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Spiriel
37 abonnés
318 critiques
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2,5
Publiée le 11 février 2008
Film le plus côté de Mizoguchi, c'est pourtant le moins bon de la dernière période de sa carrière, le seul parmi la grosse dizaine que j'ai vus qui présente quelques défauts. Si le lyrisme, le cadrage, la lumière sont toujours au paroxysme propre au réalisateur, et que le début (jusqu'à la séparation) est impeccable scénaristiquement, la suite alterne les scènes magiques (la romance avec le fantôme, symbole de l'illusion type feu-follet) et quelques facilités incompréhensibles de la part de l'auteur de L'intendant Sansho, Les amants sacrifiés ou encore La rue de la honte. Il fait preuve d'un optimisme nouveau, qui permet aux personnages de réparer leurs erreurs et revenir au point de départ, alors que l'irréversibilité des actes a toujours tenu une place centrale dans le cinéma de Mizoguchi. Pourtant, certaines scènes restent extrèmement puissantes, comme celle où un des personnages accomplit son "acte d'héroïsme", lacheté suprême, ou encore la mort de la femme laissée sur la côte au début, peut-être la plus stupide, mais aussi terriblement "humaine" que le cinéma a offerte. Bon film, mais très dispensable dans la filmographie de l'auteur, même si c'est lui qui l'a fait connaître en Occident.
Je viens de m'appercevoir en regardant mon profil que ce chef d'oeuvre total n'est pas dans mes films favoris! honte sur moi! Jamais le cinéma n'aura atteint une telle poésie, un tel envoutement: il faut voire ce film en salle (comme toujours me direz-vous) et s'offrir pleinement à lui pour acomplir le voyage à travers les âges dans le japon des contes médiévaux où les limites entre réalité et rêve s'efface peu à peu et où Mizoguchi nous offre l'esthétisme absolu...
Un récit qui souffre de trop nombreuses lacunes pour intéresser. Ces contes s'éternisent, et perdent bien rapidement leur fil conducteur. La réalisation pousse le sobre au paroxysme et agace même parfois. Faible.
Voici ce que j'appelle un film parfait, à tous les niveaux, tel "Le septième sceau" de Bergman ou "L'Aurore" de Murnau, film avec lequel les contes de Mizoguchi partagent le génie du cadre et de la mise en scène. Si on peut être plus sensible à l'intensité dramatique de films comme "L'intendant Sansho" ou "Les amants crucifiés", 2 autres immenses chefs d'oeuvre de Mizoguchi, "Les contes de la lune vague" reste une oeuvre exemplaire, rare, qui transcende tous les genres cinématographiques pour toucher à quelque chose d'indicible, que notre raison peine à nommer, à identifier, mais que l'on ressent par d'autres voies. Peut-être est-ce la Beauté, tout simplement. Oeuvre d'une perfection formelle étourdissante, véritable leçon de mise en scène, dont l'épure n'a d'égale que la splendeur, les Contes planent dans une atmosphère de calme et de sérénité, alternant imperceptiblement entre réalité et fantastique. L'histoire de ces deux hommes dévorés par l'ambition, avides de gloire et de reconnaissance, et qui devront payer le prix fort pour se rendre compte que ce n'est que dans l'acceptation de leur condition modeste qu'ils trouveront la paix, se transforme alors en une universelle leçon de sagesse. Comme toujours chez Mizoguchi, ces retrouvailles avec la sagesse perdue se feront aux dépens des femmes, initialement porteuses des bonnes valeurs mais que les hommes refusent d'écouter, attendant d'être confrontés à leur perte pour se retourner vers elles. Hymne au renoncement et aux valeurs essentielles d'amour et de fidélité, seules sources de bonheur possibles, le film assène un coup sévère à la société des hommes, basée sur les valeurs futiles du paraître et de l'argent et sur des rapports de force inutiles qui pervertissent la véritable nature humaine. "Les contes de la lune vague" est une oeuvre essentielle, intemporelle et qui rentre dans le cercle très fermé des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma.
Pour un film réalisé en 1953, je trouve le scénario original et avant-gardiste. Quelques scènes très violentes (viol collectif ou le meutre du général avec une lance) sont filmées avec un réalisme impressionnant quand on connaît le conservatisme qui régnait dans les pays occidentaux, à cette époque. Par ailleurs, Machiko Kyô et Masayuki Mori jouent à merveille. La scène du fantôme cherchant un mari dans le monde réel est unique ! On y découvre également un Japon traditionnel, dominé par les Shogun et les Samouraïs. Je ne connaissais pas l'époque des guerres civiles et, en plus de m'être diverti, j'ai pu enrichir ma culture générale de cet épisode historique.
Dans un petit village paisible, deux hommes qui ont pourtant tout pour être heureux se mettent subitement à avoir des ambitions démesurées. Lun souhaite devenir un samouraï puissant et respecté, tandis que lautre souhaite amasser une grande fortune à laide de ses poteries. Sans se douter du prix à payer ils courent vers leur folie. Et cest à leurs épouses den subir les conséquences... A trop courir après des désirs lillusoire, lon risque de sombrer dans un monde dillusions. Grand défenseur de la cause des femmes, bien souvent tributaires de la bêtise des hommes, Mizoguchi dépeint ici le destin de deux femmes qui bien que courageuse et sensée, sont amenés au désastre par lopiniâtreté et lavarice de leurs maris. Car bien que tout laisse à penser initialement que les deux hommes sont les « héros » de cette histoire, ce sont finalement leurs deux épouses qui savèrent porter en elle toutes les qualités du héros. Ce drame « féministe », mêlant un surnaturel métaphorique à la dure réalité de la guerre civile, bénéficie dune photo et dune musique superbes. Tout au long du film sont entendus de lointains coups de tambours inquiétant, annonciateurs de la tragédie à venir. Lutilisation de décors en studio et la parfaite connaissance quen a Mizoguchi lui permet une mise en scène oppressante, focalisée sur ses personnages, tout en étant dun esthétisme et dune finesse dune rare beauté. Rarement un conte avait été aussi bien contée et aussi bien retranscrit, et sûrement est-ce en cela que Ugetsu Monogatari (choisissons le titre original plutôt que le titre français autant interminable quincompréhensible) est devenu un des chefs duvre du cinéma.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)
Un très beau film dans lequel Mizoguchi explore les désirs, les fantasmes et les illusions auxquels se laissent aller les hommes qui cherchent à fuir leur conditions, et qui peuvent s'avérer source de malheurs (dont les femmes sont les premières victimes). C'est aussi une réussite du point de vue formel, scénographique et plastique, et le film procure un réel plaisir esthétique.
Inspiré d'un recueil de fabliaux fantastiques du XVIIIème siècle, «Les contes de la lune vague après la pluie» (1953) constitue, avec «La vie d'O-Haru, femme galante» et avec «L'intendant Sansho», le sommet de l'oeuvre de Mizoguchi. Avec un raffinement, une délicatesse et une fluidité extraordinaires, le réalisateur y ramène à l'unité une diversité linguistique telle que la distinction des genres cinématographiques s'y trouve heureusement transcendée. «Les contes» conjugue en effet avec une efficacité rare épopée et élégie, rêve et réalité, ancrage historique singulier et portée universelle. Si la beauté résulte de la plus grande unité dans la pluralité la plus différenciée et la plus contrastée, ce film la réalise de manière exemplaire, tout autant par sa forme que par la symbiose de celle-ci et du contenu, tout autant dans l'espace (chaque plan est digne du plus grand peintre) que dans le temps (les séquences l'organisent d'une manière proprement musicale). «Les contes» représente en ce sens l'une des illustrations archétypiques possibles de la réalisation du beau au cinéma ou encore l'un des modèles, parmi les plus éblouissants qui soient, de la poésie (selon les deux sens du mot) propre au septième art. On évoquera une nouvelle fois, en guise d'illustration, la scène merveilleuse de la traversée du lac Biwa au son du taïko ou encore la scène de l'envoûtement de Genjuro dans la demeure de la princesse Wakasa. Je ne sais pas comment je pourrais faire comprendre autrement à mon lecteur que ce film doit absolument être vu et, si possible, admiré!
Avec "Fanny et Alexandre" ( et peut-être "Umberto D."), mon film preféré. Pas un plan, un dialogue en trop. La grâce à l'état pur. Beau à mourrir et totalement bouleversant.