d'un homme qui tuent tout ce qui bouge. Le genre de personnage malade que l'on aime regarder. Une petite tuerie.
Voilà un polar au ton très dur. La violence est sèche, n'importe qui peut périr sous les balles des protagonistes. Bref peu accordent de l'importance à la vie d'autrui (excepté Ray Lovelock, qui est aussi impardonnable que ses complices, sa rédemption il la paiera de sa vie) voire certains n'accordent pas d'importance à la leur (la petite amie du personnage principal par exemple). C'est dans cette ambiance qu'on suit les déambulations de Tomas Milian, en brute psychopathe et accroc aux psychotropes, qui depuis le fiasco dont il est responsable mise tout sur un coup qu'il a lui-même imaginé. Tout passe après dans ce coup, que ce soit son amie, ses complices, son otage, et bien entendu quiconque le contredit ou se met en travers de sa route, que ce soit une enfant ou un couple de vieillards. Bref, ce qui fait surtout l'intérêt du film, c'est une fresque ultra-réaliste des années de plombs en Italie, ainsi que le portrait d'un psychopathe, lui aussi hallucinant de crédibilité dans sa cruauté et son pathétique. Et surtout, combien de polars sont allés aussi loin dans l'horreur humaine ? A ce propos, le film a longtemps été classé Film d'horreur dans de nombreux pays à cause de ses scènes quasi ultra-violentes. Une scène nous présente aussi un mécanisme classique (mais ultra-réaliste malheureusement...) du polar des années 70, le criminel qui s'en tire grâce à un système judiciaire mou et réellement aveugle. Un très bon film pour les fans de polar nerveux et âpres, typiques des années 70. Une simple réserve: une basse de rythme en milieu de film et un épilogue amer pour les protagonistes.