Sidney Pollack n’y allait pas de main morte quand il réalisait un film… d’ « On achève bien les chevaux » jusqu’à « L’ombre d’un soupçon » tous ses films voisinent ou dépassent les deux heures… Il ne lésinait pas sur la péloche !
« La firme » atteint tout de même 154 mn…
QU’ON NE VOIT PAS PASSER !
Car Pollack savait tenir « son » spectateur en haleine !
Témoin, le film de ce soir.
Voici un suspense intense, oppressant, offrant de nombreux rebondissements et qui n’est pas dépourvu d’émotion et de sens !
Voici un film tourné de façon très conventionnelle, simple.
Et ceci avec une économie de moyen : pas besoins de sang qui gicle, de course de bagnoles interminable, de personnages typés en bons et méchants, sans nuance, d’effets spéciaux incroyables, de succession de plans frénétiques confinant à l’hystérie, pas besoin de cli...ns d’ œils incessants à une mythologie ringarde de musiques et de films de seconde zone…
Pollack n’est pas un foudre de ces trucs qui signent un certain cinéma à la mode.
Non ! Il aime la belle image, le plan simple, le travelling utile, le gros plan rare mais signifiant.
Et il nous sert dans « La firme » une BO jazz/blues très belle (qui, parfois pourtant s’avère un peu trop envahissante).
J’ai personnellement eu une petite appréhension en voyant figurer Tom Cruise au générique…
Eh bien, croyez le ou non, notre "scientologue" utilise ici ses trois expressions habituelles avec un talent consommé ! Il est même, presque, un acteur parfait quand il ajoute à sa palette réduite d’expressions… la course à pied ! C’est qu’il dépote le «Tom » quand il veut !
Mais le film vaut aussi, et surtout, par la magnifique prestation, toute en ambiguïté, du grand Gene Hackman…
Le "scénar" prend sa source dans un bouquin de Tom Grisham… Il paraîtrait, selon les connaisseurs, que « La firme » est l’une des meilleures adaptations cinématographiques de cet auteur à succès…
L’histoire est signifiante et montre, dissèque, les réseaux de blanchissement de l’argent sale via les sociétés écrans et les fameux paradis fiscaux…
On y voit le recrutement d’une cohorte de mecs sur-diplômés à seule fin de contournement des lois…
On constate l’emprise de la « firme »….
« Vous pensez avoir des enfants ?
- Pourquoi ?
- La boîte est très pour ! »
Et son empreinte idéologique : « Ni vous, ni moi somme des idéalistes ! Dieu nous en préserve ! »
Certains, je les entends déjà dire que le film est daté !
En êtes-vous sûr ???
UN SUSPENSE PRENANT !
A VOIR.