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JR Les Iffs
75 abonnés
1 151 critiques
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2,0
Publiée le 3 février 2013
Idées en vrac concernant ce film - (trop) longue promenade dans Paris en Mobylette (intérêt ?) - comportement étrange des personnages (artificialité) - des dialogues banals, sans qualité littéraire, disparates, artificiels - intérêt pour des acteurs disparus : Clémenti - Pasacle Ogier - aucun réalisme : tout est fabriqué : les rencontres artificielles entre les deux femmes - voix exécrable de Pascale Ogier - une réalisation vraiment primaire - enregistement des dialogues en life, nombreux bruits extérieurs - Bulle Ogier en terroriste, peut-on y croire ? - film de soixante-huitard attardé attiré par les films de gangster - intérêt cinématographique très limité : sauf pour les extérieurs, les rues de Paris.
Moins vertigineux que "Céline et Julie vont en bateau", "Le Pont du Nord" se construit également autour d'une amitié féminine et d'une narration débridée et ludique. La beauté du film est de ne jamais préciser ses enjeux pour laisser au spectateur la liberté d'appréhender ce qui se déroule sous ses yeux, à savoir une déambulation qui se mue en enquête sur le fond sérieuse mais à la forme enfantine. Dans un Paris vu comme un labyrinthe dans lequel se déploierait un gigantesque jeu de l'oie (certains lieux équivalent aux cases du jeu), Marie veut s'enfuir avec Julien, son ancien petit ami, mais elle est menacée par une obscure organisation criminelle; quant à Baptiste, la jeune fille qui l'accompagne, elle se met en tête de la sauver. Alors que le scénario laisse présager un film haletant, "Le Pont du Nord" se révèle au contraire flottant, plus animé par le contraste entre le jeu de ses deux actrices que par l'action à considérer ici comme un simple fil rouge. Quand Bulle Ogier se distingue par un jeu plutôt réaliste qui doit rendre convaincante l'obstination de son personnage, sa fille Pascale renforce par une diction lunaire le mystère d'une protagoniste dont on ne sait rien. Il y a d'un côté une ex-criminelle qui doit régler des comptes avec un passé dont elle est restée prisonnière – sa claustrophobie symbolise l'état d’asphyxie dans lequel elle se trouve – et de l'autre un électron libre développant un rapport particulier au monde qui l'entoure en joignant constamment le figuratif au réel. Dans un film où tout est à la fois grave et dérisoire, le plaisir réservé au spectateur est de faire comme si l'invraisemblable pouvait prendre la forme d'un véritable enjeu dramatique tout en n'étant pas dupe des artifices proposés par Rivette. Ainsi, "Le Pont du Nord", en plus d'être une proposition formelle libre et excitante, se révèle être une magnifique invitation au jeu.
Film pivot de la carrière de Rivette, Le pont du Nord est un film étrange, qui, comme d'habitude chez le cinéaste, demande à son spectateur un certain etat d'esprit: une histoire et des personnages improbables peuvent en effet fortement dérouter le spectateur. Mais passé cela quel plaisir. Drôle, mystérieux mais aussi ironique (notemment quant au fait de son improbabilité), le film est un véritable plaisir: plaisir de voir des comédiennes en état de grace déambuler dans un Paris en de/reconstruction, plaisir de se laisser embarquer dans une narration ludique (dans tous les sens du terme)... Pour moi, un des plus grands films de son réal, et une des oeuvres les plus envoutantes et libre de l'histoire du cinéma francais voire mondial
13 753 abonnés
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3,5
Publiée le 23 août 2013
L'audience des films de Jacques Rivette a toujours ètè très limitèe et "Le pont du Nord" ne dèroge pas à la règle! Lorsqu'il s'agit de mettre en chantier un film d'accès difficile comme celui-ci, on peut difficilement trouver meilleur metteur en scène que Rivette qui est encore loin d'avoir la place qu'il mèrite dans le cinèma français! La raison à cela n'est un secret pour personne, elle se lit ouvertement sur le visage du rèalisateur qui aurait plutôt du mal à faire la couverture de « Studio CinéLive » ou de « Première » . Et comme rien ne remplace l'exigence vècue, ses films ("L'amour fou", "Out One", "Duelle"...) parviennent toujours à dèpasser très largement les frontières de leur genre et à crèer au plus profond une indicible ambition! De ce point de vue là, "Le pont du Nord" atteint parfaitement son but: on y vit littèralement les pèrègrinations autour de Paris d'une ancienne terroriste qui sort de prison et d'une adepte de karatè, sorte de Don Quichotte contemporain, qui s'attache à ses pas! On les suit dans une quête pour rèsoudre un mystère qui dèbouche sur la mort! Ce film unique en son genre est d'autant plus intèressant qu'il est interprètè par Bulle Ogier et sa fille, la très regrettèe Pascale Ogier, qui trouve en « Baptiste » un rôle dècalè sans jamais rassurer le spectateur dans sa bizarrerie! C'est un peu comme si la jeune comèdienne n'avait existè que par ce film de Rivette et par "Les nuits de la pleine Lune" de Eric Rohmer! D'une part, on la suit en mobylette à Denfert-Rochereau sur le superbe « Libertango Violentango » d'Astor Piazzolla ou dans des combats abstraits contre le « Kagemusha » de Akira Kurosawa, et de l'autre, on ressent la claustrophobie de Marie, incapable de rentrer dans une boulangerie, dans une cabine tèlèphonique ou dans un taxi! Nèamoins, cela ne suffit pas tout à fait pour caractèriser "Le pont du Nord" de simple « essai » , tant l'intrigue ne se rèsume pas en trois mots, mêlant documents compromettants, police parallèle et viseur d'une camèra! Ce qui n'est pas un reproche loin s'en faut car l'errance très singulière de Marie et Baptiste prend des allures de jeu de sociètè (ne voit-on pas un jeu de l'oie dans le film ? ) où l'on dèplace avec un plaisir non dissimulè les deux comèdiennes en fonction de leur parcours dans les rues d'une capitale très rivettienne...
Venu de la critique des "cahiers du cinéma ", à l'instar de Truffaut, Godard, Rohmer et Chabrol notamment, Rivette, s'il fut défendu par une certaine critique ( surtout celle des cahiers) n'obtint quasiment aucun succès public.
Il faut dire que lorsqu'on voit certains de ses films, comme " le pont du nord", mais pas seulement, l'indifférence du public à l'égard de sa filmographie n'est pas surprenante.
Rivette fait sans doute parfois des films uniquement pour lui-même, qui ont selon moi, le défaut rédhibitoire d'ennuyer le spectateur au plus haut point.
Construit autour du jeu de l'oie dont la symbolique est bien connue en ce qu'elle représente la condition humaine, le pont du nord distille un ennui paroxystique.
On y voit pendant deux heures, deux personnages qui se rencontrent par hasard qui déambulent dans Paris et sa banlieue, très souvent avec en arrière fond un pont dont la symbolique est le passage : de la réalité au rêve, de l'ici bas à l'autre delà ? en tout cas d'un passage obligé.
Il y a une vague histoire de terrorisme international dont on finit par se désintéresser qui est vaguement évoquée et qui sera le seul film rouge dans ce film dont on cherche l'intérêt au microscope électronique sans le trouver.
On a le sentiment de se trouver projeté dans un rêve éveillé, sans queue ni tête, ou le spectateur tentera de trouver des explications symboliques dans les décors et les dialogues abscons.
Pour le spectateur la vision du film représente une gageure : rester jusqu'au bout. Ma réserve à l'égard d'une grande partie de la filmographie de l'auteur est totale.
Pourtant Rivette réalisera de très bons opus comme " la religieuse" ou " ne touchez pas à la hache", voire " jeanne d'arc" qui sont vraiment à connaître.
Mais malheureusement sa réputation justifiée de cinéaste aride ne servira pas ses films excellents.
Les aficionados de la filmographie du réalisateur ne manqueront pas "Le pont du nord" , les autres passeront leur chemin sans craindre d'avoir raté grand-chose.
Pour mémoire on notera dans ce film la présence de Pascale Ogier, actrice en devenir, disparue trop jeune quelques courtes années après ce film, mais pas très convaincante ici, tout comme d'ailleurs le reste du casting pourtant prestigieux ( jean francois Stévenin, Bulle Ogier, Pierre Clementi).
Une horreur, une abomination, jamais un film ne m'a autant irrité, son seul souvenir me rend agressif. Les personnages... Cette chose est une insulte faite au cinéma et au mieux de l'urticaire sur pellicule dangereux pour la sérénité de votre esprit.
Ce que j'écris est excessivement mauvais et caricatural: ce "film" l'est aussi. Le mot purge prend toute son ampleur. Ça fait un bien fou d'écrire ce que j'écris après avoir vu ce que j'ai vu.
"Paris nous appartient" était formidable, "Pont du Nord" qui en est la réactualisation 20 ans plus tard est à jeter dans les abysses les plus obscures au risque de traumatiser le cinéphile candide et d'annihiler définitivement votre curiosité.
Dans le Paris en chantier du début des années 1980, Jacques Rivette procède à la mise en scène d’un jeu de l’oie dans la capitale française. Son duo d’acteurs principal est féminin et familial puisque Bulle Ogier partage l’affiche pour la première et dernière fois avec sa fille Pascale Ogier. Les deux actrices ont participé à l’écriture du scénario du Pont du Nord, version longue du court-métrage Paris s’en va (1981). Le récit dilaté s’étire sur plus de deux heures et porte sur un complot dont Marie (Bulle Ogier) sortant de prison et Baptiste (Pascale Ogier) débarquant à Paris seront, malgré elles, les pièces centrales. Leur errance dans Paris les fera progresser d’un quartier à un autre tout en s’attachant à éviter les pièges tendus.
2 intérêts : revoir le Paris des marges (Bercy, La Vilette) des années 80, en cours de rénovation, et mesurer le changement. L'autre intérêt est le jeu des 2 actrices principales, Pascale Ogier étant dans un registre très particulier. Pour le reste, il y a trop d'absurde, de longueurs, d'absence de sens dans le scenario pour en faire un bon film. Le faire durer plus de deux heures est franchement prétentieux.
J’aime tout dans ce film: le Paris populaire qu’on détruit dans les années 80, Bulle Ogier qui traverse inconsciente la place de la Concorde, sa fille qui joue avec elle et son destin d’étoile filante, la tension que génère la créativité au jour le jour du tournage, Stevenin qui fait une apparition lunaire.