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Louis V
29 abonnés
198 critiques
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5,0
Publiée le 5 janvier 2019
Une angoisse parfaitement maîtrisée, un huis clos juste. Le spectateur ne peut rester insensible à tant de rigueur de mise en scène. L'image est merveilleuse, le scénario d'une finesse rare.
Sunset Boulevard a un scénario très intéressant et une manière de raconter très moderne, ce qui fait que le film reste toujours très regardable aujourd'hui. Mais je dois avouer que ça se base beaucoup trop sur les dialogues à mon goût, peut-être que je n'avais pas l'énergie pour suivre ce soir, mais je n'ai pas trop accroché et me suis pas mal ennuyé à certains moments.
Enfin ! Je l'ai vu. Ce chef d'oeuvre dont le titre si poétique se rappelait à mon bon souvenir depuis des décénnies. Que dire sinon qu'en quelques dizaine de minutes enchantées, c'est toute la magie et la tragédie inhérente au 7 ème art qui nous sont contées. Tragédie qui nous ramène évidemement à la condition humaine et aux rapports parfois étroits qu'entretiennent le subconscient et le conscient, le reve et la réalité.
Boulevard du Crépuscule n'est pas juste un film captivant, c'est un film qui fascine. L'attrait est immédiat dès la voix-off lancée, et ne fait que grandir. On se demande même comment il est possible de ne pas rester suspendu à l'intrigue jusqu'à la dernière minute tant elle est fluide. Billy Wider maîtrise ici subtilement, l'art de l'ellipse : Joe vient souvent nous rappeler que l'on a tout intérêt à continuer à écouter son histoire pour en découvrir toujours plus et parvenir à l'omniscience avec laquelle il nous raconte le film. Certains passages ont une esthétique splendide, j'en retiens particulièrement une scène de grâce où l'on voit les profils contrastés de Betty et Joe qui flirtent sur le trottoir d'un des décors reconstitués de la Paramount. La construction des personnages est solide : ils sont très denses et ne restent pas dans une espèce de surface (c'est drôle d'ailleurs car ce sujet de la profondeur des œuvres au cinéma est abordé au sein-même du film). La performance des acteurs est remarquable. William Holden (dont les faux airs de Tom Hanks sont assez frappants) incarne à ravir le cynisme et la distanciation permanente de Joe tandis que Gloria Swanson sait se faire grave et inquiétante grâce à un jeu très expressif qui passe par ses regards exorbités, ses intonations ou sa gestuelle... Max n'est pas en reste, bien qu'il ne soit que le domestique, l'ambigüité de son personnage intrigue. Sur le fond le film est juste passionnant et nous propose une visite d'1h50 dans les couloirs de la folie. L'histoire de cette pauvre femme narcissique, pourrie d'illusions, totalement dépendante de la gloire et si tournée vers le passé que sa vie semble être sur pause depuis 20 ans est d'un tragique incroyable, on se désole pour elle. La relation qu'entretient Joe avec elle est en partie ce qui rend le film fascinant : cette froideur, cette rationalité, qui le font accepter de vivre avec elle alors qu'elle ne semble lui inspirer que pitié, une pitié qui n'est pas même teinte par une admiration pour ce qu'elle a pu être autrefois... C'est un peu comme vendre son âme au diable. On a droit à des scènes quasiment pathétiques, comme celle où Norma imite Chaplin telle un Auguste triste, dans lesquelles la désinvolture de Joe met presque mal à l'aise. On mesure le contraste entre les sentiments respectifs de Joe et Norma, on anticipe même sur la tournure que peuvent prendre les choses compte tenu de l'extrême fragilité de Norma... La musique est angoissante et accentue cette impression que la situation va se dégrader. Parallèlement aux dérives de cette relation malsaine, les scènes dans lesquelles Joe et Betty sont en tête à tête sont elles d'une grande sensualité, la tension qui les lie monte au fil de leurs rencontres, et on prend un plaisir énorme à suivre le cour de leurs conversations dont l'écriture est extrêmement agile. La scène finale parachève le tout, la folie jusque là flottante de l'idole déchue nous explose à la figure, et wouaw, ça ne laisse pas indifférent.
Sunset boulevard. Critique évidente du cinéma hollywoodien, ce film noir, aux tendances expressionnistes, est une réussite dont seul Billy Wilder avait le secret. Le scénario est captivant, relatant l'histoire d'une star du muet ayant disparu dans l'oubli dès l'arrivée du parlant. Mais elle retrouvera sa gloire passée dans un superbe plan final, celui de son arrestation. Il y a aussi une histoire d'amour, se finissant mal, bouclant la boucle; nous renvoyant au plan du début. Cependant, le film est souvent trop explicatif (notamment à cause de la voix off, la plupart du temps descriptive) et il manque une touche de quelque chose... peut-être de poésie et de frayeur (l'ambiance y était propice). Mais malgré cela, Sunset boulevard reste un classique.
Le temps n'a pas beaucoup de prise sur ce film d'une grande finesse qui n'a rien perdu de son charme. Mélangeant le passé réel de ses acteurs avec la fiction de son film, Wilder joue avec le mythe holywoodien.
Sunset boulevard grand classique du film noir dépasse totalement les coutures du genre pour devenir au final bien plus qu'un polar mais un portrait hallucinant d'Hollywood et d'une ancienne gloire d'antan qui a sombré dans une folie digne de sa démesure. Un grand film tout simplement et un final marquant qui est devenu un très grand moment de cinéma.
Ce chef-d’œuvre du cinéma est sans égal dans sa composition et sa réalisation. Le sujet est étonnant, l'action remarquablement filmée et l'idée de faire interprété à certains acteurs, Buster Keaton, entre autre et le réalisateur Cecil B.DeMil leur propre rôle augmente le réalisme du scénario. Le casting principal est remarquable et Gloria Swanson, Eric Von Stroeim ainsi que William Holden se surpassent dans leur jeu. Un plus du film est le formidable contraste entre l'ambiance gothique, devant beaucoup aux décors, qui règne dans la villa de l'actrice déchue, et le monde extérieur frappant par la différence d'époque. Cette particularité augmente encore l'étonnante conception du film.
Magnifiquement réalisé, Boulevard du Crépuscule est une riche satire du monde hollywoodien doter d’une belle fable noir sur le rapport que nous entretenons avec la célébrité et le regard de l’autre. Tourner en 1950, le film de Billy Wilder qui nous questionne également sur le paraître n’a jamais était aussi pertinent qu’aujourd’hui. Mais bien plus encore, Boulevard du Crépuscule est un petit diamant d’intelligence. Le scénario est excellent et l’intrigue est fluide, l’humour noir fait des merveilles et le duo Gloria Swanson, William Holden fait des étincelles même si il faut l’avouez c’est cette dernière qui sort du film avec tout les honneurs. Car Gloria Swanson – grande star du cinéma muet – se réinvente d’une façon majestueuse et son réalisateur de génie pousse la comparaison avec Norma Desmond jusqu’à son paroxysme. Et l’on ne sait plus trop si Billy Wilder s’inspire de sa vie de scénariste et celle de son actrice ou si c’est le contraire. C’est pour cela que ce long-métrage est tout aussi déconcertant de nos jours – 72 ans après sa sortie en salles.
"Sunset Boulevard" est l'un des grands classiques du film noir américain et certainement l'un des chefs-d'œuvre de Billy Wilder. L'affiche à elle seule est prestigieuse : dans les rôles principaux, deux acteurs chevronnés au sommet de leur gloire, Gloria Swanson, Erich Von Stroheim, un jeune premier, William Holden, et quelques grands noms dans leur propre rôle, tels Cecil B. de Mille, Buster Keaton etc. Sur un scénario très bien construit, Billy Wilder nous concocte un polar inhabituel. La première rencontre entre le scénariste Gillis (W. Holden et l'ex star du muet Norma Desmond (Gloria Swanson) est étrange et fascinante tout à la fois, mi-comique, mi-dramatique. L'actrice déploie toute son énergie dans un rôle à sa mesure. Eric von Stroheim est égal à lui-même, avec sa voix et son accent français si distinctif (l'acteur se double lui-même). Son rôle peut sembler secondaire en valet et ex-mari de l'actrice Norma mais quelle présence et quel talent ! Billy Wilder s'attaque au mythe des stars déchues du muet par l'arrivée du parlant, raison pour laquelle il confie des petits rôles à d'ex-vedettes comme von Stroheim et Buster Keaton. D'ailleurs le film est une quasi autobiographie de Gloria Swanson qui redora quelque peu son blason déteint. Servie sur une musique appropriée de Franz Waxman, l'intrigue dévoile peu à peu ses secrets. William Holden est magistral face à la grande Gloria. Wilder sait distiller les scènes dramatiques avec quelques scènes cocasses (spoiler: comme celle où Gloria Swanson mime Charlie Chaplin ). La rencontre avec Cecil B. de Mille et la séquence qui suit est à la fois bouleversante, d'une grande sensibilité et pleine de réalisme. Un grand classique d'un pragmatisme confondant à ne manquer sous aucun prétexte.
Rarement on aura vu un film aussi juste que Boulevard du crépuscule. Tout est parfait. le jeu d'acteur de Swanson et Holden, et même celui d'Olson. Chacun nous captive au plus haut point. On appréciera d'ailleurs grandement la narration en voix off d'Holden qui donnera au film un aspect romanesque permettant aux images d'évoquer beaucoup plus de choses aux yeux du spectateur. Niveau décors et mise-en-scène, on restera subjugué par le fait qu'on a devant nous une scénographie faite avec tant de justesse et de simplicité (car bien que la maison de Norma soit assez bien nantie en accessoires, ceux-ci sont disposés de manière à ce que cela ne fasse pas "de trop"). Puis le film entier se déroule avec l'enchaînement de plans tous aussi bien choisis les uns que les autres (avec un petit petit coup de cœur pour celui où Betty part, et que l'on voit la tête de Norma à travers les barreaux d'un cadre transparent). Enfin tout cela est alimenté par un drame accrocheur et s'achevant par la chute d'un mythe, d'une icône, c'est très beau et ça élève les passions. A vrai dire, ce film a tout d'un chef-d'oeuvre, c'en est un d'ailleurs. Cependant, on pourra lui reprocher de ressembler tout de même à beaucoup de films d'époque, tant par la BO que par la manière dont le thème est abordé. On repérera certains codes d'époque tel que la manière de pleurer de Betty. Tout cela fait qu'on a durant tout le visionnage, l'impression de voir un film exceptionnel, mais qui ne se détache en rien d'autres productions qui lui sont contemporaines. Donc chef-d'oeuvre oui, mais qui ne se démarque pas assez des films qu'il surpasse. 19/20
Dix avant son "Certains l'aiment chaud", Billy Wilder nous offre "Sunset Bvd". Nous sommes loin, très loin de la sulfureuse Marilyn Monroe, et de l'ambiance déjantée du chef-d'oeuvre de 1959. Ici, une ancienne star du cinéma muet, remarquablement interprétée par Gloria Swanson, dont le "sur-jeu" est ainsi légitimé par son personnage, cherche à refaire surface devant les caméras des studios. Ce qui ne refera pas surface, en revanche, c'est le cadavre qui gît dans sa piscine. Qui est-il? Comment est-il mort? En revenant sur l'origine de cette mort, Billy Wilder, également co-scénariste, nous démontre à quel point le passé impacte notre devenir, comment un système hollywoodien peut formater une actrice, ou encore ce qui nous attire vers la nostalgie. Mise en scène sobre, acteurs flamboyants de retenue, nous voici plongé dans une ambiance délicatement enfumée, où le rêve a néanmoins toute sa place. David Lynch (Mulholland drive, Twin Peaks) cite régulièrement Billy Wilder comme l'une de ses sources d'inspiration. Ce film nous permet de comprendre pourquoi.
Ce film vaut surtout pour son côté "vécu", entre les acteurs et la description d'Hollywood, aussi prompte à acclamer qu'à oublier, ainsi que pour son côté malheureusement prémonitoire, le réalisateur à succès qu'était Wilder finissant sa carrière, moins populaire, dans le mépris des producteurs, ceux-ci n'hésitant pas à massacrer son Sherlock Holmes. C'est une belle réflexion sur la starisation face au temps qui passe, et reconnaissons que Norma est touchante, de façon inattendue il faut bien le dire ^^. Je dois néanmoins admettre que j'ai trouvé des sautes d'intérêt, et un rythme pas toujours dosé à merveille, faisant de Sunset boulevard un film fascinant et un document impérissable, mais moins emballant que Double indemnity. Il reste un incontournable.