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Ashitaka3
112 abonnés
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3,0
Publiée le 8 octobre 2010
Documentaire riche de Depardon, on retrouve un brin de la société des années 80 dans tout ce bordel ambiant, avec une recherche du montage particulièrement intéressante. A voir. Beaucoup de détails.
Sorte de "strip-tease" en long métrage Raymond Depardon sait filmer la detresse mais avec moins d'organisation et de rigueur que le docu de France 3, si certaines scènes vers la fin sont vraiment horribles et donnent un sacré cafard,pour un documentaire une montée en crescendo n'est pas à sa place et qui fait qu'on se fait un peu chier pendant une heure.Par contre les fans des moustachus des 80's trouveront leur compte et il est marrant de voir certains se croyant vraiment un film en pensant jouer leur role de leur vie.
Cette virée dans un commissariat n'est vraiment pas le meilleur Depardon. A la réalisation trés moyenne, on est peu convaincu par le montage et surtout le choix discutable des scènes qui créent une sorte de montée de tension (jusqu'à la mort...) Quelques scènes intéressantes (la bêtise ordinaire des flics, quelques scènes des années 80's de la vie parisienne) mais souvent gâchées par le fait que ceux qui sont filmés ne se comportent pas toujours comme ayant oublié celui qui le filme.
un documentaire sur la police et ses relations avec les concitoyens, c'est très cru, Depardon ne parle pas, il filme passivement ces scènes de la vie quotidienne tout en ayant conscience que sa caméra est là, c'est à dire il ne cherche pas à cacher l'influence du fait d'observer la scène avec une caméra et ça c'est vraiment bien, ça donne tout de suite plus de cachet, de réalité. On est dans un documentaire sans artifice, montrant chaque petite histoire l'une après l'autre, on a des cas très différents, mais c'est toujours fais dans le respect de la personne, on ne se moque pas, au contraire. Ces gens profondément humains touchent le spectateur car c'est des gens que l'on pourrait croiser dans la rue, et c'est bête à dire mais dans un documentaire c'est rare. De plus le documentaire ne semble pas être partisan, on est pas dans un pamphlet démonstratif pro ou anti police, ça n'est pas le débat, ça n'est pas l'idéologie, donc on peut se concentrer sur quelque chose de maintes fois plus passionnant : l'humain. Je dirai tout de même que le film est peut-être un peu long.
Été 82, Raymond Depardon a suivi le quotidien (parfois mouvementé) d’un commissariat de quartier dans le Vème arrondissement de Paris.
Les faits divers se suivent mais ne se ressemblent jamais, vol à la tire, victime d’une agression dans la rue, tentative de suicide, affaire de viol, une vieille femme sénile, un accident de la route, des toxicomanes, des squatteurs, des personnes ivres sur la voie publique, … bref, le quotidien d’une brigade.
Le réalisateur met en lumière la misère et la détresse des petites gens dans la capitale, avec des policiers (qui se substituent malgré-eux aux assistantes sociales) parfois démunis ou manquant clairement de tact (ou de compassion).
Faits Divers (1983) peut être regardé comme une sorte de capsule temporelle, avec ces flics d’un autre temps, se baladant dans les rues de la capitale à bord de leur panier à salade, travaillant dans des bureaux miteux, exclusivement qu’entre hommes (où sont les femmes ?) et ayant des comportements qui, à notre époque, ne serait plus acceptables.
Autre temps, autres moeurs, on peut se réjouir que de nos jours, les gardiens de la paix et autres forces de l’ordre puissent bénéficier d’une meilleure formation.
Le cinéma de Depardon se bonifie avec le temps et c'est un plaisir de voir ces images d'une époque pas si lointaine reflétant la vie de petites gens et de leur malheurs. Ce témoignage nous fait prendre conscience que la police a bien évolué depuis même si les turpitudes de la vie sont restées les mêmes...
Un des premiers films suivant le quotidien d'une brigade de police à Paris. C'est passionnant surtout lorsqu'on regarde ca 35 ans après. La scène du dépôt de la plainte pour viol apparaît incroyable de nos jours et elle justifie à elle seule ce film.
Suite et fin de la trop courte rétrospective Depardon au Trois Luxembourg. "Faits divers" a été tourné au commissariat de police du 5ème arrondissement, à quelques centaines de mètres de chez moi. Une verrue architecturale, à deux pas du marché Maubert qui était déjà aussi laide au début des années 80 qu'elle l'est toujours près de quarante plus tard.
"Faits divers" est un des tout premiers documentaires de Raymond Depardon. Sa forme en est encore tâtonnante : le son et l'image sont exécrables. Mais le fond est déjà là : il s'agit de capter la réalité de la société française vue au prisme d'une de ses institutions. Ce sera la police en 1983, l'hôpital et la justice quelques années plus tard. On voit d'ailleurs des ponts se dessiner entre les œuvres : dans une séquence de "Faits divers", un prévenu très agité est conduit aux urgences psychiatriques de l'Hôtel Dieu et on imagine sans peine que c'est en filmant cet épisode qu'a germé chez Depardon l'idée de "Urgences" tourné cinq ans plus tard dans ces murs.
Dans Fait divers, Depardon est embedded (le mot n'existait pas encore) dans un commissariat de police pendant l'été 1982 - on voit les gardiens de la paix regarder à la télé la funeste demie-finale France-Allemagne à Séville. Il est à l'accueil pour y enregistrer le dépôt des plaintes ; il est dans le "panier à salades" pour accompagner les policiers dans leurs interventions.
On est loin de l'image stéréotypée des commissariats telle que la véhicule les séries américaines ou françaises. Il ne s'agit pas tant de résoudre des énigmes policières compliquées que de réguler la vie sociale, en tentant d'en maîtriser ceux qui en altèrent le cours plaisir : les fous, les ivrognes, les mendiants, les voleurs à la tire... Les gardiens de la paix, avec leurs uniformes et leurs képis, ressemblent plus aux gendarmes de Saint-Tropez qu'à l'inspecteur Colombo. D'ailleurs, c'est l'image qui nous est renvoyée de l'institution qui choque le plus avec la distance du temps. Une institution quasi-exclusivement masculine (on n'entr'aperçoit qu'une seule policière), sûre de son droit (on est frappé de la nonchalance que ces fonctionnaires manifestent avec les usagers, une attitude qui leur vaudrait aujourd'hui une réprobation unanime des réseaux sociaux et des sanctions disciplinaires méritées), qui ne sort pas grandie de ce documentaire.
Une séquence choque particulièrement. Exhumée dans les médias, elle y fait polémique. On y voit un inspecteur, particulièrement rétrograde, enquêter sur un viol. Il interroge d'abord l'accusé dont il minimise la gravité des actes, ensuite la plaignante qu'il exhorte à retirer sa plainte. La séquence, vue en 2017, est surréaliste. L'inspecteur - qui n'a manifestement pas envie d'y passer la nuit - invite l'homme et la femme à se réconcilier. On se pince quand il leur dit : "Vous allez vous faire des excuses, lui de vous avoir fait ce qu’il vous a fait ce qui n’était peut-être pas très correct et puis vous, vous allez vous excuser auprès de lui parce que vous lui avez fait passer une sacrée soirée aussi". Autres temps, autres mœurs...
C'est la première fois que je regarde un documentaire de Depardon, et je dois avouer que j'y allais un peu à reculons : un documentaire sur la police, pendant 1h30, sans voix-off, ça a l'air a priori très chiant. Ça ne l'est nullement. Tous les faits divers relatés ne se valent pas, mais certains demeurent intéressants, agaçants (les flics, les interpellés et les plaignants semblant se disputer la palme de la stupidité) durs et pathétiques (un suicide aux barbituriques), voire même absurdes (la séquence de la cave). Avec trente ans de recul, ce film est même devenu un document historique qui n'en rend son visionnage que plus captivant.
Le travail policier urbain au ras du bitume, tellement ordinaire qu’il en est habituellement occulté. Le plus intrigant et révélateur sont les moment où les protagonistes deviennent incohérents, se perdent dans l’irrationnel. Le film date de 1982, on rêve d’une réalisation semblable aujourd’hui pour faire le constat de ce qui a pu changer dans la police et la société en général.
Je viens un peu contrebalancer les critiques élogieuses qui m'ont précédé. Ce documentaire est loin d'être le meilleur dans la filmographie de Depardon. C'est mal filmé, froid, et la présence de la caméra transforme complètement l'attitude des policiers. A ce propos, le docu n'est pas à l'honneur de la police nationale des années 1980. Certaines situations sont ahurissantes (la femme qui accuse un mec de viol, et le mec en question entre intempestivement dans la pièce ; le policier qui dissuade presque de porter plainte...). Les inconnus se sont clairement inspirés de ce documentaire pour faire leur sketch sur la police. Je ne plaisante pas : vous retrouverez des scènes du sketch dans "faits divers". Le film a terriblement vieilli, et il peut à la rigueur faire office de document historique. Pour le reste, gare à l'ennui.
Raymond Depardon nous fait (re)découvrir à travers ses images une Police a visage humain, volontaire et respectueuse d'autrui, tentant d'effectuer son travail dans un 5ème arrondissement semblable à une cour des miracles. Aujourd'hui les camions de Police ne portent plus l'inscription "Police Secours", les gardiens de la paix (!) se déplacent dans des véhicules bleu-blanc-rouge, ont l'air aigris, ont le tutoiement et le coup de bâton facile. La misère sociale, quant à elle, perdure. Quel film saisissant, criant de vérité ! Un document précieux, à voir absolument.