Pourquoi je n'ai mis "que" 4 étoiles :
Dans la scène du début à l'opéra, les 2 chanteurs sont totalement statiques et leur playback est peu crédible, alors que la bande son est grandiose ; dans le public, on ne comprend pas qui regarde qui, ni pourquoi.
Plus ennuyeux, les scènes qui suivent présentent une foule de personnages, avec une voix off qui nous explique leur vie, leur oeuvre, leurs liens familiaux... Je n'ai absolument rien compris, beaucoup trop de noms et de prénoms, des looks similaires - robes à crinilines et messieurs en chapeau. J'ai décroché.
Revenu 20 minutes plus tard, je suis tombé sous le charme.
Comme d'autres l'ont déjà écrit, la réalisation est magistrale.
Chaque plan est léché, les décors et les costumes somptueux, la lumière parfaite - on pense à Barry Lindon. . Les quelques images de synthèse sont habilement employées pour mieux nous plonger dans le New-York de la fin du 19ème.
Scorcese n'hésite pas à utiliser parfois des peintures ou croquis d'époque, qu'il anime délicatement.
Même la façon de se tenir et de se déplacer des personnages est étudiée. Rien n'est laissé au hasard.
Le travail d'orfèvre d'un perfectionnisme.
Et que dire de la direction d'acteurs ? Irréprochable.
Un Daniel Day-Lewis très beau, très élégant, très chic, très tout. Totalement habité et pourtant tout en finesse et sobriété. La grande classe.
Une Winona Ryder inattendue, qui sublime ce qui pourrait n'être qu'un rôle de faire-valoir. Sans qu'elle se départisse jamais de son calme, de son sourire et de sa fraîcheur,
elle nous révèlera peu à peu la profondeur de la personnalité et l'élégance des sentiments de cette jeune fille de bonne famille, bien sage et bien élevée, qu'on pensait candide, ingénue et naïve
.
En comparaison, j'ai été moins séduit par Michelle Pfeiffer, au jeu plus conventionnel. J'avais du mal à croire aux affres d'une passion contenue qu'elle était censée ressentir.
J'allais oublier les dialogues, tant ils sont fluides et naturels. Emprunts de pudeur ou de bienséance, mais aussi parfois ciselés, voire fielleux.
Bref du très grand art, que l'on présente j'espère dans les écoles de cinéma.