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Maqroll
165 abonnés
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1,0
Publiée le 13 février 2012
Karel Reisz se fit connaître comme l’un des principaux réalisateurs du Free Cinema qui révolutionna l’Angleterre des années soixante. Son chef-d’œuvre reste Samedi soir, dimanche matin, dure chronique réaliste des milieux ouvriers à la réalisation forte et efficace. On en est très loin avec cette vie romancée (et soigneusement épurée, aucune allusion notamment à l’homosexualité de l’héroïne) de la danseuse Isadora Duncan. Le sujet était pourtant intéressant mais il méritait un autre traitement que cette mise en scène boursouflée, cette direction d’acteurs molle (même Vanessa Redgrave est le plus souvent ridicule) et ce scénario indigeste de plus de deux heures qui ne raconte strictement rien et nous assomme de scènes larmoyantes et remplies de pathos, conçues comme autant de morceaux de bravoure sans unité. C’est lent, c’est froid, c’est inesthétique, c’est du cinéma d’esbroufe et de racolage, totalement inutile.
Karel Reiz est avec Tony Richardson, John Schlesinger et Lindsay Anderson le fondateur du "Free cinema", sorte de Nouvelle vague anglaise entrant en rébellion contre les conventions mais aussi pendant du mouvement littéraire des "Angry young men" dont Karel Reisz lui-même adaptera l'un des romans avec "Samedi soir, dimanche matin" en 1960 (d'après le roman éponyme d'Alan Sillitoe) qui lui apportera dès son premier long métrage, la consécration critique. Suivra "Morgan" en 1966 couronné d'un Prix d'interprétation à Cannes et d'une nomination à l'Oscar pour Vanessa Redgrave. Avant d'aller poursuivre sa carrière à Hollywood, il s'attelle à la transposition cinématographique de la biographie de la danseuse américaine Lindsay Duncan qui révolutionna la pratique de la danse classique au début du XXème siècle en prônant un retour aux sources fondé sur une grande liberté gestuelle inspirée des figures antiques grecques. C'est l'occasion pour lui de retrouver Vanessa Redgrave qui va complètement investir le rôle en incarnant la danseuse à deux extrémités de son parcours. Arrivée à la fin de sa vie tout d’abord, usée par une vie d'excès en tous genres alors qu'elle dicte ses mémoires dans un hôtel de la Riviera et espère sans trop y croire qu'un retour en pleine lumière est encore possible. Dans sa période de gloire ensuite, au travers de ses succès de par le monde, enchanté par la nouveauté de son art mais aussi au travers de ses expériences amoureuses décevantes et du drame de la perte de ses deux enfants. En osmose avec une Vanessa Redgrave aérienne que rien ne semble effrayer y compris des numéros de danse un peu désuets qu'elle parvient à rendre crédibles, Karel Reisz visiblement inspiré par la dualité de la danseuse, livre une reconstitution d'époque somptueuse et use avec brio d'une alternance de flash-backs jamais pesante. Le duo fait encore une fois mouche, Vanessa Redgrave décrochant un deuxième prix d'interprétation à Cannes en 1969. La suite de la carrière du réalisateur anglais d'origine tchécoslovaque ne décevra pas même si l'on aurait aimé qu'elle soit plus prolifique.
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4,0
Publiée le 27 mai 2018
Ce film, de Karel Reisz, dèdiè à la danseuse Isadora Duncan, se rattache à l'ècole du "Free Cinema" britannique! il èvoque la vie très libre de la jeune danseuse, ses amours, ses caprices, son attitude provoquante en sociètè, son opposition instinctive à la mentalitè bourgeoise de son temps! A travers son hèroïne Vanessa Redgrave, qui montre ici l'ètendue de son immense talent, le cinèaste s'emploie essentiellement à dènoncer les tabous: la vie de la danseuse se transforme en un vèritable dèfi lancè à son entourage! Un oeuvre remarquable qui permit à Vanessa Redgrave de recevoir en 1969 le prestigieux Prix d'interprètation au festival de Cannes! Ne pas hèsiter à se procurer le DVD, encore plus riche dans sa version restaurèe...
Une biographie sur une des artistes les plus fascinantes et les moins conventionnelles de tous les temps, cela donne quoi ? En ben, cela forcément un film intéressant mais qui aurait pu l'être encore plus si la mise en scène, pourtant très soignée au niveau de la reconstitution, n'était pas aussi figé et en manque d'émotions. Mais le film vaut largement qu'on s'y arrête pour une très bonne raison : l'interprétation grandiose de Vanessa Redgrave dans le rôle-titre. Celle-ci réussit parfaitement à transmettre l'extravagance totale de cette grande artiste. Donc ne serait-ce que pour Vanessa Redgrave, ce film mérite d'être vu.