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S M.
34 abonnés
557 critiques
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5,0
Publiée le 16 décembre 2013
Premier film de Fassbinder que je vois et apparemment, je ne commence pas par le plus "évident". En effet, je crois qu'il est assez difficile de rentrer dans "L'année des treize lunes", film assez complexe aux dialogues profonds et philosophiques et à l'ambiance plutôt morose. Les acteurs sont très bons et dirigés de mains de maître. La mise en scène, la lumière ou encore les plans sont d'autant de bons points qui rappellent d'autres grands auteurs et placent Fassbinder parmi les meilleurs.
Un film très fort , un film cérébral, un film à message. C'est peut-être la tentative la plus forte au cinéma d'esayer de comprendre l'homosexualité atypque qui mène à la transsex et à l'opération qui va avec. Le héros est malheureux il veut devenir femme. Il se fera opérer mais vit tès mal cette nouvelle situation aussi. Des scènes très fortes : une longue apologie du suicide, argumenté , solide, sur la liberté individuelle. Un plaidoyer pour la tolérance aussi , sa famille , son ex.femme,sa fille le comprennent , veulent l'aimer .Il retrouve un groupe d'amis, qui l'ont connu avant. Il dénonce la corruption et le système" bourgeois". C'est un film un peu daté de son époque, pas un des meilleurs Fassbinder, mais c'est quand même très fort ,très puissant, dérangeant..
C'est du cinéma intellectuel, comme pourrait en faire Rohmer par exemple. Mais si on arrive à rentrer dedans, on trouve une ambiance tragi-comique unique, et une histoire bouleversante. Une grande réussite, mais loin d'être tout public.
Une grande douleur émane de ce film unique. Le tourment et la souffrance y prennent les formes les plus troublantes. De longues tirades qui écorchent le spectateur ( à noter une scène anthologique où un long récit amer du protagoniste est illustré d'images d'abattoir à la limite du supportable), des situations absurdes, le tout cachant un pessimisme et une noirceur immenses. Fassbinder met en scène un transexuel mal dans sa peau, qui explore la tristesse, le vice et l'absurdité du système jusqu'à mourir, comme cela semble être une habitude pour ses personnages principaux.