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Scorcm83
108 abonnés
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4,0
Publiée le 30 mai 2016
Bizarrement, j'éprouve une certaine fascination pour le milieu bourgeois / aristocratique tel qu'il est dépeint dans les films car celui ci se révèle tellement hors du temps, hors du monde, peuplé de personnages faux, de considérations douteuses, de cachoteries, de commérages à dix-mille lieux de la réalité du monde qui l'entoure que ça en devient passionnant. C'est donc également le cas avec ce *Temps de l'innocence*, que Scorsese filme comme toujours avec une certaine maestria, mettant en scène le tourments sentimentaux d'un homme, tiraillé entre une femme visiblement encrée dans un monde fait de conventions et d'apparences et une autre soit disant libérée et peu commune au sein de cette nouvelle société américaine.
Il en résulte un film profondément psychologique, dont le personnage principal incarné par un Daniel Day Lewis impeccable se retrouve dans la pure tradition du personnage scorsesien, tiraillé entre deux mondes, celui auquel il appartient et un idéal bien souvent inaccessible.
La direction artistique est somptueuse, la musique très belle et la photographie magnifique, tout est disposé avec la plus grande minutie de sorte que le spectateur semble flotter au sein de ce monde étrange, à la manière du personnage d'Archer, ne pouvant jamais effectuer le moindre choix, guidé par son instinct et par la manière dont l'aristocratie américaine le façonne.
C'est un film qui se révèle finalement assez frustrant mais, de mon point de vue, original concernant le sujet traité. Finalement, les romances ne sont pour la plupart que suggéré, le tout s'établie en grande partie dans l'esprit du protagoniste, qui, comme beaucoup de personnages de cet acabit, choisit de vivre une vie mensongère mais tranquille plutôt qu'une passion dangereuse mais véritable.
Ce n'est donc pas un film vers lequel je serai allé naturellement mais, encore une fois, le savoir-faire scorsesien a su me captiver.
Dans ce film de Scorsese, la déco, le mobilier, sont raffinés à l’extrême; ça me rappelait le cinéma de James Ivory….. La société New-Yorkaise, n’est pas aussi « libérée » qu’on aurait pu le penser….et May Welland, moins naïve qu’on le disait !
Michelle Pfeiffer et Daniel Day-Lewis, au top dans l’ambiguïté comme dans le romantisme..... pas le même Scorsese……que Les affranchis ou Casino
Superbe reconstitution de la haute bourgeoisie new-yorkaise des années 1870 dont Martin Scorsese n’est cependant pas un spécialiste, lui qui brille dans le polar social italo-américain ! Et pourtant quel talent dans la reconstitution des décors et surtout dans la peinture de cet univers conventionnel et étriqué. Et justement c’est cet aspect corseté et guindé des personnages qui nous désintéresse d’eux, à l’exception de la magnifique Michelle Pfeiffer, qui incarne un caractère indépendant et fort, bien au-dessus des coteries et des petitesses ambiantes. Par ailleurs Daniel Day-Lewis, acteur de génie, me paraît mal choisi, hormis pour sa prestance : c’est un acteur de la démesure et ce rôle de torturé, de rebelle étouffé par son monde social, ne lui convient pas vraiment. Mais ne boudons pas notre plaisir, Martin Scorsese nous livre un grand film, à la mesure d’un James Ivory ou même d’un Visconti.
Dessinant une ode raffinée à la narration, Martin Scorsese adapte Edith Warthon pour invoquer de nouveau la violence, mais détournée, insidieuse, funèbre. Œuvre de la tentation et du destin dont émane une terrifiante mélancolie, fruit d'un talent indiscutable pour la fluidité de composition, The Age of Innocence cache derrière son ennui poli un remarquable objet cinématographique de la dualité, du doute et surtout du temps qui passe, porté par un triangle passionnel époustouflant. La tentation et la liberté amènent alors le cinéaste à insuffler au classicisme prié la verve de son montage, l'art du raccord et des prodiges de l'image ravivant le cœur scorsesien au premier plan, pris au piège dans les pétales flétries d'une haute société new-yorkaise encadrée et manipulatrice. Somptueux et subtil dans sa mise en lumière de l'ultra-violence puritaine, The Age of Innocence est un délice de cinéma et un portrait social glaçant, fantasme des interdits et fondu enchaîné de la vie, des époques et des souvenirs.
C'est long, c'est beau, passages qui font réfléchir, repas qui donnent faim, habits qui donnent envie de bien s'habiller, actrices qui rayonnent. Scorcese épatant qui peut réaliser des films tout aussi vulgaires que respectables ou même classes.
"Pour vous aimer je dois renoncer à vous". Tout est dit dans cette phrase de cette histoire hyper romantique. Décrite avec une grande sensibilité et subtilité. Ou deux êtres qui s'aiment passionnément sont condamnés à l'enfer sur terre par les conventions de la société à laquelle ils appartiennent. Cette haute société new-yorkaise de la fin du XIXeme siècle qui n'a rien à envier à la victorienne qui domine de l'autre côté de l'Atlantique. Qui étouffe dans l'oeuf des non-dits et des sous-entendus un scandale qui la mettrait en danger. Et tout cela dans des décors d'ors, de cristal et de toilettes si minutieusement reconstitués qu'on croirait voir un tableau de maître à chaque image. Et au milieu de tout cela, Michelle Pfeiffer et Daniel Day-Lewis rayonnent de mille feux. Un bémol toutefois : ce marivaudage entre les deux paraît bien agaçant et longuet à la fin.
Une distribution très relevée pour un Scorcese atypique qui vient se confronter à la littérature sentimentale classique. La réalisation est un peu académique, avec quelques plans de coupes un peu appuyés parfois. On se laisse toutefois prendre par l'ambiance romantique et nostalgique dans la seconde partie. On en parviendrait presque à oublier la voix off. Intéressant dans l'œuvre du cinéaste.
Un très bon film de Martin Scorsese sur la haute société New Yorkaise avec Daniel Day -Lewis , Michelle Pfeiffer et Wionna Ryder. Un très bon drame conjugal.
Le Temps de l'Innocence un film de Martin Scorsese plutôt bon. Dans un registre assez différend de celui auquel il est habitué (on est bien loin des films de gangster), Martin Scorsese signe un bon film entre le film romantique et le film d'époque et prouve qu'il a plusieurs cordes à son arc. Les acteurs sont excellents et le trio Michelle Pfeiffer – Winona Ryder – Daniel Day-Lewis est impeccable. Les décors sont très réussis et l'immersion dans le New York des années 1870 est irréprochable. L'histoire est plutôt intéressante (le film donne envie de lire l'oeuvre originale d'Edith Wharton) et Scorsese arrive à donner beaucoup de passion à ce triangle amoureux coincé dans une société particulièrement corsetée. Un film méconnu de la filmographie de Scorsese, qui mérite d'être vu.
Une des nombreuses tentatives de Scorsese de s'affranchir du film de gangster et de mafia... Et encore une fois une tentative qui laisse le spectateur sur sa faim. Certes, le scénario est riche, soutenu, intelligent, complexe, mais cette envie de justaposer la violence des sentiments à la violence des classes ne parvient toutefois pas à égaler les meilleurs films du genre. On est loin "d'Howard's end" ou de "Portrait de femme' et des meilleures réalisations de Jane Campion par exemple. Certes, le duo Daniel Day-Lewis, Michelle Pfeiffer marche à merveille, mais il manque une unité, un lien, une intrigue assez forte pour véritablement emporter l'adhésion.
Adapter ou ne pas adapter ? En l’espace de quelques films, la filmographie de Day-Lewis pose cette question en plus de remettre en cause le goût cinématographique du raffinement. Le Temps de l’innocence est réalisé sur un coup de cœur de Scorsese qui, comme quelques autres cinéastes avant lui, a été investi de la peur de toucher trop à l’œuvre écrite. Cette insécurité filmique pèse durement sur l’œuvre, qui peine à mettre en scène plus de deux personnages à la fois – quitte à les circonscrire en faux vignettage au cœur d’une foule, procédé aussi laid que littérairement intime.
Grand décor déjà rempli de costumes, le film se croit complet quand il y ajoute des textes, heureusement fort beaux & qui répondent élégamment au principe voulant qu’un bon dialogue soit une confrontation : ainsi la déconstruction de la bourgeoisie new-yorkaise se fait-elle sans avoir à chercher son opposé & les personnages conservent une plénitude digne dans le devoir de peupler ce qui aurait sinon eu tous les airs d’un roman-photo élaboré.
Mais la construction doit précéder la déconstruction. Dans une négligence étrange de la géographie & du monde professionnel, porté par une voix off tellement présente qu’on est en droit de se demander s’il n’avait pas la flemme de représenter quelque action, Scorsese arrive rarement à montrer les travers de son petit monde de l’hypocrisie, érigeant parfois accidentellement sous forme de manquements des choses qu’il voulait émouvantes – tout cela dans un surplus de dévouement à son support.
Au moins le film ne souffre-t-il pas d’unilatéralité comme on arrive à comprendre en quoi il peut faire bon vivre dans la société représentée au sein d’une étude profonde de la superficialité – ou était-ce l’inverse ? Je ne peux m’empêcher d’imaginer que le réalisateur a pris plaisir à littéralement exploser le New York de la fin du XIXᵉ siècle (& la représentation qu’en fait Le Temps de l’innocence) avec l’immensément plus intéressant Gangs of New York neuf ans plus tard. Ici, sa caméra experte se retrouve à tourner autour de ses trois acteurs comme autour du pot pour livrer une œuvre compliquée & pédante qui résiste beaucoup à se laisser approcher.
Retrouver Martin Scorsese dans un drame historique est moins surprenant qu'il n'y paraît.Tout d'abord,New York est toujours le coeur de son action,même transféré en 1870.Ensuite,son attention maniaque aux décors,costumes et milles détails trouve de quoi être satisfaite ici.Enfin,la violence,récurrence de son oeuvre est bien présente,sauf que les armes sont remplaçées par les faux-semblants et les jugements sociaux.Tout ça pour dire que "Le Temps de l'innocence" est un film d'une pureté magnifique,mettant au grand jour un amour impossible,interdit par les convenances,les oui dires et les intérêts familiaux de la haute société new-yorkaise de la fin du XIXème.Un monde impitoyable,où derrière les réceptions fastueuses,les toilettes hors de prix et les sorties à l'opéra,pire les sourires narquois et inquisiteurs,se cachent de vils desseins.Ainsi,jamais Newland Archer(Daniel Day Lewis,bouleversé),avocat anticonformiste ne pourra vivre sa passion avec la comtesse Olenska(Michelle Pfeiffer,magistrale),impertinente bourgeoise,et devra se satisfaire d'une vie toute tracée avec May Welland(toute en retenue),pas si candide fille de notables.Déchirant.Scorsese filme ce ballet amoureux avec une grâce qui lui est propre.La reconstitution est plus que soignée,et participe au sentiment d'immersion d'un milieu décidément bien cloisonné.Peut-on dire que les choses ont changées aujourd'hui?Non.Seule la manière diffère...
Martin Scorsese a offert à Michelle Pfeiffer un de ses meilleurs rôles ! Ce film est vraiment sublime, et livre une certaine critique de la haute société new-yorkaise du 19ème siècles. Sinon, visuellement le film est irréprochable : les costumes et les décors sont très soignés, et la réalisation de Martin Scorsese est toujours aussi maitrisée... Ce film est digne de son talent ! Dommage qu'il soit trop long, il y a quelques passages qui trainent en longueur mais cela permet aux personnages d'être tous développés. A découvrir !
Scorsese change ici de genre pour s'aventurer dans un milieu assez différent. Ce fut finalement une bonne chose, car ce drame romanesque est une réussite. Malgré une demi heure assez lente, le film devient intéressant à partir de 45 minutes. L'histoire est bien écrit, le tout sublimé par une technique cinématographique incomparable. Le trio d'acteurs est excellent, en particulier Michelle Pfeiffer, sublime en Comtesse Oleska. Un très bon Scorsese.
En adaptant le célèbre livre d’Edith Wharton, Martin Scorsese joue la carte de la fidélité absolue. Cette allégeance au texte d’origine permet une reconstitution minutieuse de la grande bourgeoisie Newyorkaise du 19eme siècle, empêtrée dans ses convenances hypocrites. En cela, Le Temps de L’Innocence est bien aidée par la performance habitée du trio d’acteurs principaux et par la grande beauté des décors. Néanmoins, cette fidélité au roman se traduit également par une réalisation maniérée, au rythme extrêmement lent, avec une voix off omniprésente (procédé qui m’a toujours rebuté au cinéma). Au final, Le Temps de L’Innocence est une romance d’une grande finesse qui aurait gagné à aller un peu plus vite à l’essentiel car les deux heures et quelques du long-métrage semblent parfois bien longues.