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tomPSGcinema
748 abonnés
3 323 critiques
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4,0
Publiée le 4 juin 2011
Pour un de ses tout premiers long métrage, Jean Renoir signe avec " La Fille de l'eau " une oeuvre étonnante et qui est clairement influencée par les tableaux impressionnistes ( notamment en ce qui concerne les paysages ), mais aussi par un certain D.W. Griffith. En effet, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au film " Le Lys Brisé " notamment pour le fait que l'héroine du film soit martyrisé par un membre de sa famille. Niveau casting, Catherine Hessling est excellente dans le rôle principal ( et n'a pas grand chose à envier à Lillian Gish d'ailleurs, ce qui n'est pas un maigre exploit !!), tandis que l'acteur Pierre Philippe ( alias Pierre Lestringuez le scénariste du film ) campe le bien détestable oncle Jeff avec une grande maîtrise. Quand à Harold Lewingston, il est particulièrement brillant dans celui qui tombera amoureux du personnage de Catherine Hessler. La mise en scène est en tout les cas d'excellente qualité sur un grand nombre de séquences, surtout sur celle qui concernent les cauchermars de l'actrice principal, qui sont d'ailleurs très ancrées dans le fantastique et qui sont d'une grande réussite pour l'époque . Il s'agit d'un long métrage ayant vraiment bien vieilli, la photographie en noir et blanc du duo Jean Bachelet - Alphonse Gibory a très bien supporté l'âge du temps, et en plus le tout est accompagné d'une musique qui est vraiment judicieusement choisie. En bref, un mélodrame a ne surtout pas négliger dans la filmographie de ce cinéaste, car il est pour moi un quasi chef-d'oeuvre dans le genre.
« La fille de l’eau » est le deuxième film de Jean Renoir. Réalisé à partir d’un scénario de Pierre Lestringuez le réalisateur s’attache davantage aux paysages et à sa femme, Catherine Hessling, qu’au développement d’une histoire solide. Véritable contraste avec le film précédent (qu’il réalisa avec Albert Dieudonné, mais dont il écrivit le scénario), cette histoire pour midinette dont le style « Nous Deux » n’est sauvée que par une photographie impressionniste, très influencée par papa (Auguste Renoir). Cette influence, dont le cinéaste s’est toujours ouvertement réclamé, permet, avec l’abattage de Catherine Hessling (Gudule) et de Pierre Lestringuez (l’Oncle Jeff) de maintenir l’attention du spectateur qui ne demande qu’à s’évader. Et de se féliciter que le père du cinéaste ne fut point Miro.
Premier film de fiction de Jean Renoir. Grande maîtrise de la mise en scène qui passe d'un extrême à l'autre, du réalisme à l'onirisme, du mélodrame à la farce. C'est un peu déconcertant, d'autant que l'on sent aussi bien l'influence de l'impressionnisme, dans la "capture" des paysages que celle de l'avant-garde, avec une utilisation remarquable d'effets spéciaux. Le récit, simple au demeurant, devient, sous la caméra de Renoir, une oeuvre complexe et d'une grande richesse. Catherine Hessling, dernier modèle d'Auguste Renoir, joue le rôle principal. Elle aussi est changeante dans son interprétation, jusqu'à l'outrance.
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3,5
Publiée le 4 juillet 2013
Pour son premier long-mètrage, Jean Renoir a donnè au septième art sa "Fille de l'eau" que joue merveilleusement sa propre èpouse Catherine Hessling, ancien modèle de son père! il s'agit en fait d'un mèlodrame très classique dont le ressort principal est èvidemment les bons sentiments: une pèniche...deux frères la possèdent...l'un tombe à l'eau, se noie...sa fille, Gudule, reste avec l'autre, Jef, qui est une brute...martyrisèe, elle s'enfuit...des bohèmiens la recueillent...là voilà maraudeuse en compagnie de ces nomades...La suite oscille dans la poèsie pure, faisant èvoluer l'histoire dans une toute autre direction entre le rèalisme et l'onirisme! Par son mèlange de naturalisme teintè d'imaginaire et d'expèrimentations visuelles et nouvelles, Renoir signe un essai plein de nostalgique poèsie où Catherine Hessling est une "fille de l'eau" à elle toute seule avec un charme qui laisse pantois, même pour un muet datant de 1924...
Premier film de Renoir à part entière (le premier, Une vie sans joie était cosigné par Albert Dieudonné), La Fille de l’eau est un petit bijou. D’entrée, le ton est donné : une rivière, des paysages de campagne un peu tristes, de charmants villages, une péniche qui glisse, et le charme opère. Car il y a surtout, pour habiter tout cela, toute une humanité qui vit et palpite au rythme de l’eau et des saisons. L’interprétation est à retenir dans son ensemble mais Catherine Hessling se détache pourtant, frémissante de spontanéité et de fraîcheur. On peut constater également ici que le fameux « réalisme poétique » qu’on attribue souvent à Carné et Prévert est entièrement né de la patte de Renoir qui filme comme il respire en jouant sur la lumière et la psychologie des personnages avec un art que n’aurait pas renié son père. D’emblée, Renoir s’affirme comme un très grand et cela ne se départira jamais au fil d’une œuvre certes inégale (sa période américaine par exemple) mais toujours passionnante.
Premier film de Jean Renoir. Il ne manquait qu'un scénario pour que ce film soit un chef d'oeuvre. Jean Renoir découvre et expérimente la caméra avec des plans très originaux et des effets de montage rapide souvent réussit.
Premier long-métrage du grand Jean Renoir et déjà un talent indéniable. L'histoire est simple mais la réalisation qui mêle naturalisme (optimiste ici!) et stylisation est remarquable. Notamment la séquence du cauchemar où le cinéaste utilise dans un très court laps de temps superpositions d'images, surimpressions, ralentis, défilement inversé et images deformantes. L'ensemble est bien construit et bien rythmé. Il faut pas oublier non plus la présence de la charismatique Catherine Hessling et certaines belles images de la Nature où Jean Renoir rend visiblement hommage à Auguste.
Magnifique! Malgré ses quelques défauts «La Fille de l'Eau» est un film d'une beauté époustouflante! Le premier long métrage de Jean Renoir est en effet une réussite totale, tant il manie avec virtuosité poésie pure et expérimentations visuelles. Sa modernité ainsi que son sujet annoncent «L'Atalante», le chef-d'oeuvre de Jean Vigo, et surtout la Nouvelle Vague française, qui puisera allègrement dans la touchante ingénuité des personnages de Renoir et son esthétique d'une grande spontanéité. Les mots ne suffisent pas à rendre compte du génie de Renoir, de la facilité qu'il a à filmer le beau... Dès les premières images on est subjugué par la somptuosité de la photographie, le cadrage, Catherine Hessling, etc. Sur un plan purement stylistique, la fluidité de sa mise en scène, de son montage, de sa direction d'acteurs est extraordinaire. Son histoire est simple et archétypique, mais n'en est que plus émouvante, surtout que les protagonistes sont bien écrits et interprétés (pour la majeure partie d'entre eux). Mais plus encore ce sont ces séquences oniriques qui forcent l'admiration : Jean Renoir nous émerveille et nous surprend à la fois, faisant preuve d'une imagination débridée. Il est incroyable que pour un coup d'essai Renoir ait livré une oeuvre aussi aboutie et surtout aussi ambitieuse! Incontournable. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/