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Eowyn Cwper
120 abonnés
2 039 critiques
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1,5
Publiée le 27 septembre 2016
Il est difficile de donner une critique négative d'un film lorsqu'il s'agit de la dernière oeuvre de son réalisateur avant sa mort. Mais avec cette création sortie à titre posthume, Fassbinder signe un retour au caractère semi-pornographique de ses débuts. Il y est moins vulgaire et donne libre cours à sa francophilie, faisant presque passer le film pour une confession, mais au final sans grand intérêt. Certes l'art est libre mais le divertissement qu'on en retire est subjectif et Querelle est très difficilement distrayant. Le seul point intéressant est le choix des décors, étrangement colorés et irréels.
J'ai bien aimé les teintes orangés et jaunes (principe qui me plaît) des images. Les décors sont excellents, par contre côté scénario et dialogues j'ai trouvé ce film très moyen (malgré la liberté de ton).
4 541 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 24 avril 2021
Je suis resté assis pendant toute la durée du film en espérant qu'il ferait enfin preuve de grandeur mais il est resté constamment affreux. Lorsque j'ai commencé à regarder tous les personnages on aurait presque dit que beaucoup d'entre eux étaient interprétés par les Village People bien que je n'ai pas vu quelqu'un habillé comme l'Indien. Je n'exagère pas les costumes étaient dans certains cas presque identiques et on aurait dit des caricatures et pas de vraies personnes. À peu près au même moment j'ai aussi remarqué que tout cela commençait à m'ennuyer terriblement. J'avais l'impression d'entrer dans un rêve surréaliste gay ou un cauchemar rempli de sexualité. La somme totale pour moi n'était pas agréable. Je ne peux pas imaginer que l'hétéro moyen l'apprécie aussi. Cependant, cette critique pourrait être très différente selon votre point de vue pour un public gay ou bisexuel la critique pourrait être beaucoup plus positive. Il y a beaucoup de beaux hommes et d'images érotiques qu'ils pourraient trouver intéressants. Mais ce n'est probablement pas un film que vous voulez montrer à vos enfants ou votre belle-mère...
Un film d'une époustouflante beauté esthétique et scénaristique. S'inspirant du roman de Genet, Fassbinder construit un univers visuel particulier, aux couleurs chaudes, mélange de jaune orangé qui emprisonne le spectateur dans un environnement unique en son genre. Les décors extérieurs et intérieurs sont extrêmement bien travaillés, donnant parfois l'impression de changer d'époque et les effets de lumières sont saisissants. La mise en scènes est fabuleuse, l'histoire, d'une grande profondeur, est aussi dérangeante, intrigante que passionnante. Les dialogues et les commentaires du narrateur fondamental sont d'une grande richesse artistique, sans parler de la beauté des citations dans les cartons. Le personnage de Querelle est fascinant, Brad Davis est d'ailleurs un exceptionnel acteur, très touchant, vacillant entre une dureté psychologique et physique et une sensibilité déroutante. Sans parler de la très grande Jeanne Moreau, bouleversante et captivante une fois de plus. L'histoire de cet homme assumant au fur et à mesure son homosexualité, se rend compte qu'il est de plus en plus attiré par la gente masculine. Nous suivons donc son parcours à la fois violent, mystérieux, romantique et émouvant dans cette horde de marins plus virils les uns que les autres, à une époque où l'homosexualité est encore plus que tabous et bien cachée. Il est d'ailleurs risible de voir à quel point ces hommes bien machos détournent en permanence leur penchant homosexuel pour ne pas avoir la charge de l'assumer. En sommes, un film littéraire magnifique, très artistique et aux dialogues très soutenus. Une oeuvre d'art qui ne sera pas accessible à tous, complexe et à revoir plusieurs fois pour pouvoir tout assimiler.
Dans Querelle Fassbinder exorcise ses vieux démons et choisit une mise en scène purement théâtrale pour mieux adaptée le sublime roman de Jean Genet. Finalement c'est la rencontre de deux génies totalement complémentaires aux obsessions similaires. Fassbinder glorifie dans ce film la beauté masculine en en faisant une oeuvre d'art. Il associe le désir homosexuel au meurtre mais aussi à l'art. C'est comme si l'amour homosexuel dans sa violence s'associait à un eveil des sens d'une intensité transcendantale. Fassbinder arrive à magnifier Querelle interprété par Brad Davis en mettant en valeur la beauté de son corps et de son visage. Mais il lui donne aussi un côté terrifiant et malveillant notamment dans sa relation douteuse avec son frère et le meutre de son ami. Ainsi Fassbinder montre que la mal est une beauté désirable et attrayante, que l'immoralité est une jouissance supérieure au conformisme, le désir hétérosexuel en devient fade et dénué de vertige. Dans un Brest dominé par des couleurs rouges et noires le marin devient rapidement une force de séduction à laquelle son supérieur ne peut résister, supérieur qui compare Querelle à une pure oeuvre d'art qui torture son âme et ses sens. Fassbinder filme les scènes de sexe en montrant la jouissance de Querelle dans la peur et la sueur. L'environnement oppressant dans lequel évolue le personnage est l'image de cette relation entre la beauté et le mal qui fait naître le désir. Une sorte de montruosité dans la magnifiscience, de souffrance dans la jouissance, d'oppression dans la contemplation. Jeanne Moreau symbolise alors l'infériorité de la beauté féminine trop formaliste et dont le désir semble facile et dénué d'ntensité. Le frère de Querelle lui-même s'obsède pour son frère et perd son goût pour sa femme. La beauté feminine est dénigrée et alors qu'elle symbolise normalement la conquête masculine elle ne symbolise plus qu'un apaisement tranquile. Une grande oeuvre qui révèle bien la psychologie de son réalisateur.
Une fois passé l'exceptionnelle originalité des décors, du sujet, de la mise en scène, des allusions toutes plus discrètes les unes que les autres, ... on fini par s'ennuyer.
Ultime film de Rainer Werner Fassbinder (dont il ne verra pas le résultat final, succombant à une overdose durant le montage), son envie d’adapter le plus cru des romans de Jean Genet ne pouvait qu’aboutir qu’à un pensum érotico-gay pleinement assumé. Mais, comme à son habitude, le cinéaste allemand est allé si loin dans sa démarche que son film, même s’il a conservé une part du lyrisme de l’œuvre du dramaturge français, ne semble pas être autre chose qu’un amas de stéréotypes. Dans des décors factices filmés avec couleurs criardes, l’intrigue criminelle apparait comme purement accessoire, le scénario ne donnant de l’importance qu’à la tension sexuelle qui lie chacun des personnages. La prestation très monocorde de Brad Davis, découvert précédemment dans « Midnight Express », est décevante, à peine rattrapée par celles de Jeanne Moreau et Franco Nero. « Querelle » ne vaut finalement que pour la réussite de sa mise en scène ‘esthétisante’ à la fois torride et oppressante mais reste un objet filmique purement fétichiste.
Une immersion totale dans ce film étrange du réalisateur Fassbinder. Un chef d'oeuvre ultime où le réalisateur adapte un roman de Jean Genet, un monde orange jaune où le sexe est la principale activité dans ce Brest absolument différent que nous avons ici ! Le personnage principal est Brad Davis, plus connu dans Midnight express ou les chariots de feu. Il campe un matelot homosexuel qui, avec son équipage du "Vengeur" font escale à Brest. Les policiers de la ville sont habillés à la mode sado maso genre La chasse de Friedkin et les personnages du port ont l'air d'être tous homosexuel. Fassbinder utilise un décor théâtrale pour son film, le bateau n'est jamais vu dans sa totalité et c'est avec le bar de Nono les principaux endroits de l'action. Le film possède une musique des plus hypnotisante téllement elle est belle et revient de temps à autre lors de passages écrits. Des passages empruntés sans doute du roman Querelle de Brest. Fassbinder déploit tous ces fantasmes homosexuels, (il l'était) avec des scènes de lumières magnifiques, comme si le cul du matelot Querelle était un joyau précieux. On se souviendra de Nono regardant l'arrière train de Querelle. Nono recevrait un lingo d'or, il aurait la même tête. Bien qu'étrange, Querelle vous séduit comme il a séduit de nombreuses personnes dans son histoire et vous ne pouvez nier une originalité certaine dans ce port parsemé çà et là de pénis géant et de dessins obscènes. dans ce film les principaux centres d'activités sont le sexe et l'alcool, si ce n'est un peu le meurtre ! Incroyable.
Autant je serai toujours un grand fan du regretté Fassbinder, génie du cinéma, autant je n'ai jamais pu rentrer dans ce film, qui est le seul à ce jour dont j'ai quitté la salle avant la fin. Cette atmosphère glauque, ces plans poétiques nimbés de tons pastels saumon, cette homosexualité casquette de cuir, je n'ai pas pu m'y faire. Le film est certainement de qualité, c'est Fassbinder quand même, mais j'y suis resté complètement hermétique, d'où ma note.
L'expressionnisme allemand en couleur ! Une affiche aussi personnelle, osée, soignée et percutante que l'est l'esthétique, le sujet du film et son traitement. L'acteur de Midnight Express nous séduit, nous intrigue, et il n'est pas le seul. C'est douloureux et puissant tant la métaphore de la criminalité, en rapport à l'homosexualité coupable ressentie à cause d'une société totalement homophobe et cruelle, est viscéralement incisive !
On regrette que le rythme du film soit assez mauvais (pas toujours) et qu'il fasse du coup perdre la vigueur de l'écoute et du regard que l'on peut porter aussi bien sur les interprètes que sur ce qu'ils vivent. C'est noir, glauque, c'en est éprouvant, mais tellement représentatif des douleurs que peut susciter le rejet de l'homosexualité, y compris l'auto rejet.
Univers respecté de Jean Genet . Rainer Werner Fassbinder qui a osé ce mélange Brad Davis, Franco Nero, Jeanne Moreau . Tous trois apportent à ce film une touche parfaite. Comme du grand théâtre filmé . Ou encore une BD de luxe sur papier glacé avec ses couleurs éclatantes. Brad Davis avec son personnage inoubliable dans Midnight Express (4 ans plus tôt) nous donne dans Querelle ses cotés James Dean et Montgomery Clift ( tous trois partis beaucoup trop tôt d'ailleurs) et donne à son personnage une puissance aussi glauque que fascinante. Laurent Malet (voyez "La confusion des sentiments" d'Etienne Périer et son excellente adaptation du roman de Stephan Zweig... curieusement oublié dans la filmographie d'Allo-Ciné) nous fait ce lien de douce transition parfaite avec le personnage primaire et non moins attirant de Franco Nero. Et qui mieux que Jeanne Moreau pour surligner ce trio de Brest.
Difficile de témoigner de l'ampleur et du talent de Fassbinder, tant il fut l'un des génies du septième art. Film assumé, engagé, brillant dans la mise en scène, merveilleux à tout point de vue. Il est indispensable de découvrir Fassbinder (et Genet) pour comprendre l'engagement personnel que necessite une oeuvre d'art.
Un film étrange, captivant et repoussant à la fois. Les décors et l'éclairage sont hideux, mais servent une ambiance glauque et sordide. Les dialogues vulgaires correspondent aux protagonistes, incultes violents et vulgaires : ce sont des abrutis, des ratés de la vie. Cette "histoire gay des bas fonds", présentées comme une "caricature gay" (les costumes sont tellement clichés!) est passée du statut de "bizarrerie obscène" à celui de film culte. FILM RÉSERVÉ À UN PUBLIC AVERTI !