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benoitparis
109 abonnés
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5,0
Publiée le 28 juillet 2009
Un vieil homme et sa bru maîtresse jettent au ciel les ossements du fils mari. Ils restent fixés en l’air, à leur fureur. Comme s’il n’arrivait à exclure le gêneur, même après sa mort. C’est une séquence choc de cinéma qui m’est toujours restée à l’esprit, depuis que j’ai vu le film en salle, il y a déjà pas mal d’années. Entre temps le fils aura connu une existence de petit marlou, d’escroc et d’assassin, sans jamais cessé de haïr son père. Ce n’est pas seulement d’une noirceur sans concession, on voit aussi exposée une conception hyper matérialiste de l’existence, jusqu’au nihilisme. Des corps qui ne connaissent que des pulsions de meurtre ou sexuelles, la cupidité, faisant fi de toute morale même affichée. Le tueur est peut-être un être maléfique, mais il n’est jamais que le concentré du mal diffus de l’existence, de la société humaine. Très impressionnant.
Pendant la première moitié des années 60 au Japon, un homme dont on ne saura pas grand chose sur ses antécédents familiaux et personnel, tue successivement plusieurs personnes. Appât du gain et motivations incertaines, le psychopathe est recherché par la police. Filmé de manière quasi documentaire, utilisant de nombreux flashs back, ce film a permis à Imamura, d'accéder à la reconnaissance internationale avant d'être honoré à deux reprises d'une palme d'or au festival de Cannes. Ce film, qui ne doit pas être confondu avec " la vengeance m'appartient" du réalisateur japonais Kon Ichikawa, est une grande réussite qui eut un fort retentissement à sa sortie. Tiré d'un fait réel, le film inspirera notamment Bon jon Hoo , le réalisateur Coréen, lorsqu'il mettra en scène " mémoires of murder" et le français Cedric Kahn avec son "roberto Succo " qui répond à la même problématique que le film antérieur d'Imamura. La première partie est exceptionnelle, tandis que la deuxième perd un peu en intensité. C'est malgré tout un film absolument remarquable, considéré même comme le meilleur film de son auteur. C'est en tout cas une des réussites les plus évidentes, d'un metteur en scène de la nouvelle vague japonaise ( avec notamment Nagisha Oshima) dont la remise en cause de l'ordre établi ne lui valu pas que des soutiens dans l'empire du soleil levant. Le réalisateur tenta avec intelligence de décrypter l'âme humaine dans son œuvre. S'appuyant sur l'histoire véritable d'un des plus fameux tueurs en série de l'histoire criminelle du Japon, Imamura ne proposera pas de réponse claire à la psychologie de ce psychopathe dangereux. L'âme humaine garde pour le réalisateur et pour le spectateur une partie de ses mystères. C'est peut-être le sens des derniers plans de ce film dont l'importance dans le cinéma japonais de l'après âge d'or est toujours considérable. Un film que tout cinéphile intéressé par le cinéma d'auteur, mais pas seulement, se doit d'avoir vu.
Film noir, La vengeance est à moi conte la cavale dEinosuke, arnaqueur et meurtrier, décomptant les jours qui le séparent de son arrestation. Dun genre et dun style très différent des autres films dImamura que lon avait pu voir jusquici en France (Languille, La ballade de Narayama, De leau tiède sous un pont rouge ), tout lintérêt de cette uvre repose sur la prestation de Ken Ogata, homme désabusé sil en est, et sur la critique du christianisme. Le père dEinosuke, fervent chrétien, par la contrition des sentiments quil simpose du à sa religion sans pourtant pouvoir les renier, est amené à trahir malicieusement en affichant la plus grande innocence, se dupant lui-même, et à finalement détruire sa femme et son fils. Etonnament, lon ressent plus de compassion et de sympathie pour ce monstre avoué quest Einosuke plutôt que pour lange factice quest le père. Mais ce film montre aussi du doigt la guerre et ses conséquences sur les valeurs. Enfant, Einosuke a vu le gouvernement réquisitionner les bateaux de son père, et vu ce dernier céder et être humilié. Devenu adulte Einosuke na fait que répéter ce que la guerre lui a appris, prendre aux autres pour son propre profit sans se soucier de leurs sentiments et ne jamais se laisser marcher sur les pieds. Le fils déshumanisé par la guerre, et le père déshumanisé par la religion se retrouvent malgré tout à deux antipodes et ne sont liés que par la haine quils se vouent lun à lautre. Irrévérencieuse et parfois choquante, accusatrice, une uvre donc typique dImamura.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)
Ce drame est moins centré sur l'enquête policière que sur les agissements d'un inquiétant tueur en série japonais, tiré d'une histoire vraie. La force du film repose d'abord sur l'interprétation par Ken Ogata d'un criminel hors-norme. Totalement imprévisible, maître de l'improvisation et du mensonge, dénué de morale et de conscience, sa folie meurtrière sans motif apparent ne peut laisser indifférent. Le réalisateur n'épargne pas la société japonaise : les autres personnages ont leur part d'ombre, leur morale sélective. Si j'ai trouvé la narration un peu trop décousue, j'ai par contre apprécié la mise en scène qui alterne folie et humour, les réunissant parfois, comme dans cette scène surréaliste où une porte d'armoire refuse de se fermer.
L'errance incohérente et violente d'un homme qui quitte sa famille aimante parents et femme pour tuer afin de voler. On ne comprend pas bien pourquoi et le film ennuie très vite
Sans conteste l'un des plus beaux Imamura, qui mêle habilement les actions d'un tueur hors norme et brosse un portrait hallucinant d'un Japon déclinant, avec ses familles traditionnelles, ses maisons de thé où la prostitution fait partie des services classiques et sa vénération des corps nobles (avocats, professeurs, etc.). Un chef-d'oeuvre intemporel dans lequel l'acteur Ken Ogata est purement génial.
Tiré d'un fait divers Imamura a fait de l'histoire de ce malfrat, sans état d'âme, un film qui ne donne pas au personnage l'éclairage d'un regard compatissant comme cela se produit fréquemment en occident. Tout le film repose sur les épaules de Ken Ogata qui est admirable tant il semble cruel, dénué de toutes valeurs morales.
Imamura est un grand explorateur de l’âme humaine, de ses travers et de ses noirceurs. Le père séduit sa belle-fille, le fils avide, menteur, séducteur, falsificateur et psychopathe finit par se muer en tueur en série. Le film est un long flash-back, une déambulation dans la cruauté et la folie meurtrière, un road movie à la Bonnie Parker (privé de Clyde Barrow). L’image qu’Imamura donne des femmes dans ce Japon des années 60 n’est guère reluisante : volage pour l’une, cupide pour l’autre, une peu maquerelle pour la vieille mère de la femme aubergiste. Ce qui n’empêche les comédiennes d’être superbes et et de jouer très juste.