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ferdinand75
562 abonnés
3 888 critiques
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2,5
Publiée le 19 juillet 2009
Un film très fort , un film cérébral, un film à message. C'est peut-être la tentative la plus forte au cinéma d'esayer de comprendre l'homosexualité atypque qui mène à la transsex et à l'opération qui va avec. Le héros est malheureux il veut devenir femme. Il se fera opérer mais vit tès mal cette nouvelle situation aussi. Des scènes très fortes : une longue apologie du suicide, argumenté , solide, sur la liberté individuelle. Un plaidoyer pour la tolérance aussi , sa famille , son ex.femme,sa fille le comprennent , veulent l'aimer .Il retrouve un groupe d'amis, qui l'ont connu avant. Il dénonce la corruption et le système" bourgeois". C'est un film un peu daté de son époque, pas un des meilleurs Fassbinder, mais c'est quand même très fort ,très puissant, dérangeant..
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4,0
Publiée le 31 juillet 2011
"L'annèe des treize lunes" est une oeuvre qui ne ressemble à aucune autre, la plus ancrèe vraisemblablement dans les problèmes personnels de Fassbinder car elle lui a ètè directement inspirèe par le suicide de son ami Armin Meier! Une vie en marge et un plaidoyer pour la tolèrance et l'amour, subtilement filmès en plans fixes ou avec de très lents mouvements de camèra! On n'est pas près d'oublier la scène horrible dans les abattoirs de Francfort ou des bovins se vident de leur sang! L'une des oeuvres les plus personnels du cinèaste proche de son maitre Douglas Sirk ou la souffrance et le dèsespoir sont les maitres mots dans un monde où personne ne peut rien à personne! Ambiance claustrophobique et B.O ètonnante avec quelques grands classiques du cinèma italien comme "Mort à Venise" ou "Amarcord" pour une descente aux enfers aux rebondissements feuilletonesques! Un film tout bonnement hallucinant, un coup aux tripes à ne pas mettre entre toutes les mains, puisqu'on assiste impuissant à une vèritable descente aux enfers...
Amour et décadence, c’est l’effet des années aux treize lunes selon Rainer Werner Fassbinder, mis en scène dans «In einem Jahr mit 13 Monden» (RFA, 1978). Le cinéma fassbinderien est prompt à fustiger les délices de l’amour : utilisation vénal dans «Faustrecht der Freuheit» (RFA, 1975), destruction morale dans «Die Bitteren Tränen der Petra von Kant» (RFA, 1972), etc… Ce film de Fassbinder, comportant de nombreuses similarités avec le livre phare de Döblin, Berlin Alexanderplatz, use du facteur sonore de façon très ingénieuse. Décalage angoissant entre une voix plane ou mécaniquement hystérique et une séquence horrible, celle de l’abbatoire, scène frappante par sa démonstration crue du charcutage à la chaîne et dont l’effroi est accentué par une mise en parallèle sonore avec la voix en folie. La scène mystérieuse dans la chambre des deux hommes où un curieux disque tourne n’est pas sans évoquer au spectateur contemporain l’usage du son par David Lynch. Néanmoins, rien de singulier dans cet exercice par le cadre du cinéma de Fassbinder. Il est de coutume dans son cinéma d’être surpris du glissement opéré entre l’image et son support auditif. Le film s’apparente à une plainte passionnelle, une histoire d’amour amère, salée par la transsexualité hybride de Volker Spengler. Ni homme (car pourvu de seins et d’un vagin), ni femme (car arborant un physique masculin), le personnage figure l’entre-deux du cinéma, le pont entre l’imaginaire et le réel. Il faut malheureusement avouer la maladresse du cinéaste à étirer son récit qui, non seulement trempe bizarrement dans une douce folie opaque, mais tangue d’un dosage malhabile de narration. Durant 1h40, le spectateur est plongé dans un brouillard qui ne s’éclaircit que les 20 dernières minutes. Cri désespéré de l’amour, «In einem Jahr mit 13 Monden» désespère en même temps le spectateur.
Une grande douleur émane de ce film unique. Le tourment et la souffrance y prennent les formes les plus troublantes. De longues tirades qui écorchent le spectateur ( à noter une scène anthologique où un long récit amer du protagoniste est illustré d'images d'abattoir à la limite du supportable), des situations absurdes, le tout cachant un pessimisme et une noirceur immenses. Fassbinder met en scène un transexuel mal dans sa peau, qui explore la tristesse, le vice et l'absurdité du système jusqu'à mourir, comme cela semble être une habitude pour ses personnages principaux.