Bien que nétant pas un juif ultra-orthodoxe lui-même, le réalisateur a visiblement de la tendresse pour ces gens-là. Ceux qui nous sont présentés sont sympathiques bien que pas dépourvus des imperfections humaines, généreux quand ils le peuvent, prompts à sentraider. Bref, ils nont dautre souci que celui dêtre de bons juifs.
Comme Moshe et Mali, notre couple de héros : ils sont sans le sou et se demandent comment ils vont pouvoir célébrer comme il se doit les fêtes de Soukot, qui commencent le lendemain. Cest quêtre un bon juif demande des moyens ! Comme ils sont croyants, ils prient Dieu de leur accorder un miracle, ce qui est fait : 1000 dollars leurs tombent du ciel.
Evidemment, ça se gâte ensuite. Les 1000 dollars sont suivis de deux repris de justice en fuite, anciennes connaissances de Moshe datant dune vie antérieure, et qui ont décidé de venir se planquer dans le quartier orthodoxe pour échapper à la police. Ces deux-là vont mettre les nerfs de nos héros à rude épreuve. Mais comme ce sont de bons croyants, ils reconnaissent bien vite que cette épreuve, justement, est envoyée par le Seigneur pour tester leur foi. Ils y font donc face de leur mieux, et
seront récompensés à la fin. Cest là la limite du film et de son message : « Voyez, celui qui reste fidèle à sa foi en toute circonstance, qui ne dévie jamais des règles de la religion, sera toujours récompensé ». Pour un non croyant, ça peut avoir du mal à passer.
Mais quon ne sy trompe pas, le film est parfaitement visible par un public non religieux. La confrontation de deux univers (orthodoxe et laïc), le thème du passé qui resurgit, sont toujours de bons ressorts dramatiques. La peinture dun milieu « exotique » sert le comique du film et éveillera peut-être chez certains des souvenirs de Rabbi Jacob. Alors, au choix, selon quon est croyant ou pas, quand Mali sadresse à Dieu après le miracle des 1000 dollars pour lui dire quelle « laime comme une folle », on s'émeut ou on rigole.