Disney s'approprie les grands personnages de mythologie grecque et crée une histoire très libre car même si quelques allusions amusantes aux histoires originales sont présentes, il ne faut pas chercher une reconstitution avec « Hercule » de 1997. On le comprend d'ailleurs très vite !
Je trouve personnellement que ce 35ème classique d'animation est très valable et qu'il tient bien sa place. Le souci, c'est qu'il arrive dans la meilleure décennie Disney et qu'il en est probablement le moins bon. Fin 80, nous avons « La petite sirène » qui constituait une petite révolution, passons la suite de « Bernard et Bianca » pour arriver aux chefs-d'oeuvre : La Belle et la Bête, Aladdin, Le Roi Lion, ...
« Hercule » arrive dans cet essor Disney et déçoit bon nombre de fans ! Un peu injuste car la barre était trop haute de sorte que le niveau de qualité ne pouvait que descendre. Ce long métrage disney serait, en revanche, premier sur le podium s'il avait été réalisé lors de la décennie 2000 !
J'ai revu l'oeuvre très récemment et je dois dire que le travail était très ambitieux, beaucoup de choses à dire en peu de temps car, les animations Disney de l'époque respectaient toujours la tradition de courte durée ! En quelques minutes, nous rencontrons une volée de personnages mythologiques adaptés en personnages Disney, le film gardera une étonnante cohérence tout du long ! L'explication du statut de « demi-dieu » attribué à Hercule est une belle trouvaille pour les enfants comme pour les adultes. Plus tard, nous rencontrerons également le personnage fun du film (il en faut un dans tout Disney) : Philoctète à qui Patrick Timsit accorde sa sympathique voix (en VF). Sa réplique fétiche « Deux mots... » et il en dit toujours beaucoup plus. Alors je ne sais pas pourquoi mais une séquence me fait toujours autant marrer, celle où Phil se moque d'Hercule quand ce dernier affirme qu'il est le fils de Zeus, il prononcera les mots « Il était une fois » singeant Zeus qui raconte une histoire à son fils, je suis écroulé à chaque fois mais ça doit être personnel. N'oublions pas deux autres petits personnages fun : Peine et Panique drôles comme tout, spécialement lors de cette séquence où ils achètent des marchandises de mode « Hercule ».
Le « Gospel » pur accompagne très bien le film ! Toutes les chansons sont sympas, à l'habitude du Disney de cette époque ! Spécialement la chanson de Meg « Jamais je n'avouerai », particulièrement touchante et véhiculant les nuances du personnage le plus intéressant du film. En effet, les années 90, c'est aussi l'occasion pour Disney de conférer à ses personnages féminins un tout autre rôle jusqu'à ce que ceux-ci deviennent les véritables héros des classiques !
Notons également un côté très glauque, parfois effrayant qu'on retrouve en cette oeuvre particulièrement quand on se trouve du côté des enfers. La représentation de la mort fait froid dans le dos : ce fil que les Moires coupent avant de voir le spectre de la défunte se diriger vers son éternité.
Les monstres, de manière générale, sont assez affreux. Tout ceci impose un contraste salutaire avec l'Olympe où l'on se croit dans un rêve tellement tout semble merveilleux !
Les décors grecs, villages ou nature, sont aussi divinement dessinés. Un grand moment de cinéma à (re)découvrir !