Un chef d’œuvre du cinéma qui n’a pas prit une ride. Car le thème de la déchéance, le thème de la chute, de la mode qui passe, des stars déchues n’a jamais été aussi actuel. Probablement même que la dureté du monde s’est accentué. Et que l’on pourrait retrouver ce personnage de Norma Desmond, chez beaucoup de stars contemporaines. Le film est réalisé avec grand style, une image noir et blanc au sommet de cet art. Bien sûr Gloria Swanson est exceptionnelle ; elle qui fut une de ces stars du passé, qui sait jouer comme au temps du muet ( en surjouant un peu ) , mais tout en s’adaptant , en live, à la modernité du cinéma parlant. Billy Wilder nous donne une leçon de cinéma avec des plans époustoufflants, et donnant une profondeur noire et dramatique au récit . William Holden est excellent, dans ce personnage léger, futile, ambitieux mais déstabilisé, qui s’ accroche à cette dernière opportunité. Il est intègre voudrait le rester, mais doit survivre dans ce monde de requins. Il y a aussi tous ces clins d’œil à l’âge d’or du cinéma muet , avec les apparitions de Eric von Stroheim ou Buster Keaton, c’est très émouvant, très dur aussi, de les voir venir faire ces petites participations. Un film profond, sur le temps qui passe, sur l’oubli, sur l’irrégularité de la vie, les hauts et les bas. Beaucoup de thèmes sont abordés intemporels : la compromission, la mégalomanie, la mode, l’amitié ; la dévotion, Le final est une apothéose complète, avec la mise en abime du cinéma et d’Hollywwod, avec ce « faux » tournage d’un film, dans le film, comme une remise en question de tout ce que l’on voit. Tout cela n’est bien qu’une image, qu’une fiction. Magistral.