Superbe film qui paraît moderne autant dans sa forme que dans son récit, malgré le jeu théâtral.
Petite mention spéciale à Allocine qui spoile allégrement le film dans le synopsis, alors qu'ils refusent tout élément de l'histoire dans les critiques spectateurs...
Une jolie fable sur deux villageois qui rêvent d'un avenir brillant, sans réaliser que le bonheur est à portée de main et qu'il ne sert à rien de se démener pour y accéder, qu'il suffit de se laisser porter par la vie. Le film est moralisateur, oui, mais sans la lourdeur qu'on pourrait craindre d'un tel sujet. En fait, c'est très simple, tourné, comme le nom l'indique, comme un conte fantastique, et du début à la fin le plaisir reste entier.
Meilleur Mizoguchi, meilleur film de contes japonais, meilleur film japonais? Peut-être... D'une beauté toujours aussi intacte plus de 50 ans plus tard... À noter que Kobayashi en réalise un remake, ou une revisite, non sans intérêt (Kwaidan)
Un film totalement maitrisé. Il y a tout dans ce film, une superbe photographie, un superbe scenario, et des acteurs tout en maitrise. A cette perfection technique s'ajoute la perfection scénaristique. C'est un film sur la cupidité de l'homme tel qu'oin la voit maintenant et tel qu'elle a toujours été. Un film universel donc. CHEF D'OEUVRE
Film techniquement incroyablement moderne pour avoir été realisé en 1953. Le tragique du scénario est très puissant. Les acteurs sont parfaits. Mais aucune émotion de mon côté. La magie n’a pas fonctionné.
Mais pourquoi ne fait-on plus de films comme ça, à la fois narratifs, avec coups de théâtre, suspense et émotion, et de surcroit ouvertement réflexifs, moraux sans être moralisateurs ? Du cinéma de grande classe !
Les contes de la lune vague après la pluie est un chef d'oeuvre de poetisme. Le cinéma actuel devrait revoir ses classiques et prendre exemple. Ce film est en apparence très simple et propose pourtant une réflexion intéressante et profonde sur différents sujets. la loyauté, l'avarice, l'ambition. Ce film dépeint des personnages submergés par l'irrationalité de leur passion avec une grande lucidité. On ne s'ennuie pas une minute. A voir et revoir. Les niveaux de lectures sont multiples et il y a toujours une nouvelle manière d'aborder le film et son propos.
Au XVIème siècle en pleine période de guerre civile au Japon, deux hommes quittent leur foyer : l'un, Genjuro pour devenir un riche et célèbre potier et l'autre, Tobéi un grand samouraï... Tiré de plusieurs extraits des "Histoires de pluie et de lune "de Ueda Akinai, les Contes... a émerveillé le festival de Venise 1953 (lion d'argent) grâce au dépaysement procuré aux occidentaux qui pour beaucoup découvraient le cinéma asiatique ou presque (Rashomon avait été apprécié en 1950) et le génie de Mizoguchi qui avait déjà une immense carrière au Japon avec 70 films et qui ne réalisera plus que 7 films dont certains présentés à Venise (L’intendant Sansho lion d’argent 1954, La rue de la honte 1956). En effet, le film est une merveille visuellement d'abord. Sens plastique éblouissant (chacun des plans est composé comme un tableau, chaque séquence comme une mélodie). Technique très fluide : lents mouvements d'appareil balaient le paysage et cadrent à distance les personnages notamment dans les situations dramatiques car la caméra pudique accentue la sympathie à l'égard des personnages. Fable dramatique raconte le destin de ses deux hommes qui comprendront leur folie en rencontrant le malheur et découvriront trop tard que seul l'amour offre une chance de salut dans ce monde impitoyable. Pour donner cette leçon de sagesse bouddhiste, il oscille entre la crudité réaliste et la poésie fantastique, la séparation entre les deux mondes a lieu lors de la traversée du lac Biwa dans une brume irréelle aux sons sourds du "taiko" (sorte de tambour japonais), tout en rendant un incessant et vibrant hommage aux femmes (thème majeur du maître) qui savent le prix du sacrifice comme l'art du pardon.