Avis sur Les Années déclic

Seul face caméra (ou en voix off, d’une voix monocorde), Raymond Depardon revient sur ses débuts de photographe / cinéaste de façon chronologique, en revenant sur une période de 20 ans, de 1957 à 1977. Pendant près d’une heure, à travers un dispositif original (ses photos défilent sous nos yeux, tout en juxtaposant sa voix dessus), il retrace son parcours de jeune photographe, de son enfance à la campagne à Villefranche-sur-Saône (ses parents étaient agriculteurs) à son arrivée à Paris.

En se rendant à la capitale, Raymond Depardon démarre sa carrière de photographe en parcourant divers salons (du camping, agricole, …) jusqu’aux cérémonies officielles. Il connaîtra sa première parution en 1959, fera son premier voyage en Afrique (avant d’en faire bien d’autres tout au long de sa carrière). En 1963, il fera son premier reportage en tant que caméraman au Vénézuela, 3 ans plus tard, il cofonde l’agence Gamma et quelques années après, il fera sa rencontre avec Valéry Giscard d'Estaing, avec lequel il tournera 1974, une partie de campagne (1974).

Les images et les souvenirs s’enchaînent, les anecdotes aussi, toutes plus passionnantes les unes que les autres, tout en alternant avec des images issues de ses films, tels que Numéros Zéro (1980), Reporters (1981) ou encore San Clemente (1982).

Les Années déclic (1984) est une occasion unique, celle de découvrir (de façon intime) le travail de Raymond Depardon, à travers ses milliers de photographies prises au cours de sa carrière. Un exercice de style qui n’est pas sans rappeler l’un de ses films, à savoir Afriques : comment ça va avec la douleur ? (1996), dans lequel il revenait, sous forme de journal de bord, sur ses différents voyages en Afrique.

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