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    La Chevauchée des bannis
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    Freaks101
    Freaks101

    152 abonnés 619 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 octobre 2012
    « La chevauchée des bannis » (1959). Un western âpre et dur, situé dans un décor hivernal glacé. Dès l’ouverture, la musique funèbre annonce la couleur, pas de lyrisme et d’héroïsme ici. De Toth commence pourtant son film sur une fausse piste, une querelle entre un pionnier jusqu’au boutiste (Robert Ryan) et de riches propriétaires terriens, mais avec l’arrivée des hors la loi et la prise d’otage
    qui s’en suit, le film prend une tournure nettement plus inattendue. Il s’agit en fait ici de lutte entre barbarie et civilisation, cette opposition culmine lors d’une scène de bal particulièrement dérangeante, où les bandits obligent les filles du village à danser avec eux, par sa durée inhabituelle et sa mise en scène tourbillonnante jusqu’au vertige, De Toth crée un vrai malaise. Le ton singulier et pessimiste du film dans son ensemble, jusque dans son final où la nature hostile et rude met un terme au conflit des hommes, fait de ce western un précurseur de ceux de Peckinpah ou même du « Grand silence » de Sergio Corbucci.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 janvier 2015
    L'entame du film avec sa musique lugubre nous montre immédiatement que nous ne serons pas dans un western classique. De Toth nous immerge sans détour au sein d'un conflit minant une petite communauté d'une vingtaine de personnes perdues dans la forêt enneigée. Il a choisi de ne pas céder au lyrisme habituel du genre et de révéler au spectateur ce que fut vraiment la vie des pionniers de l'Ouest. Cette dureté du propos préfigure l'arrivée de Peckinpah et de Leone qui feront de leurs films phares ("la horde sauvage" et "il était une fois dans l'Ouest") de véritables opéras décadents. Point de tout ça chez De Toth, qui puise ses références visuelles dans le film noir comme l'explique Bertrand Tavernier dans les bonus du DVD. Les hommes sont montrés tels qu'ils sont c'est-à-dire profondément individualistes mais immédiatement grégaires quand une force extérieure menace le groupe alors que les hommes de la communauté sont sur le point de s'entretuer. Concernant les déserteurs, De Toth montre bien la rusticité de ces migrants dont on sait qu'ils étaient pour beaucoup issus des rebus des différentes sociétés européennes. La difficulté du commandant à imposer sa loi est patente. Une loi dont Robert Ryan pressent très vite qu'elle sera bafouée dès que leur chef sera mort. Tout concourt à la véracité du récit et plus particulièrement les décors complètement dépouillés qui en disent très long sur la volonté de réalisme de De Toth. La présence de quatre femmes ne peut qu'accélérer la dégénérescence du groupe de pillards très bien mise en valeur dans la scène du bal improvisé où la bestialité est exposée dans toute sa brutalité. La tension monte à son paroxysme quand De Toth cesse le huis clos et envoie ses hommes sous la conduite de Ryan vers un passage inconnu où ils achèveront leur funeste voyage. De Toth a beau être moderne dans son propos il reste un moraliste convaincu et choisit d'épouser au final le happy end traditionnel hollywoodien. Mais il montre avec ce film sa stature d'auteur dans un système laissant pourtant peu de place à la créativité. Sa direction d'acteurs est remarquable, il exploite habilement la minéralité de Ryan et arrive à contenir la tendance de Burl Ives à se prendre pour Emil Jannings s’étant affublé pour la circonstance des sourcils du professeur Rath de "L'ange bleu". Un film révolutionnaire comme le prône Bertrand Tavernier.
    Plume231
    Plume231

    3 933 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 juin 2011
    Un village totalement isolé au milieu d'impressionnants et imposants paysages neigeux à faire passer celui d'"Une Poignée de dollars" pour l'Avenue des Champs-Elysées, une épure dans les décors que n'aurait pas renié un Dreyer, deux acteurs impériaux l'un face à l'autre Robert Ryan et Burl Ives, et un superbe noir et blanc pour filmer tout cela. Ca pête d'ambiguïté, les méchants ne sont jamais totalement méchants et les gentils jamais totalement gentils. Le huis-clos est intense, les scènes dans la neige le sont encore plus. C'est cruel, c'est intelligent, c'est noir, c'est très efficace. Je suis loin d'avoir tout vu du quatrième borgne, comme on surnommait André De Toth, mais je pense qu'il était à son sommet avec ce western remarquable.
    fritzlang1971
    fritzlang1971

    26 abonnés 421 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2011
    7 bandits se réfugient dans un hameau des Rocheuses dont ils terrorisent les habitants. Ceux-ci s'organisent... Réalisé par André De Toth, un spécialiste du genre, ce western sous la neige en noir et blanc se regarde avec plaisir. Bon film.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 14 février 2011
    Bon film, il est vrai que certains acteurs ne jouent pas vraiment comme des dieux, même si ce n'est pas "mal joué". Mais l'histoire est intéressante, la tension est présente, le cadrage est bon et l'image souvent très composée (par exemple les personnages sont souvent filmés à travers des "barreaux" : les carreaux de la fenêtre, les "barres" de la rampe d'escalier, etc. D'ailleurs, tout part d'une histoire de barbelés). On peut voir ce film comme une réflexion sur les "frontières": ce qui protège mais aussi ce qui enferme, ou encore la frontière entre la loi et le hors-la-loi. Bref, un huis clos en plein air.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 août 2010
    N'étant pas fana de western, j'ai été curieux de voir celui-ci, puisqu'il paraissait original (rares sont les westerns ayant pour cadre la neige). Ce "sacrilège" m'a beaucoup plu. D'autant plus qu'il a été tourné en paysage naturel. Le scénario tient la route sans pour autant révolutionner le genre, loin de là, mais cela suffit pour nous faire adhérer à cette bande de malfrats. Enfin, notons la musique imprégnante. En somme, une belle réussite, même si on aurait pu souhaiter que la chevauchée de ces bannis soit aussi longue que leur séjour à la ville...
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